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Conférence Afrique-Europe : Comment gérer les flux migratoires ?

Conférence ministérielle, les 10 et 11 juillet, à Rabat.

Mettre en place une gestion commune des flux migratoires : tel est l’objectif de la conférence ministérielle qui, du 10 au 11 juillet, doit réunir à Rabat une trentaine de délégations de pays européens et africains, mais aussi d’organisations régionales (Commission européenne, Union africaine). Fait assez rare pour être souligné, c’est un pays du continent, le Maroc en l’occurrence, qui est à l’origine de cette rencontre Nord-Sud.

Au lendemain des tragiques événements de Ceuta et Melilla, en septembre et octobre 2005 (dans lesquels une dizaine de clandestins subsahariens ont trouvé la mort), le royaume chérifien a pris conscience qu’il n’est pas seulement un point de départ de l’émigration, mais aussi un pays par où transitent de très nombreux migrants venus du reste de l’Afrique dans l’espoir de gagner l’eldorado européen, notamment espagnol. Rabat a alors proposé à Madrid, bientôt rejoint par Paris, une collaboration pour tenter de trouver des solutions à ce phénomène transfrontalier. Ces trois pays forment le « noyau dur » de l’initiative.

Une éventuelle gestion commune comprendrait nécessairement trois volets : mise en œuvre de politiques de codéveloppement, aide à l’immigration légale et répression de l’immigration clandestine. Pourtant, au-delà des velléités consensuelles affichées, il n’est pas sûr que les pays du Nord et ceux du Sud n’aient que des intérêts communs. Ébauché à Dakar au début du mois, le brouillon du plan d’action censé être entériné à Rabat a déçu par la place excessive accordée à la répression, cheval de bataille des pays d’accueil. Par ailleurs, l’absence de l’Algérie, qui n’a pas souhaité participer à la conférence de Rabat, ne facilitera sûrement pas les choses.

Le projet de plan contient néanmoins quelques idées intéressantes, comme la simplification des procédures de transfert de l’argent des émigrés vers leur pays d’origine ou la création d’un observatoire des migrations.

MARIANNE MEUNIER
Source : Jeune Afrique

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