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Préjugés sur le CV
a
24 novembre 2004 10:36
Voici un article sur les préjugés sur cv : Ceci est la réalité merci à l'auteur de l'avoir dénoncer


"L'Express du 31/05/2004
Recrutement
Préjugés sur CV

par Jacques Trentesaux

Age, sexe, origine ethnique, handicap... Un test à large échantillon dresse le triste palmarès des discriminations


Il s'agit d'un palmarès douloureux. Une illustration du chemin qu'il reste à parcourir avant que l'égalité des chances à l'embauche ne devienne une réalité.

L'Observatoire des discriminations, organisme de recherche de l'université Paris I dirigé par Jean-François Amadieu, a eu l'idée d'envoyer sept faux curriculum vitae (CV) pour chacune des 258 offres de commerciaux (chargé de clientèle ou technico-commercial de niveau BTS) repérées dans la presse ou à l'ANPE.

A chaque fois, un seul critère a été modifié (le sexe, l'âge, la mention d'un handicap, le lieu de résidence, l'origine ethnique ou l'aspect gracieux ou disgracieux de la photo accompagnant le CV).

Résultat: le candidat de sexe masculin, doté d'un nom et d'un prénom à consonance française, résidant à Paris, blanc de peau et d'apparence physique standard, sort grand vainqueur, avec 75 convocations à un entretien d'embauche.

Toutes choses égales par ailleurs, son équivalent féminin n'en a reçu que 69. Le candidat masculin ayant le malheur d'habiter au Val-Fourré, un quartier sensible de Mantes-la-Jolie (Yvelines), ne reçoit plus que 45 réponses favorables. S'il est peu à son avantage sur la photo, le total se limite à 33. S'il est âgé de plus de 50 ans, il ne recevra que 20 convocations.

S'il porte un nom et un prénom à consonance maghrébine (marocaine, en l'occurrence), le chiffre ne dépassera pas 14. Enfin, s'il fait mention dans son CV d'un handicap (sans en préciser la nature), les employeurs sollicités ne répondront favorablement qu'à… cinq reprises.

Ce «testing», réalisé pour le compte d'Adia - une société de travail temporaire qui a fait de la lutte contre les préjugés à l'embauche son principal axe de communication - innove.

La taille, inégalée, de l'échantillon donne d'abord à cette méthode d'enquête peu usitée en France une valeur scientifique.
De plus, jamais un «testing» n'avait été mené en parallèle selon plusieurs critères, ce qui permet de hiérarchiser les discriminations.

Enfin, certaines variables (le lieu de résidence, le visage et le handicap) n'avaient jamais été testées.

L'enquête révèle pourtant leur importance. Faut-il rappeler que la loi condamne toute discrimination d'une peine de trois ans de prison assortie de 45 000 € d'amende? "
A
24 novembre 2004 11:54
Envoyons chaque double de notre cv au premmier ministre et au président de la république !!! L'envoi est gratuit, et c'est une façon pacifique d'interpeler l'êtat !!!!!!
h
24 novembre 2004 16:15
eh oui ça existe et bien plus que ça.....
j'ai eu l'occasion lors d'un précédent emploi, un petit emploi même, il y a 2-3 ans d'être ami avec une personne qui est dans les ressources humaines de cette boîte....les recrutements se font en groupe, tous assis et le recruteur nous pose les questions etc...blablabla....ce qu'on ne savait c'est ce que les recruteurs notent sur leurs fiches!!!!! pour moi celà a été arabe type europeen!!!!..pour d'autres arabes typé, pour d'autre noir, c'est tout!!!! pour d'autres type europeen, et même pour d'autre "moches" c'est un critère aussi....c'etait un boulot pour de l'accueil.....c'est ridicule tout ça...aujourd'hui il m'a dit qu'ils ont changé tout ça car ils ont peur qu'on leur tape sur les doigts mais ils ont gardé la même chose mais en ecrivant des codes........si je me souviens bien la même chose existait et existe peut être encore chez ADA la boîte d'interim qui avait les mêmes critères pour noter un candidat et ne se gênaient pas pour mettre sa couleur et autre...

