Plus de 30 organisations et coordinations de la société civile au Maroc, en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Algérie, en Tunisie et en Mauritanie ont exprimé leur solidarité avec le Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants (GADEM), dans un communiqué en date du 3 décembre 2023. Basée au Maroc, l’association est visée par une campagne de diffamation et de menaces via les réseaux sociaux, relayée récemment par des médias.
Dans cette déclaration collective parvenue à Yabiladi, des ONG, des représentations syndicales, professionnelles et des défenseurs de droits humains ont fait part de leur «inquiétude» et de leur «ferme condamnation» des insultes racistes et haineuses, ciblant des membres du GADEM. «Ces dérives inacceptables peuvent avoir des conséquences dangereuses pour la démocratie, pour les droits de l’Homme, les droits des migrants et la sécurité des membres du Gadem, en l’absence de réactions de la part des autorités» pour la protection des défenseurs de droits humains, alertent les signataires.
Dans ce contexte, ces derniers ont exprimé leur «soutien le plus total à toutes les composantes du GADEM», tout en dénonçant «avec force les attaques subies par cette organisation, qui œuvre pour le droit des migrants, pour les droits de l’Homme et la démocratie». Par la même occasion, cette déclaration collective rappelle que le Maroc «est une terre de migration», dont la richesse est «notamment le fruit de ces migrations multiples, comme nos migrants participent à la richesse des pays d’accueil». De ce fait, «la défense des droits des migrants n’est pas un crime, c’est une composante essentielle dans tout Etat de droit, tout comme la lutte contre le racisme et pour la liberté de circulation», souligne-t-on.
Dans ce sens également, les signataires ont appelé les autorités marocaines «non seulement à ouvrir une enquête sur les attaques haineuses à l’égard du Gadem, mais aussi à ouvrir un débat national pour la révision de la loi 02.03 et l’adoption de la loi sur l’asile, ainsi que la mise en œuvre de la Stratégie nationale sur l’immigration et l’asile (SNIA), en conformité avec les engagements internationaux du Maroc en la matière».