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Le Maroc ne pourra pas rapatrier tous les Marocains bloqués à l’étranger

Devant l'impossibilité de rapatrier les 22 000 Marocains bloqués à l'étranger, Nasser Bourita annonce qu'il faudrait au minimum 50 à 60 vols, rien que pour les cas les plus urgents. Cependant, aucune date n'a été annoncée pour le début de l'opération. 

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Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères du Maroc / Ph. MAECI
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Le retour des 22 000 Marocains bloqués à l'étranger à cause de la crise sanitaire, est un droit indiscutable. Mais il doit se dérouler dans des conditions optimales, a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita.

«Le droit au retour est un droit naturel et indiscutable. Mais ce qui est évident n'est pas nécessairement approprié dans ce contexte exceptionnel», a-t-il affirmé auprès de Yabiladi, à l'issue d'une réunion de la Commission parlementaire des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des MRE.

Pour le rapatriement des Marocains bloqués, «l'opération doit se faire dans les meilleures conditions sans risque pour les bénéficiaires eux-mêmes, ni pour le reste de la population», a précisé Nasser Bourita. Si l'on se restreint au 5 000 cas identifiés comme prioritaires (relativement à leurs situations sanitaire ou familiale), il faut prévoir 50 à 60 vols spéciaux. A raison de deux vols quotidiens, l'opération devrait s'étaler sur un mois au minimum.

342 décès parmi les Marocains bloqués à l'étranger

Sans avancer de date, ni de planning, le chef de la diplomatie assure que le Maroc s'emploie «à mettre en place le plus tôt possible les conditions d'un tel retour pour peu que le dispositif sanitaire soit prêt pour les accueillir». Le début de l'opération est donc suspendu à l'accord du ministère de la Santé qui devra déterminer si les conditions sont réunis et les moyens médicaux disponibles. 

«L'essentiel n'est pas le timing, mais l'impact d'une telle démarche sans surenchère et sans précipitation.»

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères

Sur le terrain, les services du ministère continueront à venir en aide aux Marocains bloqués à l'étranger dans le contexte de cette crise inédite. Il a rappelé ainsi que la prise en charge de l'hébergement et de la nourriture a concerné plus de 3 800 Marocains bloqués. Plus de 1 000 consultations médicales ont été permises, et 56 personnes ont pu bénéficier de la prise en charge des médicaments, dont une chimiothérapie. Enfin, il est a noté que 342 décès parmi les Marocains bloqués sont à déplorer ; 93 inhumations ont été prises en charge par les consulats et ambassades.