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Le Monde/AFP: Au Maroc, la tragédie des mariages de mineures
8 mars 2022 09:12
Si le Code de la famille fixe la capacité matrimoniale à 18 ans, plus de 13 000 dérogations ont été délivrées en 2020. Sans compter les mariages scellés par la simple lecture d’une sourate du Coran, qui ne sont pas reconnus par la loi.

« J’ai vécu un enfer. Mais le cauchemar est derrière moi », se souvient, la voix tremblante, Nadia*, une Marocaine mariée à 16 ans et qui se reconstruit dans un village reculé du royaume où subsiste le fléau du mariage des mineures.
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« J’ai été mariée à un homme qui a l’âge de mon père », confie Nadia, aujourd’hui âgée de 20 ans, rencontrée chez ses parents à Tamarwoute, un douar de la commune rurale de Tafraouten, sur les hauteurs de l’Anti-Atlas (sud). Un an après son union, l’adolescente a réussi à divorcer de son mari violent. Elle suit actuellement un programme contre l’analphabétisme. « Mon rêve est d’être indépendante, j’encourage les filles du village à faire de même », sourit-elle timidement, visage poupin drapé dans un foulard.
Brèche législative

La beauté de ce village paisible, bordé d’amandiers et d’arganiers, contraste avec la réalité glaçante des mariages précoces, vivace en milieu rural, dans un pays où plus de 13 000 dérogations ont été délivrées pour marier des mineures en 2020, sur près de 20 000 demandes. Ces chiffres n’incluent pas les mariages scellés par la simple lecture d’une sourate du Coran, qui ne sont pas reconnus par la loi.

Si le Code marocain de la famille, adopté en 2004, fixe la capacité matrimoniale à 18 ans, l’article 20 du recueil accorde le droit aux juges des affaires familiales d’autoriser les épousailles de mineures. Une brèche législative décriée par les ONG féministes et même des institutions comme le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui appellent à son abrogation.
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« Cette tragédie prend une grande ampleur dans les zones reculées, enclavées et marginalisées, comme celle de Tafraouten. Une raison qui nous a poussés à organiser notre caravane de sensibilisation annuelle dans la région », explique à l’AFP Najat Ikhich, présidente de la fondation Ytto, qui œuvre depuis plus de dix ans contre le mariage des adolescentes.

La militante de 63 ans sillonne depuis mi-février la région berbérophone du Souss Massa à la rencontre des villageois et de la société civile locale. Elle prépare la prochaine « caravane », prévue le 15 juillet : un convoi de bénévoles qui sensibilisent la population aux problèmes (juridiques, médicaux, etc.) que posent les unions forcées, organisant des débats et distribuant des dons aux plus démunis. « C’est un travail délicat, car le sujet est tabou et il est impératif de gagner la confiance de nos interlocuteurs et, surtout, de les écouter », explique Mme Ikhich.
« J’ai toujours eu envie d’étudier »

Dans les ruelles du village voisin de Tamadghouste, il n’y a pas âme qui vive. Seules quelques jeunes femmes font cuire leur pain au four collectif. Mme Ikhich entre discrètement et échange quelques mots en amazigh (langue berbère). Les regards intrigués ou méfiants des femmes laissent rapidement place à un dialogue enjoué, témoignant des conditions de vie dans ce village « sans école ni dispensaire ».

Amina*, 23 ans, prend la parole et professe vouloir « prendre en main [sa] vie » malgré une déscolarisation à 6 ans et un mariage à 17. « J’ai toujours eu envie d’étudier, mais personne ne m’a aidée. Mes trois sœurs ont subi un pire sort. Elles ont été mariées très jeunes, vers 14 ans », raconte-t-elle, emmitouflée dans un peignoir bleu. Dans la région de Souss Massa, plus de 44 % des femmes sont analphabètes, selon les dernières statistiques officielles (2014).
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Eduquer et développer l’autonomie des femmes sont deux piliers dans la lutte contre les mariages des mineures. Karima Errejraji, coordinatrice de la fondation Ytto dans le sud, acquiesce : n’ayant jamais mis les pieds à l’école, unie à 14 ans à un homme de 56 ans, elle a dû se battre pour s’extirper de « l’obscurité ». « C’est en intégrant le milieu associatif que je m’en suis sortie. J’ai décidé de dédier ma vie à aider les filles de la région », souligne cette quadragénaire qui accompagne Mme Ikhich dans ses missions.

