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SYRIE. Tortures dans les geôles de Bachar al-Assad
c
4 juin 2012 16:17
SYRIE. Tortures dans les geôles de Bachar al-Assad

Quand il atterrit sur le tarmac de l'aéroport de Bruxelles, le 23 mai, ses proches laissent exploser leur bonheur. Depuis plusieurs jours, Pierre Piccinin, professeur d'histoire et de sciences politiques à l'Ecole européenne de Bruxelles, croupissait dans les geôles syriennes. "Après ce que j'ai vu, j'ai bien cru ne jamais en revenir", commente-t-il, le visage tiré mais visiblement en bonne santé après six jours passés en enfer.

C'était pourtant confiant qu'il avait rejoint Tripoli, au Liban, le 12 mai. Son objectif : passer en Syrie via le petit poste frontière de Masnaa. Paré d'un visa touristique, dit-il. Il connaît le pays, pour s'y être rendu deux fois l'an passé. La seconde en novembre dernier, à l'invitation du ministère de la Propagande syrien. "J'avais produit une série d'analyses plus conciliantes avec le régime que le courant dominant", explique l'historien et politologue belge. Des positions qui font polémique. "Il n'a jamais produit le moindre travail universitaire rigoureux", s'énerve un spécialiste français. C'était peut-être un pied nickelé, ou un pro-Assad. Mais aujourd'hui, le débat est clos. Après ce qu'il a vécu, le chercheur belge a revu ses positions et prône une intervention militaire.
Sur la route de Damas

Le 15 mai, Pierre Piccinin décide de rejoindre Damas, sa "base arrière". Objectifs : les frontières turques et libanaises pour "vérifier si les insurgés reçoivent de l'aide, notamment des armes". Le lendemain, il s'arrête à Talbisseh, "totalement aux mains de l'Armée syrienne libre (ASL)". Là, il échange avec des officiers et se prend en photo aux côtés des rebelles -détail qui se révélera plus tard d'une grande importance. Puis direction Rastan où il ne peut rentrer, et enfin Hama "complètement nettoyée, rénovée" pour accueillir les observateurs des Nations unies.

Après une nuit de repos, il prend la direction d'un monastère situé dans les hauteurs de Homs. La route est barrée. Obligé de faire demi-tour, il repère une autre route qui passe par Talkalakh. Il est deux heures quand il croise un nouveau check-point. En attendant qu'on le laisse passer, il répond par téléphone aux questions de la Radio suisse romande. Confiant. Puis un soldat l'interrompt. Lui signifie qu'il peut passer. "Mais on vous accompagne. Pour votre sécurité", lui dit-il dans un mauvais anglais. Le chercheur belge ne parle pas arabe ou presque.
Menotté, ils part vers l'inconnu

A peine monté dans le véhicule, tout s'accélère. Les hommes qui l'encadrent le menottent violemment. Sans un mot, sans une explication. Pierre Piccinin tente alors, avec son arabe sommaire, de jouer ce qu'il croit être son va-tout : une carte avec un numéro de téléphone resté dans sa boîte à gant. Elle lui a été confiée par le ministère de la Propagande lors de son précédent passage. "A utiliser en cas de problèmes." Mais les deux nervis ne semblent pas comprendre.

Le véhicule les conduit jusque dans un quartier de Talkalakh. Le chercheur est jeté hors du véhicule, puis fouillé. Les militaires le dépouillent de ses effets personnels : portefeuille, appareil photo et une clef USB. D'une empreinte du pouce, il signe un reçu, avant d'être jeté dans une cellule. Deux, trois ou quatre heures? Il perd la notion du temps, éberlué, seul entre quatre murs de béton et sous un toit de taule. La nuit est tombée quand on l'amène dans un bureau de la bâtisse principale.

Il perçoit des claquements sourds suivis de cris étouffés. "Vous savez où vous êtes?", demande un militaire. "Un poste de police?". "Non, vous êtes dans un bâtiment des services secrets." Sur le bureau traînent, selon Pierre Piccinin, des épingles et des bouts d'ongles ensanglantés. Et à l'écran de l'ordinateur, il aperçoit des photos de lui. "Vous êtes un espion à la solde des Français", l'accuse le soldat avant de l'emmener auprès du commandant de la base.