c
24 novembre 2004 16:17
J'ai fait un stage dans la boîte d'intérim dont tu parles... ça a été les pires 2 semaines de ma vie !!! (et j'exagère à peine)
B
24 novembre 2004 16:19
Salam aalikoum Amber

ne travailles tu pas dans une DRH?

en tout cas merci pour ttes ces info...
[b]Plus rien ne m'étonne[/b]
m
24 novembre 2004 16:21
salam smiling smiley

le CV anonyme comme au canada, ça me parraît une bonne idée ?!


mehdi_di
h
24 novembre 2004 16:23
le canada et les pays anglo-saxons sont à des années lumières ...même plusss peut êtresmiling smiley

chemssssssss mouahhhhhhhhhhhh
m
24 novembre 2004 16:25
monsieur HAKIM075 tu peux te retenir deux minute sans faire des mouahhhh ... grinning smileygrinning smiley

oualakayni anta ouahéde sidi bouasse grinning smiley


en france c'est pas évident ... tu galère déjà rien que pour avoir le droit de passer un entretient ... ouuufffff ... le chemin est long et ce n'est que de la piste ...

mehdi_di




Modifié 1 fois. Dernière modification le 24/11/04 16:28 par mehdi_di.
h
24 novembre 2004 16:28
mehdi...smahe liyasmiling smileysmiling smiley mais c'est plus fort que moi, dès qu'il y a personne que j'apprécie, ça sort tout seul..mouahhhhh, mais attention j'ai des critères bien contraignants: il faut être une fille, c'est toutgrinning smiley
c
24 novembre 2004 16:30
Je vais être hors sujet...

Hakimounet... je te fais un ptit bisou sur les deux joues aussi winking smiley.
m
24 novembre 2004 16:31
ehhh voilà ... tu es content hakim c'est ce que tu cherche ... alors reste calme un ptit moment grinning smiley


moi, j'ai droit à rien eye rolling smiley

mehdi_di
c
24 novembre 2004 16:33
Désolée Amber...

J'te fais une ptite bise amicale aussi si tu veux Mehdi_di.
h
24 novembre 2004 16:37
smiling smileysmiling smileysmiling smileysmiling smileysmiling smiley chemsounette, merci, tu me sauves ma journéesmiling smileysmiling smiley
A
24 novembre 2004 16:49
hakim075, dans tes pays qui sont à "des années lumiéres" des notres, Vous étes obligés de vivre à 15 pour louer un type2 je présume !!! lolllll
h
24 novembre 2004 17:08
amar, je vois la réalité en face, toi des rêves....si tu crois que la france est mieux lotie que les pays anglo saxons concernant la dicrimination au travail, eh bien tu rêves, ce n'est pas critiquer la france, c'est seulement la réalité, si la france etait en avance sur les autres , on n'aurait rien dit, mais c'est pas le cas, mais apparement pour toi c'est faux.......mais venant du president du fan club de malek bouty, je ne peux que m'inclinersmiling smiley
A
24 novembre 2004 17:24
Figures toi mr Hakim075 que j'ai appris dans ma vie que les rêves deviennes trés souvent une réalité, mais pour cela il faut y croire et des grands rêveur comme Martin Luther King ont bien plus fait pour l'humanité que les petits "don juan" que je connais !!!!! Je m'attéle à la charue pendant que d'autres compte fleurette ! HAMZA !!! loll
h
24 novembre 2004 20:20
bon alors si je comprend bien, tu reconnais que c'est un rêvesmiling smiley

ce que tu dis est beau et on a pas dit le contraire....ce que l'on a dit c'est que les pays anglo-saxons sont en avance en ce concerne la discrimination au travail....je pense que tu dois être têtu pour ne ps le reconnaître

tu dis:hakim075, dans tes pays qui sont à "des années lumiéres" des notres, Vous étes obligés de vivre à 15 pour louer un type2 je présume !!! lolllll
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je pense que tu veux dire un F2...eh bien mon frère dans ces pays là, si t'a l'argent tu trouves un logement du jour au lendemain et sans 10000 justificatifs, ici pour trouver un logement, eh bien accroche toi et soit patient, même si t'a l'argent, il te faut des justificatifs de fou et c'est très dur à trouver pour les arabes....encore un problème...il n'y a pas que la discrimination au travail malheureusement!!!!!!! mais reveille toi, peut être que tu verras tout d'un autre oeil en etant reveillé
t
24 novembre 2004 20:21
mehdi_di a écrit:
-------------------------------------------------------
> salam
>
> le CV anonyme comme au canada, ça me parraît une
> bonne idée ?!
>
>
> mehdi_di

Salam,

C'est vrai que c'est un pas en avant mais ne résoud pas le problème quant au face à face.

