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Mohamed VI, 20 ans de règne , Quel Bilan ?
G
30 juillet 2019 11:04
Le roi Mohammed VI a reconnu son échec dans un discours à la nation, notamment sur le plan social et celui des inégalités ainsi que sur le modèle économique suivi par le Maroc depuis 20 ans. À l’occasion du 20e anniversaire de son avènement, il a appelé à la mobilisation générale pour apporter les correctifs nécessaires à cette situation.

Si Mohamed VI a fait entré le Maroc dans le 21é siècle, il reconnait qu'il reste beaucoup de choses à faire pour son peuple


Je souhaite qu'on discute de ce sujet avec les Marocains , sont t-il satisfaits du bilan de leur roi ?

A quoi ressemblera le Maroc dans les 10 prochaines années ?



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/07/19 11:08 par Gaby77.
D
30 juillet 2019 11:23
Cela ressemblera au modèle français sauf pour ses avantages. Tous sera chère par rapport au salaire pratiqué.
En gros, je suis assez pessimiste. Mais je continue d'y croire.
G
30 juillet 2019 11:36
Je n'ai pas compris votre post.Quel est le rapport avec le bilan du règne du roi Marocain ?
Citation
DragV a écrit:
Cela ressemblera au modèle français sauf pour ses avantages. Tous sera chère par rapport au salaire pratiqué.
En gros, je suis assez pessimiste. Mais je continue d'y croire.
D
30 juillet 2019 11:38
Je réponds à cette interrogation
"A quoi ressemblera le Maroc dans les 10 prochaines années ?"


Citation
Gaby77 a écrit:
Je n'ai pas compris votre post.Quel est le rapport avec le bilan du règne du roi Marocain ?
G
30 juillet 2019 12:00
Je n'avais pas bien saisi, je ne sais si le modele actuel marocain suit la trace de la France, en tout cas le roi reconnait une grande disparité mais surtout un modele qui ne correspond à la réalité marocaine et de sa societé.

Il ne faut pas copier-coller le modèle des autres , chaque peuple , chaque societé , doit avoir son propre modele d'où la difference entre les Chinois et l'occident , d'où la difference entre les Russes et l'occident et ce meme occident ne partage tous le meme modele.


Dans son discours, le roi prone à un changement à 360 degrés pour les nouvelles idées et de responsabilités de marocains tant pour les dirigeants mais aussi aux citoyens.

20 ans c'est beaucoup pour un règne qui n'a pas bilan radieux pour un peuple.
Citation
DragV a écrit:
Je réponds à cette interrogation
"A quoi ressemblera le Maroc dans les 10 prochaines années ?"
30 juillet 2019 13:44
Tu as interprété le discours royal à ta façon et surtout d'une façon inappropriée et malhonnête.
Avant son discours ,le roi avait reçu le directeur de bank al Maghreb, Mr Al jawahri, qui lui a présenté son rapport annuel sur la situation financière du Maroc. ( gage de transparence, ce qui n'a jamais existé dans ton pays)
Dans ce rapport, l'inefficacité du gouvernement a été pointée du doigt par Mr Al jawahri. Comme il a souligné les querelles internes des partis politiques pour des raisons d'intérêts personnels et politiques.
S'appuyant sur rapport ,le roi a mis le gouvernement devant ses responsabilités lors de son discours .
Le Maroc est la locomotive et le modèle économique en Afrique.
Concernant les échecs de la vision du roi ,en voici quelques exemples :
-les usines Renault à tanger
-les usine Peugeot Citroën à Kenitra.
-Les usine Yasaki, à Meknes.
- le TGV Tanger Casablanca, puis Agadir et Laayoune bientôt.
- la centrale solaire de Ourzazate .1ère centrale solaire au monde.
-17 barrages en cours de construction.
-le port de Tanger MED 1 et 2 ,classé parmi les 25 plus grands ports au monde, et le plus grand en Afrique.
-Tanger tech, une cité industrielle maroco-chinoise.
-le pont suspendu de bouregreg, premier pont suspendu en Afrique.
-Alsthom Maroc
Etc......etc.....etc.
Maintenant si tu veux savoir si les marocains sont satisfaits de la politique royale, je te donne deux réponses :
La première :devine
Et la seconde : je te conseille de lire le livre que vient de sortir le politologue Charles saint Prot et qui s'intitule :[Mohamed VI la monarchie visionnaire. [/b]
Citation
Gaby77 a écrit:
Le roi Mohammed VI a reconnu son échec dans un discours à la nation, notamment sur le plan social et celui des inégalités ainsi que sur le modèle économique suivi par le Maroc depuis 20 ans. À l’occasion du 20e anniversaire de son avènement, il a appelé à la mobilisation générale pour apporter les correctifs nécessaires à cette situation.

