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Nicole Elgrissy présente son premier roman

Marocaine de confession juive, Nicole Elgrissy fait partie de ceux et celles qui ont rejeté le sionisme, et continué de vivre au Maroc. Ses impressions, elle les livre dans son premier ouvrage, "La Renaicendre".

Paru aux éditions Afrique-Orient, ce livre de 334 pages est présenté par l’hebdomadaire La Vie Eco (LVE), comme un recueil "d’histoires vraies de juifs ayant quitté leur pays d’origine, ou ayant refusé de l’abandonner, racontées d’une plume où l’humour et le sarcasme côtoient une amertume profonde."

De l’amertume certes, mais aussi de l’incompréhension, et surtout un « cri du cœur » lancé vers ces juifs marocains qui ont choisi l’exil alors qu’ils n’avaient vraisemblablement rien à craindre. Dans un entretien accordé au quotidien L’Opinion, l’auteur revient sur les raisons l’ayant poussée à écrire, et déclare : « j'ai voulu que ces gens admettent que ça fait 42 ans qu'ils sont partis par peur, à cause de la rumeur. Après la guerre de 1967, celle de 1973, la guerre du Golfe, rien ne s'est passé de ce qu'on leur avait raconté ». Elle poursuit en disant « Reconnaître cette erreur c'est le minimum d'hommage que les Marocains juifs devraient rendre à leurs Rois qui les avaient toujours protégés ».

«La Renaicendre» c’est aussi un témoignage sur ces exilés, qui sont toujours restés très attachés à leur terre natale. L’auteur confie d’ailleurs à leur sujet : « Quand on est en plein dans la nostalgie du pays et qu'on ne s'intègre pas on s'accroche à l'identité d'origine». C’est sans doute cet élan de nostalgie qui poussait certains à se faire envoyer constamment vêtements, épices, ou autres produits typiquement marocains, ou encore à parler Chti (langage marocain judéo-arabe, un mélange d'hébreu, de berbère et d'arabe) en communauté.

Sur Facebook, où elle a d’ailleurs posté des extraits de son livre, Nicole Elgrissy déclare « l’écriture est la meilleure thérapie de ceux qui ont souffert ». Sa thérapie à elle, c’était de replonger dans sa jeunesse, douloureusement marquée par l’exil de plusieurs membres de sa famille, dont l’un de ses frères. Leurs expériences mitigées, leurs désillusions, leurs contacts rudes avec les ashkénazes d’Israël qui les méprisaient, elle nous les livre aujourd’hui dans ses « mémoires d’une marocaine juive et patriote ». Prix de la thérapie, 177Dhs.

Yann Ngomo
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