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France : Quatre poursuites dans le cadre de trafic de fiches S avec le Maroc

Publié
Photo d'illustration / Ph. Jean-Francois Ottonello
Temps de lecture: 2'

Soupçonné d’avoir transmis illégalement des fiches S au Maroc, un capitaine de la Police des frontières d’Orly, en France, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel par décision des juges, ce lundi. Selon des informations obtenues par Le Parisien, l’épouse du suspect, un agent marocain et un responsable d’une entreprise de sécurité chargée du filtrage des passagers à l’aéroport d’Orly sont eux aussi poursuivis. Le tribunal estime aussi que la hiérarchie du policier français serait en cause.

Les investigations ont permis enfin de confirmer les premières hypothèses des enquêteurs, indiquant que dans le cadre du trafic, Charles D. aurait bénéficié de voyages luxueux au Maroc et en Angola. Il aurait également reçu des versements en espèces, totalisant près de 17  000 euros. Au total, le capitaine aurait transféré «entre 100 et 200 fiches de renseignement confidentielles» sur des personnes au départ d’Orly vers le Maroc.

Selon les dernières révélations relayées par Le Parisien, Charles D. aurait également octroyé une dizaine de «badges verts» à Mohamed B., l’agent de renseignements marocain, mais aussi au responsable de l’entreprise de sécurité, Driss A. Les badges auraient fait transiter des passagers en déjouant les contrôles frontaliers.

Quelques mois après les attentats de Paris en 2015, le suspect aurait collecté les informations recueillies lors des contrôles transfrontaliers des passagers. C’est pendant cette vérification qu’il est possible d’enregistrer des personnes fichées S, en recommandant de les suivre de près et de surveiller leurs gestes et déplacements.

En juillet 2016, un renseignement anonyme a permis de signaler ces pratiques à l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN). Selon ces informations, Charles D., alors chef de l’unité d’information de la PAF à Orly, aurait transmis lesdites fiches discrètement à l’agent marocain Mohamed B.

L’enquête montre aussi que Charles D. aurait opéré en camouflant les fiches dans des médicaments, probablement volés par son épouse aide-soignante, dans la pharmacie de l’hôpital de Draveil (Essonne). Driss A. aurait alors transmis ces ‘colis’ à travers des vols entre les deux pays. La perquisition de son domicile a permis la découverte de 27 notes de la police aux frontières, relatives au passage de personnalités via Orly.