S.M. le Roi préside une cérémonie et adresse un discours à la nation
05.01.2006 | 20h04
Aujourd'hui au Palais Royal de Rabat
Le Cabinet Royal communique :
«Sa Majesté le Roi Mohammed VI, présidera, le vendredi 6 janvier 2006, au Palais Royal de Rabat, une cérémonie à laquelle prendront part le Premier ministre, les présidents des deux chambres du Parlement, les membres du gouvernement, les officiers supérieurs de l'état-major des Forces Armées Royales, les chefs de partis politiques et des centrales syndicales, les présidents des groupes politiques au Parlement, les membres du Conseil consultatif des droits de l'Homme, les membres de l'Instance équité et réconciliation (IER) et les membres des comités et des groupes de travail du rapport sur «50 ans de développement humain et perspectives 2025», ainsi que des personnalités représentant les opérateurs économiques et les acteurs associatifs.
Sa Majesté le Roi adressera à cette occasion un discours à la nation, qui sera retransmis en direct sur les ondes de la radio et à la télévision après la prière du vendredi. Il est rappelé que Sa Majesté le Roi avait ordonné de rendre public le rapport de l'Instance équité et réconciliation et avait également demandé de finaliser le rapport sur 50 ans de développement humain et d'assurer sa large diffusion.
Ce dernier rapport est le fruit d'un travail axé principalement sur les dimensions du développement du potentiel humain de notre pays, et livre un regard rétrospectif sur la trajectoire du Maroc dans ce domaine, depuis l'Indépendance.
Il rejoint, dans sa démarche et dans les principes qui l'animent, ceux de l'Initiative nationale pour le développement humain lancée par Sa Majesté le Roi, le 18 mai 2005, initiative qui offre un cadre prospectif pour une meilleure efficacité des politiques publiques et pour l'accélération de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion dans notre pays.
Ainsi, le rapport de l'IER et le rapport sur le développement humain constituent deux documents qui intègrent avec sérénité une meilleure compréhension de notre passé et permettent au Maroc d'entrevoir son avenir en toute confiance».
Le souverain invite au palais les familles de victimes de la répression
Le souverain a convié vendredi au palais royal de Rabat les familles de victimes d'atteintes graves aux droits de l'Homme commises durant le règne de son père Hassan II, a indiqué à l'AFP une source officielle.
"Les familles des victimes des atteintes aux droits de l'homme ont été invitées vendredi au Palais par le souverain", qui doit par ailleurs prononcer un discours télévisé, a affirmé cette source. A cette cérémonie, participeront également Les membres de l'Intance Equité et réconciliation (IER), créée à l'initiative du souverain pour faire la lumière sur les violations des droits de l'Homme de 1960 à 1999 et faire des recommandations pour l'avenir.
L'IER, dirigée par Driss Benzekri - un ancien détenu politique qui a passé 17 ans en prison sous le règne du roi Hassan II - a recommandé à l'Etat dans son rapport final remis le 30 novembre de mettre fin à l'impunité et de présenter des excuses aux victimes.
Elle a également recommandé une révision de la Constitution pour assurer la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice.
"Des noms longtemps bannis, des groupes trop longtemps marqués au fer rouge de l'oubli seront là dans les murs du palais, dessinant les contours d'une réconciliation rêvée, aujourd'hui à portée de main", écrit le journal Libération (socialiste) au sujet des familles des victimes invitées. Parmi les familles invitées, figurent celles d'Abdelatif Zeroual, un opposant de gauche mort sous la torture en 1974 et de Hussein Manouzi, syndicaliste enlevé à Tunis en octobre 1972 et remis au Maroc, ajoute le journal.
Il est évident que c'est le moment propice pour avancer dans le dossier des droits de l'homme en ce début de l'année 2006. Espérons que le discours ne sera pas sous la forme d'une conclusion mais d'une transition vers une nouvelle étape. Attendons ce soir alors pour en parler...
06/01/2006 16:14:25 - RABAT (AFP) Droits de l'homme: Mohammed VI pour l'application des conclusions de l'IER
Le roi du Maroc a demandé vendredi la mise en oeuvre des conclusions de l'Instance équité et réconciliation (IER), qui recommande notamment à l'Etat de mettre fin à l'impunité pour ceux qui violent les droits de l'homme et de présenter ses excuses aux victimes.
Mohammed VI a annoncé dans un discours à la nation avoir chargé le Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH) d'assurer la mise en oeuvre des recommandations de l'Instance "afin de donner une illustration concrète de (son) ferme attachement à la consolidation de la vérité, de l'équité et de la réconciliation".
Le CCDH avait été créé en 1990 par le roi Hassan II pour examiner les dossiers épineux des violations des droits de l'homme commises sous son règne. Il est actuellement dirigé par Driss Benzekri, qui présidait également l'équipe de l'IER.
Cette instance avait été chargée fin 2003 par Mohammed VI de faire la lumière sur les violations des droits de l'Homme de 1960 à 1999 et de présenter des recommandations pour l'avenir. L'IER a remis son rapport final le 30 novembre.
"Je suis convaincu que cette réconciliation sincère que nous avons réalisée ne signifie pas l'oubli du passé car l'histoire ne peut être oubliée", a-t-il souligné.
"Il s'agit d'un pardon collectif qui constitue l'un des piliers de la réforme institutionnelle, une réforme profonde susceptible d'aider notre pays à s'affranchir des défaillances du passé concernant les droits politiques et civiques", a-t-il encore dit.
Le roi n'a toutefois pas présenté au nom de l'Etat des excuses formelles aux vitimes, mais, de source proche de l'IER, le premier ministre Driss Jettou devrait s'en charger.
A l'occasion de ce discours, le souverain avait convié au palais royal de Rabat les familles de victimes d'atteintes graves aux droits de l'homme pendant le règne de son père Hassan II, a indiqué à l'AFP une source officielle.
L'IER recommande la "primauté du droit international des droits de l'Homme sur le droit marocain, la séparation des pouvoirs, l'indépendance totale de la justice, la présomption d'innocence ainsi que le droit à un procès équitable".
L'IER a instruit plus de 16.000 dossiers de victimes des atteintes aux droits de l'Homme durant les "années de plomb", entre 1960 et 1999, parmi lesquels plus de 9.000 bénéficieront d'une indemnisation. Elle a également élucidé les cas de 593 disparus.
L'IER est une première dans le monde arabe où jamais jusqu'à présent un régime n'a initié la création d'une commission chargée d'examiner les exactions commises par l'Etat et décidé de donner publiquement la parole aux victimes.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 06/01/06 18:01 par bikhir.
A part un bof général, le roi a dit un truc important : "des réformes successives, de plus en plus profondes".
Comme je suis optimiste de nature, je vois dans cette phrase les éléments constitutifs d'un changement progressif de la nature du régime, car actuellement, on ne peut parler que de régime.
Le problème, cependant, est que le roi ne semble pas avoir en main les atouts pour menre à bien, et dans les temps, ces changements.
1/ L'inertie du système est trop forte, car millénaire
2/ les grandes décisions, type indépendance de la justice, ne sont pas encore prises.
Je crains que les exigences du temps n'aillent plus vite que le rythme choisi par le roi.
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