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Hicham Taffach, deux nationalités, deux entreprises

Téléphones portables à portée de mains, du bureau de Boulevard Zerktouni où il reçoit ses futurs clients aux locaux du Belvédère, Hicham n’en finit plus de sillonner Casablanca.

«Je suis resté sur mon rythme parisien, levée à 6 heures 30 du matin, pas de pause à midi et des journées qui finissent très tard le soir», confie-t-il.

Hicham Taffach, 30 ans, diplômé de l’Ecole supérieure de gestion et de finance de Paris, est un jeune homme d’affaires survolté. Depuis plus de trois semaines, il travaille d’arrache-pied à l’ouverture de son showroom à Casablanca.

Né en France à Montreuil-sous-Bois, de parents marocains, Hicham, qui a la double nationalité, se considère comme un MRE, un Marocain résidant à l’étranger.
Depuis le 28 juin, date d’arrivée à Casablanca de son premier container importé de Chine, Hicham est véritablement entré dans la concrétisation de ce qu’il nomme «son projet marocain».

«Là nous sommes bel et bien dans la phase pratique du projet. En très peu de temps, il a fallu trouver un transitaire, un transporteur, et surtout un showroom pour exposer notre premier échantillon de produits», explique-t-il.
Pour installer son showroom, Hicham a choisi le quartier Belvédère à Casablanca pour sa proximité avec le port.
«Contrairement à ce que l’on pourrait croire, nous n’avons pas eu de problèmes majeurs pour importer notre premier container. Dans certains domaines, je pense notamment au secteur bancaire, nous avons même eu plus de facilité d’action qu’en France», affirme le jeune entrepreneur.

A Paris, où il passe le plus clair de son temps, Hicham est déjà à la tête d’une entreprise de location de vidéocassettes et DVD, Vidéophone. Créé en 2001 avec un associé franco-algérien, Vidéophone n’était à ses débuts qu’un petit magasin de location de vidéocassettes aménagé grâce au soutien de quelques amis et avec un budget de départ ne dépassant pas les 5.000 euros.

Aujourd’hui, l’entreprise française de Hicham compte trois magasins et cinq employés pour un chiffre d’affaires annuel qui avoisine les 200.000 euros. Sa «boîte française», comme il dit, se porte bien.
Pourtant, depuis quelques années, Hicham avait envie d’investir au Maroc.

En 2002, quand son oncle lui propose de créer une entreprise à Casablanca, Hicham répond présent. En tout juste une semaine il crée StartOne avec un associé marocain.
La vocation de StartOne, PME dont le siège social est enregistré dans le quartier casablancais de Beauséjour, c’est l’importation de matériel destiné aux professionnels des loisirs.

«Le tourisme est en pleine expansion au Maroc. En voyageant à l’étranger, en Thaïlande par exemple, j’ai constaté qu’on pouvait louer un scooter ou un jet-ski pour des prix dérisoires, j’ai alors pensé qu’il pourrait y avoir une forte demande en matériel de loisirs au Maroc», explique Hicham.

Le jeune entrepreneur a donc décidé d’importer de Chine, quads, scooters, buggys et turbo-plongeurs. Un catalogue censé satisfaire les besoins variés des professionnels des loisirs.
Le credo de Hicham: «vendre des produits de qualité à des prix compétitifs». Le matériel proposé par StartOne devrait donc répondre aux normes européennes.

Hicham a réfléchi pendant près de trois ans avant de concrétiser son projet au Maroc. S’il a un peu hésité c’est surtout, avoue-t-il, parce qu’il a attendu d’avoir la bonne idée.
«Investir au Maroc ne m’a pas fait peur, précise Hicham. Pour un jeune entrepreneur motivé c’est encore une terre vierge».


Mise de départ

La création de StartOne aura coûté 100.000 dirhams. Pour lancer leur affaire, les deux associés ont ensuite investi près de 300.000 dirhams entre l’aménagement du showroom, en location, et l’achat des premières marchandises.

Hicham compte maintenant embaucher deux responsables commerciaux et se donne entre 6 mois et 1 an avant d’établir un premier bilan d’activité. Ses prévisions? Le jeune MRE n’avance pas de chiffres. «Je suis conscient que dans toute création d’entreprises il y a une importante prise de risques. Il faut être réaliste, au Maroc comme ailleurs, les débuts d’une entreprise sont toujours délicats» lance-t-il.

Brice JOURDAN
Source : L'Economiste

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