Si Mohamed VI a fait entré le Maroc dans le 21é siècle, il reconnait qu'il reste beaucoup de choses à faire pour son peuple


Je souhaite qu'on discute de ce sujet avec les Marocains , sont t-il satisfaits du bilan de leur roi ?

A quoi ressemblera le Maroc dans les 10 prochaines années ?
K
30 juillet 2019 14:03
Salamalaykom, ke suis en partie d'accord avec roi sarafanxxl, cependant tout ce que tu viens de dire, quels ont été les bénéfices pour la populations en général, certes des personnes ont pu bénéficier de ce développement en tant que technicien salarié ou ingénieur et autres... Cependant il reste de grosse lacune au Maroc et il y'a tout à construire, santé et éducation, les deux pilliers d'un état prospère et enpaix avec son peuple. Donc certes l'entrée et le développement de grandes sociétés au Maroc est un avantages, mais il y'a de bien plus importantes priorités...mais je renie aucunement ce qui a été fait, et au contraire c'est une fierté, mais comme on dit aux élèves, sur la copie je mettrais "peut mieux faire"
30 juillet 2019 14:25
@ kenitra......
Les bénéfices pour la population :
-création de milliers d'emplois, impactant positivement sur l'économie nationale,et baisse du chômage.
Bien sûr qu'il reste beaucoup à faire, mais la faute incombe au gouvernement et aux gestionnaires du pays.
Il y a malaise en ce qui concerne l'éducation, la justice et la santé .
G
30 juillet 2019 16:18
J'ai noté et commenté le fait qu'il reconnait l'échec sur un certain nombre de domaines.


Tant mieux si les Marocains sont satisfaits de leur roi, je parle des Marocains qui vivent sur place pas les MRE etc... en espérant que c'est logique

Mon avis personnel, oui le Maroc a avancé et j'ai même dit que c'est le roi qui a fait entrer son pays dans le 21 eme siècle..



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/07/19 16:36 par Gaby77.
G
30 juillet 2019 16:37
A mon humble avis. On ne peut pas juger du développement du maroc uniquement de part son roi. Ce dernier est certes, un élément central mais le changement est aussi venu du peuple qui aspire à une meilleure qualité de vie. Dans ce sens, je pense que Mde 6 a du moins essayer de répondre du mieux qu’il peut a cet légitime aspiration. Par contre, il ne peut pas être l’unique Responsable de la réussite ou l’échec de ces Réformes. Si le maroc a réussi son entrée dans le 21 ème siècle, je ne peux en dire autant de ces politiciens. Ils sont restés figés dans le passé lointain où la valeur de l’ho Se mesurait par la rente et le pouvoir dont il dispose Plutôt que par le travail qu’il Accompli et sa valeur ajoutée dans la société. Je me suis toujours posé la question si Hassan 2 était encore vivant, qu’aurait il fait de plus ou moins par rapport a Mde6.
30 juillet 2019 21:07
Les politiciens marocains sont médiocres. La majorité d'entre eux ne pensent qu'à leur intérêt personnel et à l'intérêt suprême de la nation.
L'époque de feu Hassan II n'était pas la même que celle de Mohamed VI.
Hassan II avait des ennemis tout autour de lui ( oufkir, dlimi, ababou et autres ) et des ennemis à l'extérieur) boumediene, Kadafi , nasser el Assad ,Saddam et autres.
Mohamed VI a un problème à résoudre, celui de sergent garcia alias gaïd salah.
Citation
Givehelp a écrit:
A mon humble avis. On ne peut pas juger du développement du maroc uniquement de part son roi. Ce dernier est certes, un élément central mais le changement est aussi venu du peuple qui aspire à une meilleure qualité de vie. Dans ce sens, je pense que Mde 6 a du moins essayer de répondre du mieux qu’il peut a cet légitime aspiration. Par contre, il ne peut pas être l’unique Responsable de la réussite ou l’échec de ces Réformes. Si le maroc a réussi son entrée dans le 21 ème siècle, je ne peux en dire autant de ces politiciens. Ils sont restés figés dans le passé lointain où la valeur de l’ho Se mesurait par la rente et le pouvoir dont il dispose Plutôt que par le travail qu’il Accompli et sa valeur ajoutée dans la société. Je me suis toujours posé la question si Hassan 2 était encore vivant, qu’aurait il fait de plus ou moins par rapport a Mde6.
30 juillet 2019 21:16
Je n'avais pas l'intention de faire de commentaire sur un sujet maroco-marocain, jusqu’à lire cette phrase : "Bien sûr qu'il reste beaucoup à faire, mais la faute incombe au gouvernement et aux gestionnaires du pays."

