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Emission MRE : Les Marocains de Côte d’Ivoire inquiets de la hausse du prix de la carte de séjour

Les Marocains résidant en Côte d’Ivoire doivent désormais s’acquitter de près de 5000 dirhams par personne pour avoir la carte de séjour biométrique.

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Les Marocains résidant en Côte d’Ivoire doivent désormais s’acquitter de près de 5000 dirhams par personne pour avoir la carte de séjour biométrique. / Ph. DR
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Les Marocains de la Côte d’Ivoire sont en difficulté ces derniers mois. Depuis août dernier, une loi concernant le prix de la carte de séjour biométrique a été adoptée dans le pays. Cette pièce, nécessaire aux migrants établis là-bas et valable pour cinq ans, coûte 300 000 francs CFA, soit l’équivalent de 5000 dirhams par personne et par enfant. L’émission radio hebdomadaire, «Faites entrer l’invité» sur Radio 2M, en partenariat avec Yabiladi a traité ce sujet aujourd’hui.

«La loi devait passer en vigueur ce 1e janvier, mais a été repoussée au mois du 1e février. Pour ceux qui n’auront pas fait leur carte, ils risquent lourd, entre 17 000 à 35 000 dirhams d’amende et des peines allant de 1 à 5 ans de prison», indique Fathia Elaouni, présentatrice de l’émission. Les MRE de Côte d’Ivoire ont exprimé leur inquiétude, puisque «beaucoup n’ont pas les moyens de payer, certains n’ont même pas les moyens de se payer un billet d’avion au moins une fois par an pour rentrer au Maroc», ajoute la même source.

Environ 5 milles de Marocains résidant en Côte d’Ivoire sont concernés par cette inflation du prix de la carte de séjour. Mohamed Ezzouak, directeur de publication de Yabiladi rappelle que «l’ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire s'est concerté avec d’autres ambassadeurs pour essayer de négocier avec les autorités ivoirienne afin de trouver une solution.

Inquiétude

Du côté de la présidente de l’association Amal, Soumaya Jebbar, l’heure est à l’inquiétude : «Le prix n’est pas accessible à tous». Et d’ajouter : «Il est demandé d’être un peu plus indulgent. Il faut tenir compte de tout ce qu’il y a comme relation d’amitié entre les deux pays et toutes les conventions et de réduire au moins ces frais pour notre communauté, pour nous faciliter la tâche.»

Pour les pays de la CEDEAO, la carte de séjour est gratuite, pour les Français résidant dans le pays elle ne coûte que 150 000 Francs CFA (soit l’équivalent de 2500 dirhams). Cette décision d’augmenter les prix est «défavorable à toutes les communautés, pas seulement la Marocaine», rappelle Mohamed Ezzouak. De plus, si la carte n’est pas renouvelée, les résidents étrangers se retrouvent en situation irrégulière.

La communauté marocaine résidant en Côte d’Ivoire est constituée de «plus de femmes que d’hommes», précise Abdeslam Charif Ouazzani, président de l’association des commerçants marocains installés en Côte d’Ivoire. «Les femmes célibataires ne peuvent pas payer pour 4 à 5 enfants». Le président de l’association a contacté le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger, mais «pas de nouvelles depuis». L’ambassade fait «de son mieux».  

Le flou qui entoure la loi concernant la carte de séjour biométrique fait que certains Ivoiriens en profitent, en l’occurrence dans les barrages du pays. «C’est officieux, au niveau des barrages les autorités en profitent, tant que c’est pas clair chacun profite de cette loi. Quand la police arrête un étranger et veut de l’argent illégal, elle lui demande sa carte de séjour. C’est un frein pour aller au travail, dans des usines ou tard dans la nuit», confie Soumaya Jebbar. C’est aussi un frein pour des tâches administratives du quotidien. «Ça nous bloque pour tous les démarches administratives. Par exemple, pour les chèques on refuse de nous les donner», indique Abdeslam Charif Ouazzani.

Deux numéros de téléphone d’urgence ont été mis en place par l’association des commerçants marocains installés en Côte d’Ivoire. «Si quelqu’un a un problème, il appelle pour qu’on gère ça, 24h/24», indique le président de l’association.

«Au nom des étudiants, des femmes et des enfants qui sont établis en Cote d’Ivoire, il nous faut une solution rapide et claire. On a besoin de garder une certaine stabilité», conclut la présidente de l’association Amal.

Pour écouter le replay de l'émission cliquer ici :