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Sommes nous fier d'être marocains ?
H
21 mars 2005 20:25
Voici l'épisode Zakaria Boualem de Réda Allali sur Telquel de la semaine dernière. Je trouve que c'est bien écrit que ça porte à réflexion par rapport au sujet de adelko sur les choses qui nous rendent fier d’être marocain. C’est vrai que le soleil, la plage etc. ce n’est pas typiquement marocain alors il n’y a pas de quoi être fier.


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C'est pour ça qu'on n'est pas sûrs d'être marocains : on nous fait passer pour d'autres

Nom : Boualem
Prénom : Zakaria
Né en 1976 à Guercif
Signe particulier : Marocain à tendance paranoïaque


Ces derniers temps, Zakaria Boualem passe beaucoup de temps sur Internet, dans des forums de discussions divers. En fait, depuis quelques semaines, il y consacre la plus grande partie de son temps. Son temps de bureau, bien sûr, puisque son temps libre est réservé, lui, à la dégustation de demi-demi philosophiques ou la contemplation de matchs de foot. Sur Internet, donc, notre ami le Boualem a remarqué que la phrase qui revenait le plus souvent était : "Nous sommes des Marocains". Quel que soit le sujet du débat, quel que soit le ton du forum, il se trouve toujours un noble titulaire d'une carte nationale verdâtre plastifiée pour lancer : "Nous sommes des Marocains". Cette phrase, qui dispose comme variantes possibles de "Nous sommes des musulmans" ou encore : "Nous sommes des Arabes", a plongé Zakaria Boualem dans une perplexité que l'on peut sans exagérer qualifier de profonde, voire très profonde.
Il est parti de la constatation suivante : dans les forums français, il ne se trouve aucun esprit brillant pour balancer sur la toile en Arial 24 : "Nous sommes Francais". On peut même affirmer qu'il passerait probablement pour un crétin. Même remarque pour les Espagnols, ou les Belges. Seuls les Arabes continuent d'affirmer à chaque minute leur nationalité. D'où la question : pourquoi ? Dans la plupart des cas, il s'agit d'un
rappel à l'ordre : "Hé hé on est des Marocains, donc il faut pas dire ça". Le "ça" en question peut être à peu près n'importe quoi, selon l'humeur et le degré de tolérance du censeur patriotique. Sans verser dans la psychoanalyse point com, il semble évident que si une évidence a besoin d'être rappelée aussi souvent, c'est qu'elle n'est justement pas évidente. D'où la question : "Être Marocain, c'est quoi ?"... Je la laisse à des esprits plus brillants. Contentons nous d'interroger notre héros :
- Zakaria Boualem, êtes vous fier d'être
marocain ?
- Euhh... Oui...
- Ce n'est pas la police, vous pouvez parler à l'aise. De quoi êtes vous fier, au juste ?
- D'être Marocain, je viens de vous le dire.
- Comment pouvez-vous être fier de quelque chose qui ne relève pas de votre responsabilité ? Vous pouvez être fier d'un travail que vous avez fait, d'un enfant qui a réussi dans la vie grâce à votre éducation, par exemple. Mais si vous
êtes Marocain, c'est pas de votre faute. On peut même dire que si on vous avait demandé votre avis, vous auriez choisi d'être Suédois ou même Américain. Ne le niez pas, je l'ai déjà lu dans ces mêmes colonnes.
- Euhhh, oui, c'est vrai.
- Posons la question différemment : qu'est-ce que vous aimez dans notre pays ?
- La cuisine, le soleil, les plages, le but de Chammakh contre l'Algérie, la musique, l'humour, l'ironie...
- Oublions le soleil et les plages : encore une fois, vous n'y êtes pour rien. Prenons la musique et la cuisine par exemple. Il s'agit de notre culture, vous êtes d'accord.
- Oui.
- Et elle a été construite par nos parents, nos grand parents, etc.
- Exactement.
- Donc vous pouvez être fier de leur travail, de leurs réalisations. Dans ce sens, vous pouvez être fier d'être Marocain.
- Ahhh... Je savais bien qu'il y avait une raison, il fallait juste la trouver. C'est bon, j'ai compris... Je saurai répondre la prochaine fois.
- OK, au revoir.
- Attendez, j'ai une question : quand on nous explique qu'il faut être fier d'être Marocain, on nous donne jamais ce genre d'argument.
- Que voulez vous dire ?
- Quand je parlais de musique, c'était des chikhate, de la fête châabie, des gnaouas, pas de Doukkali. La cuisine, c'est la r'fissa. L'humour, c'est le cheddane des cafés. Quand le système nous présente le Maroc, il fait tout pour ignorer cette partie de notre culture, notre vraie culture. Celle des vrais gens.
- Oui.
- C'est pour ça qu'on n'est pas sûrs d'être fier d'être Marocain ? Parce qu'on nous fait passer pour d'autres ?
- Peut être, peut être...
- C'est pas grave ça?
- Si.