Je ne compte pas les fois où j'étais dépité d'entendre mes concitoyens affirmer " Bouteflika est bien ; c'est son entourage qui n'est l'est pas" ! Résultat : vingt ans en arrière ...
Non, je suis désolé, la première qualité d'un responsable c'est de savoir bien s'entourer et au besoin bien sanctionner. J'ai été responsable dans des entreprises et n'hésitais jamais à me débarrasser des tirs au flanc. Comme dit un de nos dictons " tebki mmou wa ma tebkich mma" (que pleure sa mère et pas la mienne)

Ça me rappelle une anecdote : Du temps de la régence turque d'Alger, un diplomate étranger - Suédois si ma mémoire est bonne - avait eut maille à partir avec un haut fonctionnaire Turc particulièrement avide et désobligeant. En dernier recours il alla se plaindre au Dey qui tombait des nues et l'assura que désormais son problème serait le sien.
— Je ne le savais pas, lui dit-il, mais j'en assume la responsabilité ; nous avons un proverbe en Turquie qui dit " Le maître est responsable des fautes de ses domestiques"
Tout est dit.
C'est avec de telles devises qu'on battit des empires.





Citation
sarafanxxl a écrit:
@ kenitra......
Les bénéfices pour la population :
-création de milliers d'emplois, impactant positivement sur l'économie nationale,et baisse du chômage.
Bien sûr qu'il reste beaucoup à faire, mais la faute incombe au gouvernement et aux gestionnaires du pays.
Il y a malaise en ce qui concerne l'éducation, la justice et la santé .



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/07/19 21:49 par piducas.
31 juillet 2019 00:00
Il me semble que tu as oublié que le responsable est le premier ministre. Lequel premier ministre a été désigné ( et non choisi ) par le roi .
Le roi nomme le chef de parti politique qui remporté les législatives comme premier ministre.
Par la suite,c'est ce dernier qui composé un gouvernement et le propose au roi.
Donc, le responsable de cette situation, c'est nous.
Nous avons eu la législature de Benkirane médiocre et au lieu de le sanctionner, nous avons revoté pour les islamistes.

Citation
piducas a écrit:
Je n'avais pas l'intention de faire de commentaire sur un sujet maroco-marocain, jusqu’à lire cette phrase : "Bien sûr qu'il reste beaucoup à faire, mais la faute incombe au gouvernement et aux gestionnaires du pays."

Je ne compte pas les fois où j'étais dépité d'entendre mes concitoyens affirmer " Bouteflika est bien ; c'est son entourage qui n'est l'est pas" ! Résultat : vingt ans en arrière ...
Non, je suis désolé, la première qualité d'un responsable c'est de savoir bien s'entourer et au besoin bien sanctionner. J'ai été responsable dans des entreprises et n'hésitais jamais à me débarrasser des tirs au flanc. Comme dit un de nos dictons " tebki mmou wa ma tebkich mma" (que pleure sa mère et pas la mienne)

