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les terroristes font du ski à la Star Academy
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18 septembre 2004 19:02
[www.lesoir.be]


Au procès pour terrorisme à Bruxelles, une vidéo a été projetée. On y voit des prévenus aux sports d'hiver y parler de kamikaze et de Star Academy. Des blagues de potaches selon une avocate.

Le tribunal correctionnel a examiné vendredi l'environnement teinté d'islamisme radical dans lequel baignaient certains des prévenus poursuivis pour avoir jeté les bases d'un projet d'attentat à Bruxelles.
Cette audience a également été marquée par l'arrivée inattendue d'un des dix prévenus, qui devait comparaître libre. Le tribunal décidera lundi s'il le juge avec les neuf autres prévenus, dont six sont détenus, ou s'il disjoint son dossier.

Des vidéos, projetées à l'audience, ont montré certains des prévenus entonnant des chants de guerre à l'occasion de vacances aux sports d'hiver avec un groupe d'une cinquantaine de jeunes hommes et de jeunes femmes. Ces scènes s'inscrivaient dans un contexte de plaisanterie et d'entraînement verbal où les propos dérapent rapidement dans les rires.

La diffusion de cette cassette enregistrée à Saint-François Longchamp, dans les Alpes françaises, a suscité à plusieurs reprises l'hilarité de parents des prévenus, présents dans la salle. On est en train d'étudier les montagnes françaises, les grottes. On est tous des kamikazes,..., lance l'un des protagonistes, assis sur un télésiège. Mais il enchaîne: Fais un sketch, on l'enverra à la Star Academy!.

Le parquet avait réclamé la projection de la cassette pour que le tribunal puisse notamment entendre divers chants de guerre et les incitations à la violence entonnés par plusieurs des accusés ayant participé à ce voyage. Parmi les chansons effectivement entendues vendredi au tribunal, on relevait notamment des génériques des dessins animés et des extraits de l'hymne national tunisien. Les vacanciers, pour la plupart des Bruxellois d'origine maghrébine d'une vingtaine d'années, se laissent cependant aussi aller à des commentaires antisémites ou anti-américains

Trois des prévenus figurent sur ce film de vacances de quatre heures réalisé pendant la semaine de pâques 2002, soit six mois après les attentats de New York et Washington. Sur ces images, des protagonistes lancent on va mettre le drapeau de l'islam sur la France et on va les exterminer tous, avant de chanter, sans transition aucune, "Au clair de la lune"

Certains des échanges entre les protagonistes sont lourds de sens: Ce sont des koufars (mécréants, ndlr), il faut les tuer, on est tous des kamikazes, Tarik, lui, il fait partie du réseau Al-Qaïda, voilà comment faire exploser un juif quand il est sur un char ou on se prépare à la guerre en Palestine.

Ces propos sont cependant tempérés de rires, de plaisanteries de jeunes qui se raillent mutuellement. Certains semblent prononcer ces phrases à la légère avant de parodier des chants enfantins ou des génériques de séries télévisées.

D'autres, comme le prévenu Karim Tarik fréquemment visé par des plaisanteries sur son appartenance à Al-Qaïda, paraissent cependant beaucoup plus sérieux quand sont entonnés des chants appelant à rendre la justice par des voies violentes s'il le faut. Interrogés en début de semaine sur ces vidéos, les prévenus avaient parlé de mimes dignes des "Guignols de l'info".

Ce sont des potaches, il y a simplement eu un effet d'entraînement, a estimé après l'audience l'avocate d'un des prévenus, Me Carine Couquelet.
Le tribunal a également évoqué la découverte de vidéos extrêmes retrouvées dans les ordinateurs de certains des prévenus. Elles renforcent le climat d'islam radical que l'on retrouve dans le dossier. On y voit notamment des décapitations au nom du Jihad, des discours d'Oussama Ben Laden et des photos d'armes

Un policier spécialisé en criminalité a expliqué au tribunal que ces vidéos étaient disponibles sur l'internet. Il juge plausible les explications des prévenus qui disent qu'elles y étaient en accès libre. Un de ceux-ci a répété vendredi qu'il en faisait des copies pour les compiler sur des CD vendus aux clients de son cybercafé

Abdelhakim Gouram, chez qui une lettre testament de martyr du Jihad avait été retrouvée en 2002, ne s'était pas présenté lundi à l'ouverture du procès. Il est venu vendredi en milieu d'audience et a été prié de rejoindre le banc des prévenus. Il a expliqué qu'il revenait du Brésil

En 2002, il avait été désigné comme le chef d'un groupe de jeunes qui aurait voulu commettre un attentat contre la Tour Philips à Bruxelles. Ce projet n'a pas été confirmé par l'enquête: les prévenus ne doivent dès lors pas répondre de ce projet précis mais d'association de malfaiteurs.

Abdelhakim Gouram sera interrogé lundi par le tribunal après avoir été auditionné vendredi après-midi par la police fédérale. Un des co-prévenus le désigne comme un "islamiste pur et dur", ajoutant qu'il aurait suivi des entraînements militaires en Afghanistan. Gouram est considéré comme un des trois chefs du groupe qui est jugé. Des armes (kalachnikovs, grenades) et des formules de bombes utilisées par des islamistes d'Al-Qaïda avaient été saisies en février et mars 2003 chez certains membres de la bande.
 
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