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Allemagne : La fugue d’étudiants marocains privera-t-elle les futurs apprenants de bourse ?

Au Maroc, le programme d’apprentissage de l’allemand «Les écoles, partenaires de l’avenir» (PASCH) a été suspendu pour l’année courante par l’Institut Goethe. Des élèves parmi les bénéficiaires ont décidé de rester en Allemagne à la fin de la durée prévue initialement dans le cadre de cette initiative, ainsi mise à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre.

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Photo d'illustration / Ph. DR.
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«Les écoles, partenaires de l’avenir» (PASCH), un programme international de bourses pour l’apprentissage de la langue allemande à travers un réseau d’établissements partenaires, est suspendu au Maroc. La décision a été prise vis-à-vis des élèves des lycées, après que «trois des quatorze jeunes marocains envoyés en 2019 pour des cours intensifs en langue en Allemagne ne soient pas retournés au Maroc», explique à Yabiladi la directrice du Goethe-Institut Marokko, Susanne Baumgart.

De ce fait, «le programme PASCH continue [au Maroc, ndlr], mais sans les possibilités de suivre les cours en Allemagne», nous explique la responsable, soulignant être à la «recherche de possibilités et de modalités pour prévenir ces abus de bourses à l’avenir». Dans l’une de ses étapes, le PASCH prévoit en effet plusieurs semaines de cours de langue en Allemagne pour ces apprenants, sous la direction du Goethe-Institut.

Susanne Baumgart évoque dans ce sens une révision des critères de sélection, avec l’éventuelle option de ne plus sélectionner d’étudiants arrivés à l’âge adulte pour des cours bénéficiant aux jeunes. Actuellement, le choix des bénéficiaires se base essentiellement sur les résultats des examens de compétences linguistiques «Fit in Deutsch», ce qui pourrait changer dans le futur avec une implication plus directe des enseignants eux-mêmes, entre autres décisions.

Quel avenir pour les futurs bénéficiaires du programme ?

Si la mesure s’apparente à une forme de punition collective, un précédent rappelle que l’Institut Goethe a déjà eu recours à une décision similaire. En 2010, des élèves afghans ont en effet décidé de ne pas rentrer au pays à la fin de la durée de leur séjour en Allemagne, ce qui a causé une mise à l’arrêt temporaire de cette étape. Depuis, cette dernière a été rétablie entre les deux Etats mais avec de nouvelles exigences.

Dans le même sens, la directrice du Goethe-Institut Marokko se veut rassurante pour la pérennité du PASCH au Maroc. «Pour l’année scolaire 2020/2021, nous regardons la possibilité de reprise» de ce programme, indique-t-elle à Yabiladi. Dans le royaume, le réseau des écoles partenaires s’étend à cinq villes à travers des lycées publics ou de missions étrangères. Il est présent à Casablanca, Rabat, Settat, ainsi qu’à Kénitra et Fès, deux villes d’où tout a commencé en termes de ‘fugue’ pour l’actuelle saison de bourse.

Chaque année, le PASCH permet à de nombreux élèves et d’étudiants à travers le monde d’apprendre l’allemand, dans le cadre d’une initiative coordonnée par le ministère fédéral des Affaires étrangères, en coopération avec l’Office central pour l’enseignement allemand à l’étranger, le Goethe-Institut, l’Office allemand d’échanges universitaires et le Service d’échange pédagogique de la Conférence permanente des ministres de l’éducation et des affaires culturelles des Länder en Allemagne.