"Pourquoi avez-vous rencontré les terroristes?" Pierre Piccinin tente d'expliquer sa démarche, qu'il est chercheur, que ça fait partie de son travail de rencontrer tout le monde "même les rebelles". "Il n'y a pas de rebelles, que des terroristes", l'interrompt l'officier. Mais il veut rassurant : "Ne vous inquiétez pas. Encore quelques vérifications mais demain vous pourrez reprendre votre voiture." Le Belge veut y croire.
"Ils m'ont électrocuté"

Et se laisse emmener dans une pièce où trônent des lits superposés normalement réservés au personnel. Un soldat lui glisse même dans la main deux ou trois barres chocolatées. La porte se referme. "Pas à clefs" précise-t-il, se pensant tiré d'affaire. Pourtant, un peu plus tard on revient le chercher. Dans un bureau, on l'assied sur une chaise. L'interrogatoire recommence. Le ton est plus sec. Les coups commencent à pleuvoir. Parfois avec du linge mouillé, parfois à mains nues. Pour ses tortionnaires c'est certain, il est un agent des Français chargé de coordonner les différents mouvements d'opposition. Il est bâillonné.
Ensuite ils m'ont accroché des pinces sur la poitrine et m'ont électrocuté".

Puis les questions s'arrêtent. Mais pas les coups. Puis on le ramène dans la pièce. "Mais cette fois ils m'ont menotté à un montant de lit. C'était clair, je n'en ressortirai jamais", s'effraye le prisonnier. Derrière la porte, des cris transpercent l'obscurité. Un autre homme entre. Pierre Piccinin croit son tour revenu. Mais le soldat repart, laissant cette fois-ci la porte ouverte.

Ce qu'il voit à partir de là hantera sans doute à jamais ses pensées. Dans le couloir, un homme interrogé, frappé.
Ils l'ont ramené dans sa cellule. Puis ils sont allés le rechercher. Comme ça toute la nuit, il a fait trois au quatre allez-retour. Et chaque fois la torture était pire."

Ils l'attachent à un radiateur, l'électrocutent avec des pinces ou de simples fils dénudés. "Je crois qu'ils les branchaient directement à une prise. Le pire c'était les coupures. L'homme poussait des cris effroyables". Le témoin raconte qu'avec un poignard, ils l'entaillent aux bras, aux jambes et sur le torse.
Il saignait mais vraiment horriblement. Parfois la porte était ouverte, parfois fermée. J'entendais juste les cris. C'était horrible".
"Ils semblaient vouloir tout savoir de ma vie"

Un peu avant 9 heures, on l'emmène. En passant dans le couloir, il aperçoit gisant au sol le corps ensanglanté du prisonnier torturé. "Je ne sais pas s'il était vivant. Ils m'ont fait monter dans un bus", raconte Pierre Piccinin. Il ne sait pas non plus où on l'emmène, et ne pose pas de questions. Finalement, le bus les conduits à Damas, à "Palestine Branch". "La prison des services secrets de l'Armée de l'air", apprendra-t-il plus tard. On le déshabille, le fouille à nouveau. Deux fois. Puis on l'envoie dans une cellule sans plus d'explication. Là, croupissent deux Syriens, un Irakien, quatre Somaliens et un Soudanais. Trois d'entre-eux parlent anglais. L'occasion enfin d'échanger quelques mots. Bref répit.

Les soldats reviennent et le conduisent dans la pièce en longueur où un vieil homme, les yeux bandés, les mains attachées dans le dos, est à la merci des gardiens. Ils le poussent, se le renvoient l'un l'autre, jusqu'à ce que l'homme tombe à terre, où il est roué de coups de pieds avant d'être relevé. Et rebelotte. "Tout ça se déroulait pendant qu'ils m'interrogeaient".

Au même moment, un homme frappe les murs ou la table avec une latte de bois. Pression. L'interrogatoire est mené par le médecin de la prison. "Parce que les autres ne parlaient pas assez bien anglais m'a-t-il dit". Il veut connaître toute sa vie. Pierre Piccinin lâche tout. Un soldat prend des notes. Cette fois-ci, pas de violence physique. Le médecin reste calme et lui promet même sa libération.
Ce n'était pas logique après tout ce que j'avais pu voir. Mais j'y croyais, je voulais vraiment y croire…"

Le lendemain, confirmation. Des soldats lui annoncent sa libération : "Vous êtes expulsé, on vous renvoie à l'aéroport." Lui rendent ses affaires et l'emmènent. "J'ai cru que c'était bon, enfin…" En entrant dans le minibus, l'un d'eux lui propose même de téléphoner, en échange d'un bakchich. Pierre Piccinin donne la totalité de l'argent qu'il vient de récupérer. Les trois policiers se partagent la somme.
J'ai appelé mes parents. Je leur ai dit que c'était bon. - Je rentre, ne vous inquiétez pas. Je suis en transfert pour l'aéroport.- J'ai été naïf encore une fois. Mais dans ces moments-là on est prêt à tout croire".
Prisonniers politiques

