Menu

Chefchaouen dans la cour des grandes cités historiques

Longtemps occultée par des destinations voisines telles Tanger, Asilah ou Tétouan, la ville de Chefchaouen semble en passe de s'ériger en rendez-vous incontournable dans l'agenda des événements artistiques et culturels du royaume.

Avec un capital de trois festivals annuellement, célébrant respectivement la musique andalouse, «Samaa et Madih» et plus récemment, le patrimoine populaire «Alegria Achamalia» (07-09 juillet), la cité blanche étale au grand jour sa vocation internationale au travers d'une expérience culturelle, à ses débuts certes, mais qui s'avère fort prometteuse.

Si les deux premiers rendez-vous puisent leur fondement du patrimoine culturel, historique et spirituel propre à la région, le troisième, qui en est cette année à sa deuxième édition, se propose, selon ses initiateurs, de rétablir cette contrée dans la «vocation qui était de tout temps sienne comme modèle d'ouverture sur le monde et de brassage culturel et civilisationnel».

En mettant savamment l'échange culturel au service du social et de l'économique, Chefchaouen aura confirmé avec éclat sa juste place de carrefour, constamment au rythme croisé de son riche répertoire populaire et de l'héritage partagé avec les autres pays méditerranéens, en premier lieu la péninsule ibérique. Dans cet esprit, le festival «Alegria Achamalia» ambitionne, comme son appellation laisse entendre, de favoriser un rayonnement à l'internationale de l'art musical populaire de la région, jusque-là confiné dans sa dimension locale voire nationale.

Ce sursaut se nourrit d'un concept subtil de promotion agissant d'une part sur le patrimoine musical et artistique local (Taktouka Jabalia et Haddarat) et, d'autre part, sur un arrimage réfléchi avec d'autres genres internationaux de musique populaire, tels le Flamenco et le jazz. L'objectif est non seulement de valoriser le folklore local, mais aussi et surtout de mettre à contribution patrimoine, culture et tourisme comme des atouts stratégiques de la région pouvant servir de leviers au développement humain durable.

La version 2005 s'appuie sur les cultures traditionnelles locales avec des échappées vers d'autres cultures, particulièrement celles en rapport avec l'héritage partagé avec les pays hispanophones, a affirmé M. Mohamed Saad Alami, président du Conseil municipal de la ville lors de la présentation du programme de la 2-ème édition du festival.

Ce rendez-vous vient justement consacrer les résultats encourageants enregistrés l'année écoulée eu égard à l'objectif de la réhabilitation et de la diffusion du répertoire de l'art musical populaire de la région et ce, en interaction avec les musiques modernes, a relevé M. Driss Benhima, directeur général de l'Agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et provinces du Nord (APDN). Plus qu'un événement de portée artistique et culturelle, le festival de Chefchaouen se veut, selon M. Benhima, un outil efficient de promotion et de marketing territorial de la région.

Pour lui, «des retombées sont escomptées aussi bien sur le plan de l'amélioration de l'image de la ville que sur celui de l'impulsion de la fréquentation touristique et de l'élargissement des opportunités socio-économiques». Autant dire que le festival «Alegria Achamalia» permettra à la ville blanche de se faire une image de marque sur la scène internationale et de bénéficier de toutes les retombées socio-économiques et médiatiques pour relancer le développement de la ville.

Source : Le Matin

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com