Hamid Lechhab : Récit sur les enfants des soldats marocains en Autriche

Le romancier autrichien, d´origine marocaine, Hamid Lechhab auteur entre autre de : « Sindibad le Surfer », « La saison du retour dans le Sud », « Archéologie d´un immigré » et « 18 ans d´étude contrebandier à travers la mer », vient de publier, cette fois-ci en Allemand un récit sur les enfants des soldats marocains, qui ont contribué à libérer l´Ouest de l´Autriche de la dictature nazi en 1945.

« Mein Vater ist Marokkaner = Mon père est marocain“ touche un sujet tabou en Autriche et en France, car il retrace l´histoire des enfants, nés orphelins de père, ces derniers étant repartis se battre en Indochine ou dans d´autres lieux de la planète en faveur de la France.

Le destin de ces enfants, mi-marocains, mi-autrichiens, a connu des hauts et des bas. Ils ont connu une enfance et une jeunesse difficile mais ont participé activement dans la reconstruction économique, sociale et culturelle de la région où ils vivent. Ils son néanmoins restés en majorité à la marge de la société autrichienne.

Ce récit est dédié à ces enfants et leurs mères et plaide pour une reconsidération de leur histoire, la reconnaissance de leurs douleurs à travers des années et leur droit à connaître leur origine marocaine, car 90% de ces enfants n´ont jamais mis les pieds au Maroc pour des raisons matérielles ou psychiques.

La responsabilité de la France, de l´Autriche, mais avant tout du Maroc est majeure dans la tragédie de ces enfants. Les autorités autrichiennes ont réagit vite après la publication de ce livre et ont proposé le financement d´un voyage au Maroc pour ces gens. Un petit geste certes, mais un grand symbole avant tout. Reste à savoir ce que la France, pays des droits de l´Homme, doit faire pour cette génération, elle qui célèbre cette année toutes les gloires qu´elle a réalisées avec l´aide entre autre des soldats marocains.

Le gouvernement marocain et le palais royal doivent aussi contribuer dans la correction des fautes qu´ils ont commis envers cette génération qui a vécu entre parenthèse existentielle. Le Maroc ne peut se voiler la face en ce qui concerne ce sujet, car il s´agit avant tout d’enfants marocains, nés de père marocain, mais oubliés par l’histoire.

Source : Communiqué - Yabiladi.com