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Mossoul - «débarrassé de ce malheur qui a obscurci nos coeurs»
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5 juin 2017 13:02
Des rescapés de Mossoul disent «renaître»
Des Irakiens sauvés des djihadistes racontent.


Appuyé sur sa canne, Oweid Mohammad dit «renaître» après avoir réussi à fuir sa maison à Mossoul, dans le nord de l'Ira. Les djihadistes s'en étaient emparés pour y déployer des tireurs embusqués.

«Daech a pris ma maison, y a installé quatre 'snipers', puis nous a chassés», raconte à l'AFP cet Irakien de 75 ans, utilisant l'acronyme en arabe d'Etat islamique (EI).
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Plus au loin, des dizaines de familles continuent de fuir, elles aussi, les quartiers de Mossoul-Ouest toujours aux mains de l'EI, lourdement bombardés par les frappes de la coalition internationale et en proie à de violents affrontements entre djihadistes et combattants des forces gouvernementales.

«Nous avons erré de maison en maison jusqu'à apercevoir l'armée qui se rapprochait. Nous nous en sommes alors remis à Dieu: celui qui doit mourir mourra et celui qui doit vivre vivra», raconte Oweid Mohammad.

200'000 civils piégés
Les forces irakiennes mènent depuis mi-octobre l'offensive pour reconquérir la grande ville du nord de l'Irak, tombée en juin 2014 aux mains de l'EI. Elles ont repris l'essentiel de la cité septentrionale.

Selon l'ONU, il resterait environ 200'000 civils dans les secteurs de Mossoul encore contrôlés par l'EI. La grande majorité d'entre eux se trouve dans la vieille ville, un entrelacs de ruelles densément peuplées, dont la reprise s'annonce particulièrement ardue.

Pour l'heure, les forces irakiennes bloquent tous les accès à ce secteur, resserrant davantage leur étau sur les djihadistes qui y sont retranchés mais exposant par la même occasion les civils à des pénuries de nourriture, d'eau et de médicaments.

«Nous n'avons jamais rien vu de tel... Durant quatre jours, nous avons survécu sans rien manger», explique Oweid Mohammad, à l'instar d'un grand nombre de civils déplacés qui décrivent leurs conditions de vie durant les derniers jours avant leur fuite.

Mais son regard change rapidement quand il affirme: «J'ai réussi à sortir. C'est comme si je renaissais».

De l'enfer au paradis
A 75 ans elle aussi, Sarah Adham a fui avec sa fille et son fils, il y a quelques heures le quartier d'Al-Zinjili en proie aux combats, «quittant l'enfer pour le paradis».

Vêtue d'une longue robe noire, elle est assise par terre, sous un soleil brûlant. «C'est mon destin: je devais vivre», affirme-t-elle, disant se sentir à présent «comme une reine».

Tout comme pour Oweid Mohammad, l'EI a pris la maison de Sarah Adham. Les djihadistes «ont cassé la porte d'entrée et sont montés à l'étage supérieur où nous nous étions cachés dans le couloir (...) nous enjoignant de quitter la maison», se souvient-elle. La mère de famille tente alors de s'y opposer, mais les djihadistes menacent de tuer son fils sous ses yeux.

D'autres habitants ont pris la décision de fuir coûte que coûte, «car la situation n'était plus tenable». «Nous n'avions plus que l'eau des puits à boire et les enfants souffraient d'allergies et de diarrhée», témoigne Mohammad Abdallah, 43 ans.

Mais pour une vieille dame fraîchement déplacée, le plus important est de s'être «débarrassé de ce malheur qui a obscurci nos coeurs» sous l'EI. (ats/nxp)
[www.tdg.ch]
Quand l'être humain montre la Lune, Bôfbôfbôf le chien regarde le doigt. Les chiens aboient, la caravane passe. ***********************************************************************
 
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