b
21 mars 2005 21:04
La complainte du Marocain offshore
PAR FOUAD LAROUI

Il n'y a pas une communauté marocaine à l'étranger, il y en a cent, il y en a mille, autant que d'individus en somme. Quel rapport entre ce golden boy de la City qui a touché l'an dernier le plus fort bonus du temple de la finance et ce vieil homme qui végète à Bruxelles grâce à l'aide sociale ? Quel rapport entre ce tennisman polyglotte, toujours entre deux avions, et la Rifaine recluse à vie dans un deux-pièces de Hambourg ? Alors parlons de l'individu, né au pays de l'arganier et qui traîne sa bosse de par le vaste monde. Au cours des vingt ou trente dernières années, sa condition a considérablement changé. Il fut d'abord invisible, victime d'un malentendu. À Taiwan, à Kuala-Lumpur, il déclinait sa nationalité, Moroccan, on lui demandait des nouvelles de la princesse.
- Quelle princesse ?

- Grace, bien sûr.

Ces Asiatiques insultants ne connaissaient que Monaco. Bah, vu de Séoul, c'est tout près.

Arriva Khomeiny. Il dut partout jurer qu'il n'était pas fils d'ayatollah. Puis il fut compatriote d'Aouita. Un Américain, à Fort-Lauderdale, début des années 1980 :

- Morocco, yes, I know, the country of that great guy, heu, Owita, Yoweta, Ayuta ?

Quelques années plus tard, il eut à subir les touristes qui avaient « fait » son pays.

- Vous êtes marocain ? Ah, Ouarzazate, quelle splendeur... Mais les toilettes étaient bouchées !

Il affirma n'avoir jamais mis les pieds à Ouarzazate et ne rien comprendre à la plomberie.

À Amsterdam, il se présenta, on lui réclama du kif, lui qui n'avait jamais fumé ne serait-ce qu'un mégot de Favorite. À Oslo, on le félicita d'être compatriote de Zidane, ce qui était doublement faux, mais un compliment fait toujours plaisir et il l'accepta avec grâce.

En 1999, un peu partout en Europe, on lui serra la main avec effusion, tout le monde trouvait le jeune roi très sympathique. Il hochait la tête, se découvrant soudain démocrate et libéral, bien vu par tous, lui qu'on avait traité de féodal dans toutes les fêtes kabyles de ses années d'étudiant à Paris.

Le 11 septembre 2001 lui tomba sur la tête, il se réveilla suspect. Enlève tes chaussures et passe tout entier dans le scanner, espèce de graine de terroriste. Z'êtes quoi, vous, afghan, saoudien ?

- Marocain.

- C'est tout comme.

Il eut comme un sursaut. Non, ce n'est pas tout comme ! Nous avons une histoire millénaire, des paysages somptueux, des gens compliqués, des animaux simples, et l'arganier, n'oublions pas l'arganier !

Mais il se tut et ôta ses souliers. Le Marocain offshore se retrouva nu-pieds, comme les enfants de son douar natal. Afin qu'il n'oublie pas d'où il venait.
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-   Un grand peuple sans âme est une vaste foule-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
y
21 mars 2005 21:55
Rien a rajouter ... c'est juste, fort et bien ecris... Merci à tous les deux smiling smiley
d
22 mars 2005 02:50
Merci Hichamo et Bozzo pour les deux articles...

J'ai tjrs affiche une fierte d'etre marocain devant mes collegues etrangers, mais au fond de moi meme, je me dis qu'est ce que le maroc a fait pour moi pour etre fier de lui?

Amicalement,
22 mars 2005 04:24
il t'as fais conettre la citrouille( algar3a) a oulidi doukali, al gar3a ouama adraka men algar3agrinning smiley .

un cousscous sans gar3a n'est pas un vrais couscous,

n'est ce pas adoukali?


( je plaisente mon frere) winking smiley
:o
 
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