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Modifié 2 fois. Dernière modification le 08/03/22 09:17 par Axis.7.
8 mars 2022 09:16
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Dans le four de Tamadghouste, les discussions sont passionnées : confectionner des tapis, vendre du pain traditionnel aux hôtels du coin… Chacune y va de sa proposition pour améliorer la situation des femmes du village. Une idée met tout le monde d’accord : toutes les filles auront droit à l’éducation, ce n’est pas à discuter. Izza*, les yeux clairs pétillants, jure qu’elle se battra pour l’instruction de sa petite, elle qui n’a pas eu cette chance. « Elle doit se construire, devenir indépendante et ne pas me ressembler », espère cette femme de 23 ans, mariée depuis six ans.


Le Monde avec AFP
8 mars 2022 09:36
Moi même j'ai déjà vu des mariage de mineur au Maroc, une jeune fille de 15 ans mariée à un homme de 25 ans dont la famille à une bonne situation, elle était obligée parce qu'elle entretenait une relation avec son cousin pauvre, une autre 16 ans donnée à un mec de 28 ans d'Europe, et une autre seconde épouse de 17 ans mariée à un homme de plus de 50 ans, pourtant elle était très heureuse le jour de son mariage, et dans ces mariage il fallait rassembler 12 témoins hommes pour officialiser et ça se passait après la naissance du bébé
Le vrai problème c'est la descolarisarisation, mais on dit que sans argent on ne peut rien faire, aussi certains évitent d'envoyer leurs filles dans les lycées parce qu'elles vont se retrouver avec une mauvaise réputation, ce sont les réponses que j'ai eu, et aussi dans certains villages une fille pas mariée avant la vingtaine est considérée comme périmée, bref pour eux le mariage est plus important que tout
8 mars 2022 09:52
LEMONDE ne peut pas couvrir la guerre en Ukraine au lieu de fouiller dans des dossiers en jetant sa haine contre le Maroc.
lemonde est un journal anti Maroc.

il existe certes des cas de mariage de mineurs mais c très rare
A ma connaissance, le mariage avec mineure est très délicat car il faut apporter des garanties pour que la3doul valide ce mariage
il y a encore des traditions de mariage à l'ancienne dans certains villages et qq villes
mais c de moins en moins fréquent.
8 mars 2022 12:53
Ce phénomène est une honte pour les autorités du Maroc qui laissent faire. C'est de la pedophilie legale. C'est une honte de gacher la vie de jeunes filles en les mariant de force avec des dégueulasses qui pourraient être leurs pères ou grand pères.
Il faut savoir se regarder dans une glace pour nommer les problème et pour les éradiquer.
Pas de fierté mal placée.

La honte aussi sur ceux qui emploient des enfants domestiques esclaves au lieu de les laisser aller à l’école.
m
8 mars 2022 13:14
D'abord le Monde est une référence mondiale en matière de journalisme et puis ces chiffres sont des chiffres officiels fournis par le gouvernement marocain donc tu contestes les chiffres du Maroc.

Tu es dans le déni total .
R
8 mars 2022 16:12
Salam aalikom

Je suis témoin de ce type d’unions depuis mon enfance .
Des gamines de 15-16 ans mariées a des hommes de plus de 30 ans parce que vivant en Europe .
Dans mon entourage , les filles étaient consentantes et même heureuses car voulant fuir les conditions difficiles dans les villages de l’Atlas pour une meilleure vie en Europe .

C’est écœurant de voir des hommes de 25-38 ans épouser des adolescentes , refusant des femmes de plus de 20 ans car “ trop vieilles “ .
 
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