Ça me rappelle une anecdote : Du temps de la régence turque d'Alger, un diplomate étranger - Suédois si ma mémoire est bonne - avait eut maille à partir avec un haut fonctionnaire Turc particulièrement avide et désobligeant. En dernier recours il alla se plaindre au Dey qui tombait des nues et l'assura que désormais son problème serait le sien.
— Je ne le savais pas, lui dit-il, mais j'en assume la responsabilité ; nous avons un proverbe en Turquie qui dit " Le maître est responsable des fautes de ses domestiques"
Tout est dit.
C'est avec de telles devises qu'on battit des empires.
31 juillet 2019 14:34
Reste à savoir quelle est la marge de manœuvre du premier ministre vis-à-vis des directives du roi. Pour autant que je sache, c’est encore loin du système britannique ou là, réellement, le gouvernement gouverne et la reine règne.
J'en reviens toujours à Bouteflika où rien ne pouvait se faire ou se défaire sans son avale. Paralysant ainsi tous les ministères ou initiatives.
Citation
sarafanxxl a écrit:
Il me semble que tu as oublié que le responsable est le premier ministre. Lequel premier ministre a été désigné ( et non choisi ) par le roi .
Le roi nomme le chef de parti politique qui remporté les législatives comme premier ministre.
Par la suite,c'est ce dernier qui composé un gouvernement et le propose au roi.
Donc, le responsable de cette situation, c'est nous.
Nous avons eu la législature de Benkirane médiocre et au lieu de le sanctionner, nous avons revoté pour les islamistes.
31 juillet 2019 15:36
Concernant la politique étrangère marocaine, c'est vrai que la marge de manoeuvre du gouvernement et limitée. Par contre pour ce qui est de la politique intérieure, le premier ministre et ses ministres on les coudées franches.
C'est vrai que ce n'est pas tout à fait l angleterre, mais il faut savoir les dirigeants marocains ne pas au niveau des anglais.
Pour ça qi est de bouteflika, c'est un un homme qui a toujours voulu se venger de l'algerie et du Maroc.
1- l'algerie : bouteflika a dans un premier temps amnistié les terroristes et les a lâché dans la nature pour miner le pays et créer la fitna entre algériens.
Après, il a instauré la corruption ,a tel point que celle-ci est devenue un moyen de gouvernance et de promotion politique.
Le Sahara marocain a été laissé aux militaires pour de raisons idéologiques et surtout de haine envers le Maroc. Ils n'ont toujours pas digéré la défaite de 1963.
Citation
piducas a écrit:
Reste à savoir quelle est la marge de manœuvre du premier ministre vis-à-vis des directives du roi. Pour autant que je sache, c’est encore loin du système britannique ou là, réellement, le gouvernement gouverne et la reine règne.
J'en reviens toujours à Bouteflika où rien ne pouvait se faire ou se défaire sans son avale. Paralysant ainsi tous les ministères ou initiatives.
U
31 juillet 2019 22:21
Sans alphabétisation en darija/amazigh, en écriture mondiale (=abandonner l'écriture araméenne), et la priorité à l'enseignement technique, peu changera.
Une fois décidées, de telles mesures sont faciles à implémenter [continuité avec la langue de la famille, clavier commun, compatibilité entre lettres et chiffres, chiffres communs (d'origine maghrébine) ]
Le tout avec un immense avantage: Lorsque les enfants sont alphabétisés dans la langue de la famille, tout le niveau de la société monte, car ceux qui ne savent encore pas lire peuvent apprendre par contact avec les textes écrits etc.

Si on ne fait pas comme susmentionné, la même question pourra être posée dans 20 ans.
Quand l'être humain montre la Lune, Bôfbôfbôf le chien regarde le doigt. Les chiens aboient, la caravane passe. ***********************************************************************
2 août 2019 20:58
Fondateur du magazine marocain « Tel Quel », Ahmed Benchemsi est directeur de la communication pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord chez Human Rights Watch. Il dresse ici le bilan des vingt années de règne de Mohammed VI.


Mohammed VI et le très inquiétant recul des droits de l’Homme au Maroc



C’est l’histoire d’un roi plein de bonnes intentions, qui entame des réformes, ne va pas jusqu’au bout, et finit par tomber dans les travers qu’il voulait combattre. Ainsi pourrait-on résumer les 20 ans de règne de Mohammed VI qui se sont achevés ce 30 juillet.

Le « roi des pauvres » des débuts, modeste et soucieux du sort des démunis, est ainsi devenu un monarque richissime dont on déplore « l’étalage de luxe » tandis que les Marocains risquent leur vie pour émigrer en masse en Europe. La nouvelle Constitution de 2011, voulue « démocratique » par le roi, a pourtant permis au leader d’un parti politique minoritaire, grâce à sa proximité du Palais, de faire tomber un premier ministre majoritaire et librement élu…

Cette tendance aux reculs et aux faux-semblants est aussi largement perceptible en matière de droits humains.
Tourner la page des « années de plomb »

À son avènement en 1999, Mohammed VI s’est tout de suite montré désireux de tourner la page des « années de plomb ». Pendant les trente-huit ans de règne de Hassan II, son père et prédécesseur, le Maroc était en effet parsemé de prisons secrètes dans lesquelles les opposants à la monarchie expiaient leurs fautes, réelles ou imaginaires, parfois dans des conditions d’horreur défiant l’imagination.