Quand on est raciste il n'y a pas d'autre solution que la repession.Il faut que l'état intervient ave des lois strictes et applicables.

Mais le problème est que la lois existe déjà...alors que rien n'est fait par l'état. Plusieures plaintes déposées aux tribunaux à ce sujet : DOSSIERS CLASSES.

==> voir : [www.monde-diplomatique.fr]


mars 2000 Page 7




CHANGER DE PRÉNOM POUR TROUVER UN EMPLOI

Discrimination raciale à la française






AFIN de mesurer scientifiquement l’étendue de la discrimination raciale à l’embauche dans les entreprises, plusieurs associations ont récemment adopté la pratique du « testing ». Les résultats confirment les dires de ces jeunes qui, à diplôme égal, se voient écartés du fait de leur couleur de peau ou de la consonance « étrangère » de leur nom. La France, face à cette « maladie honteuse » qui la conduit toujours plus loin de ses principes fondateurs, saura-t-elle se donner les moyens d’y mettre un terme ?




Par Nasser Negrouche
Journaliste.





Depuis qu’il se prénomme Thomas, Abdelatif, 25 ans, DEUG d’allemand et BTS d’action commerciale, collectionne les entretiens d’embauche. Enfin des propositions de rendez-vous après plus de deux années de chômage et exactement 93 lettres de candidature toujours restées infructueuses !

« C’est triste à dire, mais il a suffi que je change de prénom pour que, subitement, on me propose enfin des entretiens. Comme je ne suis pas très typé et que mon nom de famille ne fait pas trop arabe, les rendez-vous se passent assez bien. Mais après, quand je rentre chez moi, j’ai honte, car j’ai l’impression d’avoir renié ma véritable identité pour exister socialement. » Moins de deux mois seulement après son changement de prénom, entériné par une décision du juge aux affaires familiales du tribunal de grande instance de Lille, « Thomas » est sur le point d’être embauché comme assistant du directeur marketing d’une grosse PME régionale spécialisée dans la restauration collective. Abdelatif n’aurait probablement eu aucune chance de décrocher ce poste. Il s’agit pourtant du même homme...

A Toulouse, Nedjma, vingt-six ans, titulaire d’une maîtrise de droit et d’un DEA de management, est toujours au chômage deux ans après la fin de ses études. La plupart de ses camarades de promotion ont, eux, trouvé un emploi. Pourtant, elle ne changera pas de nom. « En arabe, Nedjma veut dire "étoile". Vous ne trouvez pas ça beau, vous ? Jamais je ne changerai de nom. Cela signifierait que nous sommes dans un pays de non-droit qui intègre les gens non pas en fonction de leurs compétences et talents, mais en fonction de leur faciès ! C’est la remise en cause totale des fondements de la République, de l’Etat de droit et de toutes ces valeurs d’égalité et de justice que j’ai apprises depuis l’école primaire », s’indigne la jeune femme. En attendant de trouver un emploi en rapport avec sa formation, cette Toulousaine aux longs cheveux bouclés confectionne des hamburgers pour une grande chaîne de restauration rapide pendant la journée et garde des enfants plusieurs soirs par semaine.

Autre défaite de l’intégration à la française à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Yazid, vingt-sept ans, licence d’économie et diplôme de maintenance des réseaux informatiques acquis au cours du soir, a dû se reconvertir dans la sécurité pour échapper au chômage. « C’est le seul secteur où les Noirs et les Arabes sont bien vus ! Les directeurs des hypermarchés, des discothèques ou même les responsables des collectivités locales misent sur les jeunes issus de l’immigration parce qu’ils pensent que nous sommes plus aptes à faire face aux situations de tension qui impliquent les jeunes des cités. » Pour en finir avec la précarité sociale, Yazid a exploité sa maîtrise de la boxe thaïlandaise et son expérience des quartiers sensibles de la banlieue parisienne.

