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Commerce extérieur : Le taux de couverture au plus bas

La performance des échanges extérieurs ne s’améliore pas à fin octobre 2004 et le déficit commercial ne cesse de se creuser. Au terme des dix premiers mois de l’année, il s’aggrave de 31,1% et le taux de couverture perd 5,9 points (56,3% contre 62,2% une année auparavant), selon les dernières données de l’Office des Changes.

C’est essentiellement la flambée du prix du pétrole qui a aggravé la tendance. Et la situation n’est pas près de s’améliorer puisque le baril de brut se traite toujours au-dessus de 40 dollars.

La dégradation du solde de la balance commerciale est donc imputable en premier lieu à la hausse de 13,5% à 126,74 milliards de DH des importations, sous l’effet essentiellement des achats de pétrole brut. Mais aussi de biens d’équipement (16,5%), ce qui laisse penser qu’un vent de reprise souffle sur les entreprises après une baisse de régime constatée durant les mois précédents.

Dans le détail, la valeur des achats de pétrole brut a augmenté de 72,9% (12,302 milliards de DH contre 7,115 milliards à fin octobre 2003). La hausse de cette rubrique représente 34,4% de l’accroissement global des importations.
La hausse a été également constatée au niveau des produits énergétiques, des demi-produits, des biens finis de consommation et des produits alimentaires.
En revanche, des baisses ont été relevées au niveau des machines textiles (44,7%), des machines génératrices et moteurs électriques (50,5%) et des appareils de coupure électrique (11,2%).

Les exportations, quant à elles, progressent, mais à un rythme moins soutenu que les achats de l’étranger. Ainsi, au terme des dix premiers mois de l’année, elles se sont établies à 71,345 milliards de DH, contre 69,398 milliards à fin octobre 2003, réalisant ainsi une progression de 2,8%. Ce résultat provient essentiellement des ventes de phosphates et dérivés (12,244 milliards de DH, contre 9,739 milliards, soit +25,7%). Leur part dans le total des exportations a, par ailleurs, gagné 3,2 points. Ce qui représente une augmentation de 17,2%, contre 14% à fin octobre 2003.

Les exportations hors phosphates et dérivés n’ont pas suivi la même tendance, se stabilisant à 59,100 milliards, contre 59,658 milliards. L’accroissement des exportations provient également des demi-produits, des produits bruts, des produits énergétiques et biens d’équipement. En revanche, les ventes de biens finis de consommation et d’or industriel ont accusé des baisses et celles des produits alimentaires, une sensible régression.

Les produits bruts d’origine animale et végétale ont progressé, passant de 2,115 milliards, contre 1,625 milliard, soit +30,1%, sous l’effet de l’expansion des ventes d’huile d’olive brute et raffinée. Lesquelles ont totalisé 499,6 millions de DH, contre 5,5 millions.
Les produits finis de consommation régressent quelque peu (26,19 milliards de DH, contre 27,180 milliards, soit -2,1%). Cette baisse est imputable aux ventes d’articles de bonneterie (-6,2%), de tissus de fibres synthétiques et artificielles (-46,7%) et des articles confectionnés en tissus (-31,2%). En revanche, les tissus de coton se sont inscrits en hausse de 63,9%.

Les produits de la pêche continuent, eux, leur descente aux enfers avec des ventes qui ont dégringolé de moitié par rapport à l’année dernière et impactent négativement les exportations des produits alimentaires. Celles-ci enregistrent, en effet, un recul de 25,3% (10,750 milliards de DH, contre 14,385 milliards). Les tomates fraîches reculent également de 49,5% par rapport à la même période de l’année dernière. Même constat au rayon des légumes frais (-38,6%), des agrumes (-18,5%) ainsi que des fruits frais (-35,2%). En revanche, des hausses ont été constatées, principalement au niveau des conserves de légumes (+22,5%).

Les produits alimentaires demeurent le troisième groupe de produits à l’exportation avec une part en baisse de 5,6 points, 15,1% contre 20,7% à fin octobre. Comparativement à l’évolution des autres groupes de produits, la baisse des ventes des produits alimentaires constitue la première cause de la faible performance des exportations.

Fédoua TOUNASSI
Source : L'Economiste

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