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Le Maroc sur la voie de l’abolition de la Peine de mort

Une réunion contre la peine de mort qui se tient au Conseil consultatif des droits de l’Homme, c’est une symbolique qui mérite d’être signalée. En abritant cette conférence organisée par l’Association «Ensemble contre la peine de mort», le Maroc exprime son soutien et son engagement aux efforts visant la protection du droit à la vie.

Cet engagement en faveur de l’abolition de la peine de mort, exprimé par le président du CCDH, Driss Benzekri a été réitéré par les leaders de certains partis politiques, dont Mohamed Elyazghi, de l’USFP, Ismaïl Alaoui du PPS et Thami Khyari, du FFD qui ont tenu à assister personnellement à cette réunion pour exprimer leur appui à toute initiative visant à mettre un terme à la peine de mort. D’autres partis politiques dont l’Istiqlal et le PJD ont demandé à consulter leurs instances avant de se prononcer sur cette question. Aujourd’hui, la question est de savoir si le Maroc est appelé à devenir le premier pays arabo-musulman à abolir la peine de mort et le 100ème Etat abolitionniste de l’histoire C’est un souhait que partagent en tout cas nombre de militants des droits de l’Homme au Maroc et dans le monde, dont ceux de l’Association “Ensemble contre la peine de mort.

Laquelle association organise, avec le soutien de la Coalition mondiale contre la peine de mort le 3ème Congrès mondial qui réunira en France un millier de personnes du 1er au 3 février 2007.
C’est en vue d’annoncer et présenter ce congrès qu’une conférence de presse s’est tenue hier au CCDH, sous la houlette de la coalition marocaine contre la peine de mort. Pour Michel Taube, délégué et porte-parole de l’association organisatrice du congrès, la tenues de l’unique conférence de presse internationale du congrès au Maroc n’est pas un geste fortuit. «Le Maroc est un pays stratégique pour le mouvement de lutte contre la peine de mort. Nous sommes confiants dans ce pays qui reste le plus proche de l’abolition de cette peine privative de la vie, et où le débat sur cette cause est le plus serein et le plus proche de la société», a-t-il dit. Le congrès qui prévoit un grand thème sur la promotion de l’abolition en Afrique du Nord et au Moyen-Orient compte beaucoup sur le Maroc pour donner l’exemple aux 21 autres pays de la région. L’optimisme affiché à l’égard du Maroc trouve son explication également dans le fait qu’au Maroc, où 131 condamnés à mort sont toujours dans les couloirs de la mort, il y a un moratoire de fait puisque depuis 1993 il n’y a pas eu d’exécution, comme l’a souligné de son côté Mustapha Znaidi, membre de la Coalition marocaine contre la peine de mort qui regroupe sept ONG.

Les propos du ministre de la Justice qui vont dans le sens de l’abolition de la peine de mort, prononcés à plusieurs reprises, sont sources d’espoir pour tous ceux qui militent pour cette cause. Il faut signaler à cet égard que M.Mohamed Bouzoubâa prendra part aux travaux de ce 3ème Congrès à Paris. Un congrès qui permettra à la Coalition marocaine de réitérer son appel au gouvernement en vue de mettre en application ses engagements dont la ratification du second protocole facultatif du pacte international relatif aux droits civiques et politiques. Driss Benzekri a souligné dans ce cadre que le gouvernement, par le biais du ministère de la Justice travaille en collaboration avec le CCDH pour la révision du Code pénal.

Dans le monde, 2148 personnes ont été exécutées en 2005 dans 22 pays, cependant, 94% des exécutions ont été recensées en Chine, Iran, Arabie Saoudite et les Etats-Unis. Durant la tenue du 3ème Congrès mondial contre la peine de mort, un accent particulier sera mis sur la Chine, un pays où 95% des jugements de peine de mort sont exécutés. Un appel à la trêve des exécutions en Chine, lors des Jeux Olympiques de Pékin en 2008, sera lancé à cette occasion.

Amina Salhi
Source: Libération

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