Où sont les dispositifs de prévention et d’alerte ?
Mais comment prouver que c’est en raison de leurs origines que Yazid, Nedjma, Abdelatif et tant d’autres ne sont jamais embauchés ? Le droit français, au nom du principe de présomption d’innocence, fait peser sur le discriminé la charge de la preuve. Ce qui revient, sauf rares exceptions, à le priver de toute possibilité de saisir les tribunaux. Car rapporter la preuve de l’intention discriminatoire s’apparente à une mission impossible. Dépassée, la loi nationale place les victimes dans une douloureuse impasse juridique. « La législation française, peu mobilisée devant les tribunaux, apparaît pauvre. Elle est incapable de protéger, de punir et de réparer. De plus, elle est dépourvue de dispositifs de prévention et d’alerte. Le droit communautaire, moins restrictif dans son approche de la discrimination, offre heureusement de nouvelles perspectives, qu’il faudrait exploiter davantage en matière de lutte contre la discrimination raciale », confirme M. Michel Miné, professeur associé à la faculté de droit de Cergy-Pontoise. Mais, pour cela, il faudrait que les magistrats accordent plus d’attention à la jurisprudence européenne et aux affaires de discrimination raciale qui leur sont communiquées.

« Le plus souvent, le parquet n’ouvre même pas d’information ou classe sans suite parce que la preuve est évidemment impossible à apporter dans la quasi-totalité des affaires. Ce qui explique d’ailleurs le très faible nombre de condamnations prononcées en France », fait observer Mme Sophie Pisk, juriste au Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP). Ainsi, en 1999, les parquets n’ont donné aucune réponse à vingt-quatre signalements sur les trente-cinq que lui a transmis le MRAP. De plus, la loi est appliquée de manière inégale selon les villes. A l’exception du parquet de Paris, qui s’est doté d’une section spécialisée, les signalements effectués sur la commission d’infractions à caractère raciste ne sont pas pris en considération, au mépris de la loi et de son rappel par la circulaire du garde des sceaux du 18 juillet 1998. Au bout du compte, le discriminé se retrouve seul et impuissant, deux fois victime, condamné à vivre avec sa souffrance sans espoir de réparation.

Fantasme d’immigré, la discrimination raciale ? Une année après leur mise en place par le ministère de l’intérieur, les commissions départementales d’accès à la citoyenneté (Codac) ont enregistré 401 signalements dans toute la France. « Les deux tiers des cas concernent l’accès à des discothèques ou autres lieux de loisirs, mais la discrimination à l’embauche et dans l’entreprise est aussi fréquente. Dans quelques mois, quand les Codac seront plus connues, nous enregistrerons certainement beaucoup plus de signalements. Beaucoup de victimes ne disaient rien, convaincues qu’il n’y avait rien à faire », indique M. Karim Zeribi, conseiller technique du ministre de l’intérieur, chargé des questions liées à l’accès à citoyenneté.

Créées en janvier 1999 à l’initiative du ministre, M. Jean-Pierre Chevènement, les Codac réunissent, autour du préfet, des représentants locaux des services publics, des syndicats, des associations antiracistes, de la police, des entreprises... Leur ambition : faire régresser les discriminations dont sont victimes les jeunes issus de l’immigration et « qui menacent le pacte républicain ».

Les signalements s’accumulent également sur les bureaux des permanences juridiques des principales associations antiracistes. Jusqu’à trente cas par semaine au siège parisien du MRAP. « Il s’agit surtout de pratiques discriminatoires dans le monde du travail. En plus de l’embauche, on découvre de nombreuses affaires de discrimination raciale dans la promotion professionnelle, les salaires, l’accès aux dispositifs de formation continue, les licenciements.... », indique M. Mouloud Aounit, secrétaire général de l’organisation antiraciste. Dans les entreprises, des délégués syndicaux, phénomène nouveau, osent enfin traquer les pratiques discriminatoires institutionnalisées et entretenues par la direction. Et, dans nombre d’établissements, le recours au « testing (1) » (une pratique courante au Royaume-Uni et dans plusieurs autres pays européens) prouve de manière spectaculaire l’existence d’un véritable réflexe de discrimination raciale au moment de la sélection des curriculums ou à l’occasion d’appels téléphoniques : les candidats portant un nom maghrébin sont systématiquement écartés.

