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Maroc: Radi quitte le ministère de la Justice

Abdelwahed Radi a finalement tenu parole. Des sources autorisées, proche du Premier secrétaire de l'USFP, confient que Radi «a demandé à être déchargé de ses fonctions ministérielles à la tête du département de la Justice».

Une demande orale que le député du Gharb aurait fait parvenir au cabinet royal, à travers une tierce personne. «Les coutumes du système politique marocain empêchent un ministre d'adresser une demande écrite dans ce sens», affirme un dirigeant ittihadi. Les arguments de Abdelwahed Radi sont assez rationnels. En plus d'honorer une promesse électorale faite aux congressistes de l'USFP, l'homme, confient ses proches, se veut porteur d'un message hautement symbolique : la fonction ministérielle n'est pas Tunique aboutissement de l'action politique.

«Pour une fois, affirme ce collaborateur de Abdelwahed Radi, un ministre quittera son département pour honorer une nouvelle fonction partisane. C'est aussi cela la moralisation de la vie pu­blique». Radi n'est ensuite pas dupe. Il sait, mieux que tout autre, que l'USFP a besoin d'une réforme profonde, impossible à concilier avec les lourds impératifs qu'impose la gestion quotidienne d'un département comme celui de la Justice. «Le parti doit réussir sa réconciliation avec ses militants et avec son public, cette classe moyenne à laquelle on se ré-intéresse enfin aujourd'hui», affirme notre dirigeant ittihadi.

Selon des bruits de couloir à l'USFP, le roiMohammed VI n'a pas encore officiellement accédé à la de­mande de Radi mais il ne s'y serait pas opposé non plus. «Le roi a besoin de temps pour désigner un successeur à Radi, d'autant que l'idée d'un léger remaniement ministériel n'est pas totalement écartée en haut lieu», explique cet observateur. Dans ce sens, l'USFP espère conserver le portefeuille de la Justice (utile en temps électoral, fait remarquer sans ambages ce ministre USFP) et mieux, décrocher de nouveaux départements. «Radi pourrait réclamer davantage de représentativité au sein du gouvernement, prétextant que cela l'aiderait dans ses projets de réforme de l'USFP. Cela calmerait également la frange qui demande un passage du parti à l'opposition», analyse cet observateur. A noter qu'au sein de la formation socialiste, plusieurs cadres dirigeants se seraient opposés à la «démission» de Radi, expliquant «qu'un Premier secrétaire est forcément affaibli lorsqu'il reste en dehors de l'équipe gouvernementale». Abdelwahed Radi n'en n'a finalement fait qu'à sa tête.

Source: Le Soir Echos

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