Wikipédia est-elle une sorte de «Pravda»? D’après le magazine américain Wired, l’encyclopédie libre numéro sur la Toile est sujette à des manipulations provenant d’organismes privées comme la CIA, le Vatican ou même de firmes. La découverte a été possible grâce au travail de Virgil Griffith, chercheur à l’université californienne Caltech.
À l’aide de Wikiscanner, un outil qu’il a développé et qui est en ligne depuis lundi, Virgil Griffith, a réussi à tracer les adresses IP des internautes qui, de manière anonyme, modifient les fiches Wikipédia. Un outil qu’il a développé après avoir appris que des élus du Capitole ont réécrit des articles les concernant. Le résultat: une base de donnée répertoriant 34,4 millions d’éditions réalisées par 2,6 millions d’organisations ou individus. La liste vaut le détour.
Ahmadinejad
L’article consacré à Mahmoud Ahmadinejad, le président de l’Iran honni par l’administration Bush, a reçu la visite des agents de la CIA. Un malin s’est même amusé à ajouter un «wouahhh» juste avant le programme politique du chef d’état iranien. La CIA a aussi procédé à des changements sur la fiche de Peter Goss, ancien chef de l’agence américaine. Oprah Winfrey, la star des talk shows outre-Atlantique, a eu aussi droit à sa modification. Interrogée par la BBC, l’agence «ne veut pas commenter» mais rappelle que son objectif «reste la sécurité des Etats-Unis».
Les ordinateurs du Parti démocrate sont allés inscrire des noms d’oiseaux sur la page de Rush Limbaugh, un animateur de talk show classé à droite. «Idiot, raciste et bigot» ont fleuri sur la page Wiki de ce dernier. Côté Républicain, on a remplacé «armée d’occupation» par «armée de libération» pour décrire la situation militaire en Irak.
Le Vatican
Ce travail encyclopédique n’est pas que le fait des administrations américaines. Des informaticiens du Vatican ont édité l’article de Gerry Adams, le dirigeant du Sinn Fein, le parti nationaliste catholique nord-irlandais. Un paragraphe rappelant les liens entre le leader républicain et un double meurtre commis dans les années 70 a été tout simplement supprimé.
Les firmes aussi
Les entreprises ne chôment pas non plus. Selon «Wired», le 17 novembre 2005, un anonyme a supprimé 15 paragraphes d’un article critiquant «Diebold», une firme américaine qui fabrique des machines à voter. La manipulation a été effectuée à partir d’ordinateurs de l’entreprise, dont le dirigeant est un proche du président George W. Bush. Les recherches de Virgil Griffith montre que l’encyclopédie en ligne, déjà critiquée parfois par la qualité douteuse de certains articles, est devenu un champ de bataille pour la propagande pour de nombreux intérêts.
Avec Wikiscanner, Virgil Griffith, chercheur californien en réseaux informatiques, révélait jeudi que des agences gouvernementales américaines (CIA) et des firmes, ont modifié à leur guise des pages Wikipédia. Un affaire strictement américano-américain? Non, puisque la Toile a mis au jour des cas de tricheries françaises.
L’appartement de Copé
Début 2007, une main du ministère de l’Economie et des Finances retouche la page sur les pôles de compétitivité. Une critique du dispositif passe à la trappe. Deux ans auparavant, les informaticiens du même ministère ont fait disparaître un paragraphe sur l’appartement de fonction de Jean-François Copé, ministre délégué au Budget de l’époque, alors que la polémique sur le 600 m2 d’Hervé Gaymard fait rage.
Les fuites de Darcos
Il y a quinze jours, ce sont les démêlés judiciaires de l’actuel ministère de l’Education nationale Xavier Darcos qui sont effacés. En mai 1983, il était pourtant cité à comparaitre devant le tribunal de grande instance de Périgueux. La raison: des élèves auraient bénéficié de fuites lors de certaines épreuves alors qu’il était professeur de lettres agrégé au lycée Laure-Gatet, à Périgueux. Une affaire pour laquelle Xavier Darcos n’a pas été condamné.
Alcatel et les syndicats
Côté entreprise, un employé de TF1 raye une phrase qui met en cause la chaîne : un de ses sites qui propose des jeux téléphoniques omettait de faire figurer le règlement en ligne. Quant à Publicis, un de ses internautes a visité la page «Publicité» de l’encyclopédie participative et enlevé sa concurrente Saatchi & Saatchi de la liste des agences de publicité.
La palme revient à un employé d’Alcatel qui en juillet 2007 expurge la page «Alcatel» de tous les liens dirigeants vers les sites Web des syndicats actifs au sein du groupe.
La question qui reste en réponse: ces modifications sont-elles l’œuvre délibérée des services de communication ou le fruit du zèle d’employés entre deux pauses café? Wikiscanner ne fait que donner l’adresse IP de la machine qui a réalisé la modification et la nature de celle-ci. Et non l’identité de la personne responsable de la contribution.
un jour je faisais des recherche sur la fin de la "protection américaine" sur le canal de panama
j'ai eu toute les peine de trouver des sujets sérieux, (bisarre, même les meilleurs article en cache ne répondaient pas présents) les articles sur le pape JP II au Nicaragua, idem une seul page pour parler d'un évènement qui avait choqué le monde entier à l'époque
En fait, le net n'est pas vraiment le terrain de recherche idéal
alors pour Wiki cela doit etre la même chose
Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/08/07 20:03 par La Boetie.
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