Pour M. Malik Boutih, président de SOS-Racisme, à l’origine du développement du « testing » en France, la discrimination peut aussi prendre des formes plus sournoises « qui passent par la ghettoïsation des personnes d’origine étrangère dans des emplois de base bien inférieurs à leurs qualifications réelles en leur interdisant l’accès aux postes à responsabilité et en les éloignant de toutes les fonctions de représentation publique qui les amèneraient à entrer en contact avec la clientèle » . En clair, pas de vendeuse arabe, de commercial noir ou de chef d’équipe turc.

Argument avancé par les employeurs ou certains responsables d’agences d’intérim : la rationalité économique. Le chargé du recrutement n’est pas obligatoirement raciste, mais il anticipe sur le racisme supposé de sa clientèle ou des partenaires commerciaux de l’entreprise. Pour éviter tout risque d’une baisse des ventes consécutive à l’embauche d’une personne typée, il ne donne aucune suite aux candidatures portant un nom arabe ou africain.

Les victimes de ces pratiques perverses sont essentiellement de jeunes diplômés français d’origine maghrébine ou à la peau noire (Français d’outre-mer, enfants d’immigrés africains), lourdement handicapés sur le marché du travail à cause de leur nom et de leur apparence physique. Les chiffres ? Ils n’existent pas. Les statistiques sont aveugles : elles ne prennent pas en compte le critère de l’origine ethnique. D’où l’incapacité des sociologues à mesurer précisément les ravages de la discrimination raciale. L’un d’entre eux, Philippe Bataille (2), rappelle toutefois que « plusieurs sources - et non des moindres puisqu’il s’agit de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et de l’Institut national d’études démographiques (INED) - ont récemment indiqué, dans des résultats d’enquêtes nationales, ce qu’il convient d’appeler une "sous-employabilité" des jeunes d’origine étrangère, alors qu’ils ont atteint des niveaux élevés de diplômes ».

En décembre 1998, la publication d’une enquête de CSA Opinion réalisée sur demande de la commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et du service d’information du gouvernement révélait que 19 % des actifs avaient déjà été témoins d’un acte de discrimination à l’embauche en raison des origines étrangères du candidat. « Loin d’avoir régressé, les discriminations en matière d’emploi n’ont cessé de s’étendre sous l’effet du chômage et de la progression de la xénophobie dans le monde du travail » , diagnostiquaient la même année les membres du Haut Conseil à l’intégration (HCI) dans un rapport alarmant sur la montée des discriminations raciales.

Ces avertissements n’ont guère été suivis d’effets. L’annonce, en octobre 1998, par Mme Martine Aubry, ministre de l’emploi et de la solidarité, de la création d’un modeste groupe d’étude des discriminations (GED) a beaucoup déçu les acteurs de terrain. Ces derniers réclament depuis longtemps la constitution, sur le modèle de la commission britannique pour l’égalité raciale (commission for racial equality), d’une véritable autorité administrative indépendante, spécialisée dans la lutte contre les discriminations, capable d’obtenir des condamnations et des réparations (3).

Ce « conseil supérieur de l’intégration et de la lutte contre les discriminations », comme se proposait de le baptiser M. Jean-Michel Belorgey dans un rapport commandé par Mme Aubry en 1998 (4), est aussi appelé de ses voeux par le HCI. La ministre a repoussé cette proposition au profit d’une simple structure d’observation et d’alerte. Composé de représentants des administrations (majoritaires), syndicaux, patronaux et associatifs, le GED s’est réuni pour la première fois le 24 septembre 1999. « C’est un cercle d’experts qui vont passer beaucoup de temps à disserter mais dont rien de concret ne sortira », estime Mme Martine Valdes-Boulouque, vice-présidente de la CNCDH.

