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Perpignan : La famille Belrhiti remet en question le décès non annoncé de son fils incarcéré

Publié
Centre pénitentiaire Perpignan / Ph. L'Indépendant
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L’avocat Philippe Capsié, qui représente la famille Belrhiti, a adressé vendredi dernier un courrier au procureur de la République de Perpignan et à la direction du centre pénitentiaire de la ville, afin de connaître les circonstances du décès d’un fils de ses clients incarcéré. 23 jours après le décès de Taoufik, 40 ans, les proches n’en ont été informés que le 9 novembre et acceptent difficilement la version avançant que cette mort serait survenue «en mangeant».

«J’ai demandé le rapport d’autopsie. Selon tous ces éléments, on déterminera si nous devons engager une procédure», a expliqué l’avocat au média local L’Indépendant. Selon le procureur de la République, Jean-David Cavaillé, «une enquête en recherche des causes de la mort a été diligentée», tandis que l’examen de la dépouille n’a révélé «aucun élément suspect dans le décès».

Après avoir appris par téléphone le décès de leur fils, les Belrhiti n’ont su que la mort remontait au 18 octobre qu’après s’être rendus au centre pénitentiaire. «Le directeur de la prison est sorti pour nous rencontrer puis il nous a reçus. On nous a dit que Taoufik s’était étouffé en mangeant un morceau de viande, qu’à 12h09 son codétenu avait frappé à la porte de la cellule et qu’il avait été emmené à l’hôpital», ont-ils déclaré à la même source.

Taoufik a été incarcéré en juin dernier, au centre pénitentiaire de Perpignan. Selon ses proches, «il faisait des allers-retours en prison pour des petits délits» depuis 1998. «On est quatre générations de Belrhitri à Perpignan, c’est impossible qu’ils ne nous aient pas trouvés. On nous dit qu’à son arrivée, Taoufik n’avait pas laissé de numéro d’urgence (…) Il y a des renseignements dans les mandats, les anciennes demandes de parloirs, ils n’avaient qu’à chercher dans les archives ou nous envoyer une patrouille. Alors forcément, je me dis que l’on nous cache quelque chose», a confié pour sa part le père du défunt.

Selon sa sœur, Faïza, la direction a plus tard informé les proches que le détenu avait en fait «été transféré le 14 octobre à l’hôpital qui aurait prévenu le centre pénitentiaire le 18 qu’ils le débranchaient». Trois semaines après que le corps a été gardé, la famille indique avoir été empêchée de le voir, car il serait «trop abîmé». «Et dans un même temps, on nous a appelés pour nous demander si on voulait le rapatrier ou l’inhumer ici car il fallait le sortir de la morgue. Si on ne le voit pas, nous, on ne peut pas l’enterrer, on ne peut pas faire le deuil. Et on ne peut pas y croire», a dénoncé la jeune femme.