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Maroc : Des pilotes stagiaires mis en demeure par les banques et poursuivis par la RAM

Depuis leur «aterrissage forcé», plusieurs pilotes stagiaires de la Royal air Maroc voient leur vie tourner au cauchemar. Aux problèmes avec la compagnie, viennent s'ajouter les mises en demeure par leurs banques.

Publié
Image d'illustration. / DR
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Suite à la suspension depuis plus de 2 ans des pilotes stagiaires de la Royal Air Maroc (RAM), causée par la crise, la compagnie aérienne, garante des prêts de ses stagiaires, a informé les banques concernées de l'interruption des plans d'études. Cette interruption constitue, pour ces banques, une résiliation anticipée et immédiate du prêt d'un montant de 1,6 million de dirhams (MDH), remboursable sur 10 ans, que les pilotes souscrivaient pour leur formation.

Désormais, les banques exigent donc le remboursement dans un délai de 8 jours de la totalité des sommes empruntées par les pilotes au début de leur formation au sein de la compagnie aérienne. Dans un email, une banque a ainsi mis en garde un stagiaire qu'à défaut de remboursement du prêt dans ce délai, «nous serions contraints de recouvrer notre créance par toute voie de droit et de procédure».

«Durant une réunion d’information, il nous a été déclaré que les cadets refusant une demande à un autre organisme, verront leur prêt remboursé par la RAM, puisqu’elle en est la garante», déclare une pilote stagiaire ayant requis l'anonymat. «Le problème est que la RAM a également évoqué la possibilité d'entamer une procédure judiciaire à l’encontre des pilotes stagiaires pour récupérer l’argent remboursé», poursuit-elle.

Des pilotes-stagiaires poursuivis par la RAM

À ce jour, 8 stagiaires ont reçu des mises en demeure de la part de leur banque. Selon un membre de la coordination des pilotes stagiaires de la RAM, la compagnie aérienne aurait mis en application des menaces à l’égard de 2 lauréats de l'École nationale de l'aviation civile, ayant eux-mêmes reçu ce crédit bancaire, mais ayant été licenciés lors de la crise. 7 mois après le paiement de leurs crédits par la compagnie aérienne et la suspension des stagiaires, la RAM aurait par ailleurs décidé de porter plainte, réclamant des sanctions pénales en cas de défaillance.

Simultanément, la RAM a aussi poursuivi des pilotes, affirmant n'agir qu'en tant que «garante» des prêts et «puisque les pilotes refusent de rembourser les prêts, la RAM intente une action en justice pour dissoudre le parrainage et exige que les pilotes remboursent ce que la RAM a payé aux banques en leur nom».

La RAM a déjà remboursé le crédit de 3 stagiaires, dont 2 n’ayant pas reçu de mises en demeure de la part de la banque. Pourtant, selon une jeune pilote, la RAM aurait entamé des procédures judiciaires à leur encontre et réclame des montants allant jusqu’à 1,3 MDH, dans un délai de 15 jours.

article_updated 16/03/2022 a las 22h48