Aussi le monde a-t-il applaudi quand le jeune roi a créé l’Instance Équité et Réconciliation (IER) en 2004. S’inspirant de l’expérience sud-africaine post-apartheid, il s’agissait de faire la lumière sur les tortures, exactions et autres injustices commises sous Hassan II, compenser les victimes… et leur rendre justice ? Non.

Avant de recevoir des chèques pour réparation (près de cent millions d’euros au total, payés par l’État), les victimes ont donc défilé sous les caméras en racontant leurs calvaires lors d’auditions publiques poignantes. Mais — c’était la limite de l’exercice — il leur était interdit de nommer leurs tortionnaires. Du coup, malgré les quelques 16 000 dossiers instruits par l’IER, personne n’a été poursuivi. Et les bourreaux d’hier, tout comme leurs donneurs d’ordres, continuent aujourd’hui à couler des retraites paisibles.

Compromis acceptable, simple « modalité » d’un processus permettant aux Marocains de se « réconcilier » avant de tourner la page et aller de l’avant ? C’est ainsi que le présentait la version officielle. Une autre manière de voir les choses consiste à penser que, l’impunité ainsi établie, rien n’empêcherait les exactions du passé de se reproduire.

Les animateurs de l’IER, sous la houlette de feu Driss Benzekri, lui-même un ancien prisonnier politique, ont pensé à cela. C’est pour cette raison qu’en parallèle du processus d’auditions et de compensations, ils ont publié une série de recommandations à l’État visant à en finir une fois pour toutes avec les abus : fin des ordres « oraux » d’usage de la force, transparence du processus de décision sécuritaire (afin d’identifier les donneurs d’ordres à tous les niveaux), obligation pour tout policier de rapporter à la justice tout crime dont il est témoin, même s’il est commis par ses supérieurs… Mais douze ans après la mort de Benzekri, aucune de ces recommandations-clés n’a été sérieusement appliquée.
L’impunité érigée en dogme

Si elles l’avaient été, et si les bourreaux du passé avaient payé le prix de leurs forfaits, les activistes du Hirak, mouvement de protestation sociale qui a secoué les montagnes du Rif, auraient-ils été torturés dans les locaux de la police en 2018 ? Auraient-ils été contraints, par la force ou la ruse, de signer des aveux mensongers, sur la base desquels la justice les a condamnés à jusqu’à 20 ans de prison ? Probablement pas.

Si l’impunité n’avait pas été érigée en dogme, le roi lui-même se serait-il senti obligé de dédouaner les forces de l’ordre d’Al Hoceima, chef-lieu du Rif, alors même que de nombreux rapports, y compris certains émanant d’instances étatiques marocaines (!) les accusaient de violences contre les manifestants ? Probablement pas.

Voilà comment un processus de réforme, commencé dans la bonne foi, s’est perdu en chemin. Rien n’empêche désormais le Maroc de Mohammed VI de tomber dans les mêmes travers que celui de Hassan II. Certes pas à la même échelle, mais la dynamique — violences policières, impunité, procès iniques, condamnations lourdes — est la même. Rien ne garantit que le rythme des exactions ne va pas s’accélérer. « Tourner la page du passé » ? Si telle était l’intention, c’est un échec. Le passé du Maroc le rattrape.
2 août 2019 20:59
Suite :

La même dynamique est à l’œuvre en ce qui concerne la liberté de la presse. Au début du règne de Mohammed VI, elle était ébouriffante. Travers de la monarchie, questionnements de l’Islam, jusqu’aux interviews du leader du Polisario (mouvement pour l’autodétermination du Sahara occidental, territoire considéré comme sien par le Maroc)… aucun de ces tabous ne faisait reculer la jeune presse d’alors.

Mais l’histoire s’est compliquée avec le temps. Les saisies, les emprisonnements de journalistes, les procès injustes conclus par des dommages et intérêts exorbitants, les boycotts publicitaires orchestrés par le Palais se sont multipliés au fil des années. Aujourd’hui, à force d’intimidations et d’autocensure (en 2016, un journaliste a été poursuivi pour le simple fait d’avoir employé l’expression « Sahara occidental » — ce dont il s’est d’ailleurs défendu), la presse marocaine n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a été durant la première décennie de règne de Mohammed VI.

