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Maroc : La Banque Mondiale isolée

La Banque mondiale, pour des raisons politiques, a ouvert ses caisses à son partenaire marocain pendant de longues années. Mauvaise gestion aidant, le Maroc s’est retrouvé au bord du gouffre.

L’Etat, comme un enfant qui reconnaît sa bêtise, a courbé l’échine et mis son destin entre les mains de son partenaire financier. Pour le sauver de “la crise cardiaque”, comme disait Hassan II, la banque préconisait le libéralisme pur et dur. Tout était à vendre, tout était à ouvrir, seuls les guichets des recettes étaient à garder sous contrôle. L’Etat s’exécutait par-ci, encaissait les dollars et n’en faisait qu’à sa tête par-là. Les années 2000 ont changé la donne.

L’Etat a réorienté sa dette vers l’intérieur, profité des transferts massifs des MRE et des privatisations. Les problèmes de liquidités et d’endettement étranger sont loin derrière. La Banque Mondiale ne s’y retrouve plus car elle n’a plus d’arme de dissuasion. Sauf qu’elle a un message fort à faire passer : la tension sociale due au chômage pèse lourd sur le régime et sa stabilité. Des réformes s’imposent. Ce langage, pourtant pertinent, ne rencontre, pour des raisons historiques, qu’une écoute distraite. L’arme de l’endettement ne fonctionnant plus, la BM cherche désespérément des hommes influents pour véhiculer son message et convaincre de la nécessité des réformes. Le lobbying marchera-t-il là où le langage de la raison a échoué ? Pas sûr.

Khalid Tritki
Source : TelQuel

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