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Le Maroc espère rééquilibrer ses relations commerciales avec la Chine

Le Maroc espère que la visite officielle du président chinois Hu Jintao à Rabat, qui se poursuivait mardi, va favoriser le rééquilibrage de ses échanges commerciaux avec le géant asiatique.

M. Hu a rencontré mardi le Premier ministre Driss Jettou, un ancien entrepreneur, après avoir signé la veille avec le roi Mohammed VI sept accords de coopération dans les domaines du tourisme, de la santé, de la culture, des travaux publics, de la recherche scientifique et de la technologie.

La délégation chinoise a défendu le principe de création de joint-ventures qui permettraient d'exporter des produits chinois depuis le Maroc vers les marchés européen et africain. Pékin souhaite tirer profit des accords de libre-échange conclus par le Maroc avec l'UE, les Etats-Unis, la Turquie et plusieurs pays arabes ainsi que de ses bonnes relations avec l'Afrique francophone.

M. Jettou a assuré que le Maroc pouvait devenir une "grande plate-forme de production et d'exportation" pour les entreprises chinoises, à l'issue de ses entretiens avec M. Hu.

Rabat souhaite développer ses échanges commerciaux avec la Chine, pour l'heure déséquilibrés en faveur de Pékin. Les importations de Chine se sont accrues de 42,4% en 2005 par rapport en 2004. Le déficit commercial, en faveur de la Chine, s'est élevé en 2005 à environ 8,8 milliards de dirhams (900 millions de dollars).

Le Maroc s'inquiète également de la concurrence chinoise face à de nombreux produits marocains.

L'Economiste, journal proche des milieux d'affaires, relève que les exportations marocaines sont essentiellement des engrais naturels et chimiques.

Les importations de Chine sont en revanche manufacturées et "concurrencent directement un certain nombre de branches industrielles marocaines", ajoute le journal.

La concurrence la plus redoutée par Rabat demeure celle des produits textiles. En 2005, les exportations marocaines de vêtements confectionnés ont chuté de 5,8% occasionnant une perte de 1 milliard de dirhams (90 millions d'euros), à cause de la déferlante chinoise.

Rabat tente également de faire fructifier ses "bonnes relations politiques" avec Pékin pour développer certains secteurs de son économie, dont le tourisme.

"Le tourisme chinois est un grand marché de demain", a ainsi déclaré le Premier ministre marocain.

L'un des accords signés lundi porte sur l'achat en 2007 par la compagnie chinoise Sinochem d'une quantité, non précisée, d'engrais phosphoriques à l'Office chérifien des phosphates (OCP, public). Les exportations devraient atteindre les 750.000 tonnes d'engrais phosphoriques à l'horizon 2010, a toutefois déclaré M. Jettou.

La visite de Hu Jintao a également été l'occasion d'entretiens politiques. Taïeb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères, a souligné l'existence d'une "grande convergence des points de vue entre le Maroc et la Chine sur plusieurs questions régionales et internationales".

Sur le conflit du Sahara occidental, l'ambassadeur de Chine au Maroc Cheng Tao a assuré que le gouvernement chinois appréciait "les efforts déployés par le Maroc pour une solution politique consensuelle sur le problème du Sahara dans le cadre des Nations Unies".

Arrivé lundi au Maroc, le président chinois Hu Jintao doit quitter Rabat mercredi matin pour se rendre au Nigeria, puis au Kenya. Il s'est auparavant rendu en Arabie saoudite et aux Etats-Unis.

Source : AFP

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