Le véhicule le conduit à nouveau dans une prison civile. "Ce que je ne savais pas, c'est qu'ils ne te relâchent pas sans billet d'avion en règle". Retour en cellule donc. Un sous-sol cette fois, sans lumière. "La cage réservée aux prisonniers politiques", assure Pierre Piccinin. Dans le noir, il est "pris en main. Il y avait une très grande solidarité." Les détenus lui donnent une couverture, à manger. A ses côtés des Syriens mais aussi des Saoudiens, des Algériens, des Palestiniens et un professeur de l'université de Khartoum. "Le plus ancien était là depuis deux ans et trois mois".

Quatre grandes cellules sont ouvertes sur un espace central. Un escalier mène à des sanitaires, sommaires: deux toilettes "à la turque" et deux douches où seuls les robinets fonctionnent. Alors pour se laver les détenus utilisent "une espèce d'écuelle". Pour dormir, de simples matelas en mousse jetés sur le sol. Et encore, pas tout le monde.

Ses codétenus se cotisent pour soudoyer un gardien et lui fournir, quelques minutes, "un GSM". Le chercheur tente d'appeler ses parents. Sans succès. Il connaît le numéro d'un ami d'enfance, composé mille fois quand ils étaient adolescents. Il tente. Par chance, l'ami est chez lui. "Je suis à la prison de Bab Al'Musalla". Réponse : "Ils sont à ta recherche, le consul en poste Amman est à Damas". Deux jours plus tard le Belge est emmené à l'aéroport.
[tempsreel.nouvelobs.com]
B
4 juin 2012 17:39
Tu prends un antisémite comme source fiableperplexe

Pierre Piccinin se trompe encore ... et pas seulement sur le "lobby juif"
4 Août 2011 - Philosémitisme
Pierre Piccinin est un professeur de lycée belge. Il enseigne l'histoire et les sciences politiques dans une école secondaire à Bruxelles (l'Ecole européenne). Ce qui apparemment fait de lui un "historien" [1]

Nous avons eu l'occasion d'évoquer son activisme frénétique anti-israélien (état-voyou), anti-"puissant lobby juif" et ICI, anti-Obama etc. Ses domaines de compétence sont encore plus vastes: l'islamophobie, la France de Sarkozy, participation au très farfelu "procès" de Bernard-Henri Lévy, "un escroc intellectuel", selon lui, et une de ses bêtes noires, avec Dassault (la haute trahison de l'avionneur Serge Dassault, de son vrai nom Serge Bloch), la pédophilie dans l'Église etc etc. Les articles de ce catholique romain sont régulièrement publiés dans la presse belge francophone.

[www.juif.org]
c
4 juin 2012 18:38
ben disons que si un type trouble comme lui dénonce les tortures en syrie commises par les services de bachar, on peut pas l'accuser d'etre à la solde d'israel.
s'il ment, si son témoignage est faux, pourquoi et pour qui fait il cela?
r
4 juin 2012 20:10
Citation
coldman a écrit:
ben disons que si un type trouble comme lui dénonce les tortures en syrie commises par les services de bachar, on peut pas l'accuser d'etre à la solde d'israel.
s'il ment, si son témoignage est faux, pourquoi et pour qui fait il cela?

"Ben disons que" ... un mec qui rentre dans mon pays une arme à la main et qui menace ma sécurité et celle de mes enfants, si je l'attrape, je le torturerai avec grand plaisir.

Sinon, juste par curiosité, on t'as payé combien aujourd'hui pour chaque post crée sur la Syrie? Je te trouve très actif/activiste en ce jour du lundi.
Raconte nous tout, n'ais pas honte.
r
4 juin 2012 21:26
L'armée libre ou l'armée des rats , l'opposition se rejouis du meurtre de l'institutrice Fatima al Hassan , qu' ils avaient classés dans leur liste de personne à abattre : son crime ... aller au travail !elle ,elle voulait aller à son travail, eux qu'ils aillent en enfer. Paix à son âme.
[www.youtube.com]
c
4 juin 2012 22:59
mince, je suis démasqué........ Grrrr
je suis payé au post par le grand complot occidentalo-sionisto-saoudien. Heu
et j'ai le garage à refaire.
 
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