Dans une « déclaration de Grenelle » sur les discriminations dans le monde du travail, Mme Aubry se limite à quelques orientations, certes très utiles (formation des militants syndicaux, promotion du parrainage (5), petits aménagements législatifs, attributions de pouvoirs supplémentaires aux inspecteurs du travail...), mais qui n’apportent rien de bien nouveau sur trois points fondamentaux : la réparation des préjudices subis par les victimes, la sanction des auteurs de pratiques discriminatoires, la modernisation des textes de loi.

Pendant ce temps, la discrimination continue de se déployer dans tous les domaines de la vie quotidienne : attribution des logements, accès à la formation et à l’emploi, organisation de la vie scolaire, accueil dans les discothèques ou les restaurants...

Pour M. Mouloud Aounit, l’immobilisme actuel conduira à donner une légitimité aux revendications communautaristes. « Si rien n’est fait rapidement, c’est le succès assuré de ceux qui demandent l’instauration d’une discrimination positive en France. Compte tenu de l’absence actuelle de réponse institutionnelle à la hauteur du problème, le thème des quotas ethniques ne manquera pas de séduire les dizaines de milliers de victimes de la discrimination. Ce sera la mort de la tradition française républicaine et la remise en cause profonde de la citoyenneté. »

SOS-Racisme partage ce sentiment : son président, M. Malik Boutih, s’interroge sur la nature des résistances à la création d’une autorité administrative indépendante. « C’est quand même incroyable : dans ce pays, on crée des autorités administratives indépendantes pour surveiller les dérapages de l’audiovisuel, de la Bourse ou de tas d’autres secteurs, mais dès lors qu’il s’agit de lutter contre les discrimi nations raciales, on nous dit que cela n’est pas utile ! L’Etat est hypocrite : avant de donner des leçons, il ferait bien de donner l’exemple en ouvrant les portes des services publics et des nombreuses entreprises dont il est actionnaire aux jeunes issus de l’immigration. Les syndicats doivent aussi prendre clairement position contre la discrimination raciale. L’attitude de certains d’entre eux est plus qu’ambiguë ! », vitupère-t-il.

La solution viendra probablement de Bruxelles. Une proposition de directive, exigeant notamment des Etats membres de l’Union qu’ils se dotent d’une autorité indépendante, a été adoptée par la Commission le 25 novembre 1999. « Nous souhaitons instaurer un même niveau de protection contre la discri mination au sein de l’Union européenne. En fournissant aux victimes des voies de recours claires contre la discrimination, ces propositions permettront d’assurer que leur vie soit véritablement changée », déclarait ce jour-là Mme Anna Diamantopoulou, commissaire chargée de l’emploi et des affaires sociales. Les premières discussions ministérielles ont commencé entre les Quinze le 24 janvier dernier.




m
25 novembre 2004 09:02
Youuupiiii smiling smiley la loi sur le CV anonyme (pas de nom, pas d'âge, pas de nationalité, pas de sexe) a été voté et va être appliqué au département du Rhône à partir de janvier ...

c'est vrai toufik, c'est pas la solution ... mais avoir au moins l'aucasion de faire l'entretient c'est une bonne chose ...


mehdi_di



Modifié 1 fois. Dernière modification le 25/11/04 09:28 par mehdi_di.
n
25 novembre 2004 10:57
mouais ,sujet qui fait mal

mais je crois qu'il faut voire la réalité en face cet état de fait ne pourra changer qu'au prix d'un réel changement des mentalités et une ferme prise de position à l'encontre des médias qui s'ingénient à faire naître ou plutôt à renforcer et nourrir des préjugés séculaires éxistant et dans la france d'en bas et chez "l'élite" (ceux-ci pour d'autre raisons....)

hé oui l'"ex lion devenu mouton à toujours du mal à se faire accepter par ses nouveaux pairs!


bref cela ,je crois ne se fera qu'au prix d'un profond boulversement des mentalités (celui ci procede de la loi d'archimede:il faut que ça aille vraiment loin type génocide, guerre civil ou peut etre un travail effectif et probant de la part des minorités mais ça, ça ne se fera qu'au long terme.


car cela relève du racisme qui est quelque chose de profondément tribal chez l'humain ,à ce qu'il a de plus bestial .
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