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Le patriotisme chez les Marocains de l'étranger

Il y a quelques décennies, le patriotisme marocain était exprimé par de jeunes marocains se battant pour leur pays et sacrifiant leurs vies pour l'indépendance de leur pays. Aujourd'hui, lorsque l'on parle du patriotisme marocain, des images du Feu Hassan II et Mohamed VI, l'hymne nationale et le football marocain viennent à l'esprit.

Mais, depuis le 16 mai 2003, le Maroc a réinvente la signification du patriotisme. Le slogan «touche pas à mon pays» a prouvé que la relation entre le Maroc et son peuple est forte et significative.

D'un autre côté, des milliers de jeunes marocains, toutes couches sociales confondues, espèrent au moins une fois dans leurs vies quitter le Maroc et vivre et/ou travailler soit en Europe, soit en Amérique du Nord.

Les Marocains à l'étranger, quel sentiment ont-ils envers le Maroc ? Sont-ils chauvinistes? Pour eux, que veut dire le patriotisme marocain ? Comment le perçoivent-ils et comment le vivent-ils?

Pour Ghali Kettani, 23 ans, étudiant à l'université George Washington, le patriotisme marocain c'est être fier d'être marocain. Kettani dit qu'à chaque fois qu'il en a l'oportunité, il parle à ses amis à propos du Maroc et de sa culture.
Pour Nabile Dib, instituteur dans un lycée en Floride, le patriotisme marocain signifie aimer et être auprès de son pays à tout moment et être derrière le Roi et le gouvernement dans toutes situations.

Wahid Wakach, 27 ans, consultant en informatique en Californie, se considère très patriote et le patriotisme, pour lui, c'est être fier d'être marocain. Il porte toujours des T-shirts de football marocain et sort souvent avec ses « belgha », babouches marocaines.

Pour beaucoup apprennent de Marocains, leurs pays d'accueil deviennent leurs deuxièmes chez eux. Ils apprennent,non seulement, une nouvelle langue mais essaient de s'adapter au nouveau système et à la nouvelle culture.
Certains suivent le cours des choses, d'autres trouvent important le fait de renforcer leurs relations avec leur pays d'origine.

Khadija Ouardi, vivant en Floride, déclare que même si elle vit aux Etats-Unis, elle garde ses habitudes culturelles, religieuses et ses principes.
Fayçal Aroub, 24 ans, vit u Canada. Il se dit être, néanmoins, un citoyen du monde et qu'il ne sent pas le besoin d'appartenir à aucune culture.

Il explique : « En catégorisant les gens comme soit rouge, jaune, Musulman, Juive ou canadien, on est seulement entrain de créer des différences et des problèmes entre nous. » Pour Aroub, le Maroc représente un pays où il a grandit, avec qui il n'a pas été d'accord sur plusieurs sujets reliés à la culture et à la société. “ Je considère le Maroc comme un livre que j'ai lu, fermé et mis sur ma bibliothèque et qui va accumuler de la poussière et un jour, quelqu'un de mes descendants voudra le lire.”Un autre résident aux USA, ne croie pas en l'idée de patriotisme. Le seul moyen par lequel il vit sa Marocanité, c'est en bavardant occasionnellement avec ses amis marocains.

Même si beaucoup de Marocains comme Nabile garde des amitiés marocaines, cuisinent des petits tagines et lisent des journaux marocains sur le net, beaucoup d'entre eux expriment un total désintérêt vis-à-vis de la politique marocaine. Ils préfèrent s'impliquer dans le football marocain qu'à la politique.
Pour les Marocains résidents à l'étrangers et acquéreurs d'une deuxième nationalité, un passeport ne veut pas dire grand chose. Fayçal explique que son passeport canadien ne le rend pas canadien.

Et un autre, même s'il est américain, il ne s'est pas dérangé pour aller voter durant les élections 2004, car il dit ne pas être d'accord avec les visions des candidats présidentiels. Wakkach, même s'il n'est pas américain, se sent américain dans le sens où il peut faire ou dire ce qu'il veut. Au Maroc, dit-il, il ne peut pas faire de même.

Ils sont des milliers à avoir des problèmes au sein de leur société marocaine, à l'égard de la politique ou du système, mais continuent à retourner chez eux pour visiter la famille et les amis. Et claire, ils représentent une bonne source pour l'économie marocaine. Mais lorsqu'il s'agit de retourner pour de bon, beaucoup d'entre eux paraissent hésitants ou pas prêts du tout.

Ouardi ne compte pas retourner au Maroc définitivement à moins qu'il n'en soit « obligé.» Kettani déclare : “Je veux certainement retourner au Maroc mais seulement si j'ai un travail motivant. Je ne peux pas me permettre autant que jeune homme de me déprimer dans la fleur de l'âge. »

Mais Kettani pense que s'il retourne au Maroc, il prendra le poste d'un autre Marocain en attente d'un travail. Il dit que s'il reste aux Etats-Unis, il pourra laisser le job vacant à quelqu'un d'autre au Maroc et que les deux participeront à l'économie du pays et du monde. Un autre n'est pas d'accord avec cette idée. “Les Etats-Unis n'ont pas répondu à mon attente.

J'ai quitté le Maroc et suis venu ici. Je n'ai pas trouvé de boulot, juste des mensonges et un gouvernement corrompu. Pourquoi alors quitter les amis et la famille ? Le prix n'en vaut pas la peine,'' déclare-t-il.
Ce qui motive chaque individu pour quitter le Maroc diffère d'une personne à une autre.

Certains viennent dans le but d'améliorer leurs situations économiques, de chercher des opportunités d'affaires ou pour des formations académiques, d'autres immigrent juste pour vivre dans un pays étranger. La jeunesse marocaine vivant à l'étranger est une génération pleine d'énergie, qui cherche des opportunités pour se développer. Patriote ou pas, cette génération gardera toujours le Maroc dans son coeur.

Safaa Nhairy
Source : Le Matin

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