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La sécurité se détériore au Soudan, souligne un haut responsable de l ONU.
a
9 décembre 2004 21:46
La sécurité se détériore au Soudan, souligne un haut responsable de
l'ONU

(Toutes les parties au conflit ont une part de responsabilité, fait
remarquer le représentant permanent des Etats-Unis à l'ONU.) (1040)
Par Judy Aïta
Correspondante du "Washington File" à l'ONU

New York (Nations unies) - Selon le secrétaire général adjoint aux
affaires politiques de l'ONU, M. Kieran Prendergast, la violence s'est
accrue tout au long du mois de novembre au Soudan, et la situation
s'est
nettement détériorée au Darfour.

"Il faut que la communauté internationale dise clairement à toutes les
parties impliquées au Soudan que la violence et les actions militaires
hostiles, en particulier après la signature à Abuja de protocoles, ne
sont
pas des moyens acceptables pour obtenir des gains politiques. Il faut
exercer des pressions identiques sur tous les camps pour qu'ils
respectent
leurs engagements", a-t-il dit le 7 décembre, lors d'une réunion du
Conseil de sécurité. Depuis la signature, le 9 novembre, d'un accord
visant à instaurer une paix générale, a-t-il ajouté, aussi bien le
Mouvement de libération du Soudan que les forces gouvernementales sont
à
l'origine d'affrontements et de violations du cessez-le-feu.

D'après M. Prendergast, un observateur militaire de l'Union africaine a
été blessé, et le banditisme et les pillages se sont accrus dans le
nord
du Darfour, de même que les tensions dans les points chauds de la
région.
Parallèlement, certaines opérations humanitaires ont été suspendues en
raison de l'insécurité qui règne dans le nord du Darfour et
d'informations
faisant état de nouvelles incursions transfrontalières par des éléments
de
l'armée tchadienne en appui à un nouveau mouvement rebelle.

"Toutes les parties au conflit - les rebelles, le gouvernement et les
milices - sont complices lorsqu'il s'agit de ce désastre. Ils ont signé
des accords qui, apparemment, ne veulent rien dire pour eux. La
situation
est toujours très grave", a dit aux journalistes le représentant
permanent
des Etats-Unis à l'ONU, M. John Danforth, à l'issue de la réunion du
Conseil de sécurité.

"En ce qui concerne le Darfour, personne n'est innocent. Chacun a une
part
de responsabilité, et quiconque est responsable d'attaques contre les
civils devra répondre de ses actes", a-t-il déclaré, en soulignant
l'impasse dans laquelle la situation se trouvait à l'heure actuelle.

A son avis, il faudrait envoyer davantage d'observateurs internationaux
au
Darfour. L'Union africaine s'est bien engagée à déployer 3.300 soldats
pour maintenir la paix au Soudan, mais seulement 800 soldats et 100
observateurs militaires ayant un rôle de médiateurs se trouvent sur le
terrain. Le Soudan a laissé entendre qu'il serait disposé à accepter un
plus grand nombre de soldats de l'Union africaine, et les Etats-Unis,
l'Union européenne, l'Australie, le Canada et d'autres pays ont
débloqué
les fonds nécessaires. Toutefois, le déploiement de soldats pour
maintenir
la paix au Soudan se fait très lentement.

"Le représentant spécial du secrétaire général pour le Soudan a demandé
50
observateurs des droits de l'homme supplémentaires. Certains pays
souhaiteraient une présence policière dans les camps de personnes
déplacées. Ceci est une idée excellente qui mérite qu'on s'y intéresse
de
près", a dit M. Danforth.

Par ailleurs, il convient, selon lui, de faire pression sur les deux
camps
participant aux pourparlers de paix entre le Nord et le Sud pour qu'ils
respectent leur "engagement solennel de conclure un accord de paix
définitif d'ici à la fin de l'année".

Tous les camps, a-t-il dit, doivent savoir que la commision d'enquête
nommée par le secrétaire général de l'ONU examine non seulement les
atteintes aux droits de l'homme et la possibilité que le gouvernement
soudanais ainsi que des particuliers et des groupes non associés au
gouvernement, y compris des groupes rebelles, auraient commis un
génocide
au Darfour

"Franchement, je ne comprends pas où veulent en venir les groupes
rebelles
au Darfour (...) Ils ont rompu le cessez-le-feu ; ils sont impliqués
dans
la catastrophe humanitaire, mais il faut qu'ils sachent que, tout comme
le
gouvernement, ils devront répondre de leurs actes", a déclaré M.
Danforth.

Selon lui, le Conseil de sécurité n'a laissé aucun doute sur le fait
que
la communauté internationale était prête à apporter son aide au Soudan
dans la mesure où la paix régnerait dans ce pays, mais pas tant que la
situation ne se serait pas éclaircie au Darfour.

Dans le rapport qu'il a soumis au Conseil de sécurité, M. Prendergast
indique que le gouvernement soudanais continue les bombardements
aériens
en riposte aux attaques de l'Armée de libération du Soudan (ALS), bien
qu'il le nie.

"Des informations font état d'une recrudescence des activités des
djandjawids et d'autres milices pro-gouvernementales qui ont pour
conséquences des accrochages avec l'ALS", dit-il, ajoutant que les
récents
affrontements, qui menacent de plonger le Darfour dans le chaos,
suscitent
une vive inquiétude.

L'ALS, à son avis, semble délibérément vouloir pousser le gouvernement
à
riposter depuis la signature, au début du mois de novembre, du
protocole
sur la sécurité. Et, comme ils ne sont pas signataires de l'accord de
cessez-le-feu, les miliciens déstabilisent également la situation.

Le gouvernement soudanais n'a pas non plus fait de progrès lorsqu'il
s'agit de désarmer les djandjawids, de traduire en justice l'un ou
l'autre
de leurs chefs pour les crimes commis ou d'intervenir pour faire cesser
les attaques qui ont lieu depuis quelque temps. "En vérité, des
informations non confirmées indiquant que les milices armées continuent
de
recevoir des armes de certains à Khartoum circulent toujours", précise
M.
Prendergast.

Dans l'ensemble du pays, la situation humanitaire est terrrible. Selon
les
statistiques, le nombre de personnes touchées par les combats était
passé,
au 1er novembre, à près de 2,3 millions. L'ONU et les organismes
caritatifs estiment que 1,5 milliard de dollars seront nécessaires pour
le
Soudan en 2005, dont 620 millions de dollars pour le Darfour.

Le 9 novembre, à Nairobi, le Conseil de sécurité a été témoin de la
signature par le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la
libération
du peuple du Soudan (MLPS) d'un mémorandum engageant les parties à
conclure un accord définitif de paix d'ici la fin de l'année. Des
négociations techniques ont repris le 26 novembre, et des pourparlers -
que l'on espère être les derniers - ont repris le 6 décembre à Naïvasha
entre le vice-président soudanais, M. Ali Othman Taha, et le président
du
MLPS, M. John Garang.

Article retransmis par :acharif moulay abdellah bouskraoui
 
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