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Tuerie de Toulouse : le FN se sent renforcé sur ses thèmes de prédilection
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22 mars 2012 16:33
[www.lemonde.fr]

Quelques heures après le début de l'assaut par le RAID contre le suspect dans les assassinats de Toulouse se revendiquant d'Al Qaida, Marine Le Pen était sur i-Télé. Elle en a profité pour réaffirmer son intention, si elle est élue, d'organiser un "référendum sur la manière dont il faut mettre hors d'état de nuire de tels assassins". "Un référendum sur la question de la peine de mort et /ou de la perpétuité réelle se pose", a ajouté la candidate du Front national. "On n'imagine pas qu'un homme aussi dangereux puisse sortir de prison dans 25 ans", a-t-elle continué.

La présidente du parti d'extrême droite devait par ailleurs être présente lors de la cérémonie officielle des obsèques des trois militaires tués à Toulouse et Montauban les 11 et 15 mars.

Une consigne a été donnée au FN : seule Marine Le Pen est habilitée à s'exprimer à ce sujet. Du coup, tous les interlocuteurs de son entourage s'expriment anonymement.

Depuis lundi, une extrême prudence était de mise au FN. Personne ne souhaitait s'exprimer sur le sujet. Au vu du dénouement, un proche de Mme Le Pen se satisfait a posteriori de cette stratégie : "Notre ligne a été parfaite.".

En tous cas les frontistes concèdent à demi-mot que ces évènements les renforceront dans leurs thèmes favoris : la lutte contre l'islamisme et l'insécurité. Ils en sont persuadés : ces deux sujets irrigueront "naturellement" le reste de la campagne électorale. Ces deux thèmes n'ont d'ailleurs jamais été ignorés par Marine Le Pen. Elle les a même remis au centre de ses interventions depuis le mois de janvier.

"CEUX QUI ONT MIS LE FN EN AVANT, CA VA LES PLOMBER"

Mme Le Pen elle-même, sur i-Télé, a commencé l'offensive. "Je crois que le risque fondamentaliste a été sous-estimé dans notre pays." "Des groupes politico-religieux se développent face à un certain laxisme. Il faut maintenant mener cette guerre contre des groupes politico-religieux fondamentalistes qui tuent nos enfants, qui tuent nos enfants chrétiens, nos jeunes hommes chrétiens, nos jeunes hommes musulmans et les enfants juifs, il y a deux jours", a-t-elle avancé.

"Cela fait des années que je suis mise en cause pour avoir dit que l'antisémitisme était lié au fondamentalisme islamique. Je l'ai dit, j'ai été pour cela parfois maltraitée. Ceci démontre que j'avais sur ce sujet raison " a-t-elle ensuite poursuivi.

Le FN va devoir évoluer sur une ligne de crète : surtout éviter tout sentiment de "récupération" tout en dénonçant le "fondamentalisme". Dès lors les mots choisis sont prudents. "Il faut éviter les amalgames et les mises en cause", analyse un autre proche de la candidate. Qui précise immédiatement : "Mais ce n'est pas parce que l'on s'attaque à des faits réels que l'on fait de la stigmatisation. La majorité des musulmans français se comportent de façon digne, mais le fondamentalisme existe bien".

Il y a une chose, en tout cas, dont les frontistes se réjouissent : la "disqualification" de deux de leurs adversaires, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon. Le premier avait souligné l'ambiance d'une campagne où l'on "montre du doigt les uns et les autres", sans pourtant viser explicitement le FN. Le second avait en revanche mis en cause directement Jean-Marie Le Pen et sa citation du poète collaborationniste Robert Brasillach. "Ceux qui ont mis le FN en avant, ca va les plomber", veulent croire aujourd'hui les partisans de Mme Le Pen.

Dans un communiqué diffusé mercredi matin, intitulé "Aux salauds", le FN s'en prend à "Mme Buffet, MM. Mélenchon, Bayrou, Sopo et autres" pour avoir "cru pouvoir misérablement instrumentaliser la tragédie de Toulouse contre le Front National". Et leur demande de présenter leurs excuses.
Au FN, l'on se rappelle aussi des attentats de 1995. Des élections législatives partielles avaient eu lieu juste après les attentats de la station RER St-Michel. Le Front national avait vu ses voix augmenter significativement dans certains endroits, comme à Nancy ou à Neuilly-sur-Seine.

Abel Mestre
 
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