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Des journalistes étrangers agressés à Bouya Omar

L'émission consacrée par Al Oula au sanctuaire de Bouya Omar n'a pas été sans conséquences. Et toutes n'ont pas été positives.
Au fur et à mesure que l'attention des médias et des officiels augmente, la nervosité de ceux à qui profite le véritable commerce installé dans cet asile anarchique pour malades mentaux et toxicomanes augmente également.

C'est ainsi que trois journalistes étrangers ont été agressés, samedi matin, alors qu'ils étaient en reportage au tristement célèbre mausolée, situé à Kelâa des Sraghna. Tout a commencé quand Irena Calbo, correspondante au Maroc de l'agence de presse canarienne et de la station Radio Sur, Raphaël Marchenti, photoreporter pour le compte de l'agence Reuters et Ilyas Tober, un assistant ont été littéralement pris d'assaut par les «conservateurs» dumausolée, chargés de la protection des «patients» et qui n'ont pas hésité à leur jeter des pierres, à les insulter et à détruire leur appareil photo.

Ce n' est qu'après ces événements qu'ils ont été sommés de quitter les lieux par le trésorier du sanctuaire. Pour la journaliste Calbo, cette agression est une atteinte à la liberté de la presse, «surtout que le reportage ne visait nullement de porter atteinte au wali». Contactés par les victimes, les services de gendarmerie se seraient défilés, prétextant que c'est à la commune de Kelâa d'intervenir. C'est du moins ce qu'affirme Ilyas Tober. Les journalistes victimes de cette agression ont ainsi fait les frais de la colère provoquée par le documentaire précité, de 45 minutes et montrant des patients dans des conditions pour le moins inhumaines, ce qui n'a pas manqué de susciter la réaction des officiels. Une visite sur les lieux d'une commission constituée de représentants des ministères de la Santé, de l'Intérieur et de la Solidarité est d'ores et déjà prévue. Bouya Omar sera également au cœur des débats au Parlement, le Parti de la justice et de développement ayant fait sienne cette affaire. Vu le véritable drame qui a lieu au grand jour dans ce mausolée-asile, devenu un dépotoir pour les toxicomanes en tous genres, mais surtout une véritable prison à laquelle sont condamnés les personnes atteintes mentalement par leurs familles qui préfèrent s'en débarrasser plutôt que de les prendre en charge, ce n'esl pas trop tôt.

Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos

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