Dans ce constat, l’État, emporté par sa rhétorique réformiste, ne voit que récriminations et « nihilisme ». Le gouvernement ne s’est-il pas félicité du passage d’un nouveau code de la presse « sans peines de prison » en 2016, alors que les journalistes sont encore emprisonnés en vertu du code pénal, et que de simples citoyens, coupables d’avoir publié des statuts dissidents sur Facebook, se retrouvent derrière les barreaux ?
Les inégalités entre les sexes perdurent

Les droits des femmes, volet majeur de l’œuvre réformatrice de Mohammed VI, n’ont pas subi un revers aussi marqué. Sans les mettre au diapason des hommes (les inégalités entre les sexes perdurent, notamment en matière d’héritage) une réforme historique décidée par le roi en 2004 a accordé aux femmes marocaines des droits avancés, qui leur sont acquis aujourd’hui.

L’un d’eux est l’avancée de l’âge minimal du mariage, passé de 15 à 18 ans… sauf « dérogation » décidée par un juge, à la demande de la famille d’une fille mineure. En 2018, il y a eu 40 000 dérogations, près de 20 % des mariages enregistrés an Maroc la même année. Et le ministre de la Justice lui-même rapporte que le phénomène est « en hausse de façon alarmante ». Encore une illustration du principe selon lequel en matière de réformes, les brèches ont toujours vocation à s’élargir.

En cette période de bilan, des commentateurs soulignent aussi les progrès économiques réalisés par le royaume de Mohammed VI, ses réussites en matière d’infrastructures ou de diplomatie. Ils constatent aussi que le Maroc s’est relativement bien sorti de la séquence du « printemps arabe », s’évitant les révolutions ainsi que les dérives sanglantes qui ont secoué ses voisins.

Mais ces succès devraient-ils masquer, ou même relativiser les reculs en matière de droits et de libertés ? 20 ans après l’intronisation de Mohammed VI, il est devenu routinier que des organisations internationales des droits humains dressent des rapports sombres de la situation au Maroc. Il est également devenu coutumier que le gouvernement dénonce ces rapports comme « biaisés » et « anti-Maroc ». Une rhétorique qui n’est pas sans rappeler celles des pires violeurs de droits du monde Arabe, dont l’Egypte de Abdelfattah Al-Sissi, et l’Arabie saoudite de Mohamed Ben Salmane… Le Maroc, « exception » du monde arabe ? De moins en moins, à vrai dire…
2 août 2019 21:24
Je vois qu'il y a pas mal de points communs entre M6 et l'ex bouteflika en matière de dirigisme : Boutef s'était fait une constitution sur mesure pour avoir tous les pouvoirs entre ses mains. Un peu comme un roi ...
Et quand on a tous les pouvoir, sans réel contre pouvoir, la tentation d'en user puis abuser fini toujours par apparaître.
C'est ce qui est en train d'arriver à un certain Gaid Salah, il jure être mue par de bonnes intentions sans aucune ambition personnelles. Jusqu’à quand ? ...
b
2 août 2019 23:51
Le bilan n’est pas celui de l’exécutif, mais celui du développement et son instrumentalisation politique ne trompe plus personne. Il est bon de s’interroger sur le chemin parcouru, sur les prises de décision passées comme sur les contraintes et les obstacles qui entravèrent et freinent jusqu’à ce jour la dynamique du déploiement comme du développement.

Le bilan n'est pas négatif vu qu'il y a eu un réel développement, s'accompagnant d'un taux de croissance positif qui cependant ne satisfait pas les attentes des citoyens tant sur le plan quantitatif que celui qualitatif.

Un développement que l'on peut qualifier de lacunaire, atomisé, localisé, différentiel, avec un faible effet d’entrainement inertiel global et peu de retombées intersectorielles : des créneaux d’activités pointus en pleine mutation économique et technologique côtoyant d’autres secteurs en plein marasme voire en net recul.

Une situation qui est traduite qualitativement par l’évolution en nature, valeur et quantité de nos importations soulignant notre grande dépendance.

C’est un sujet vaste qui englobe des contraintes tant internes qu’externes telle la concurrence étrangère : peut-on concurrencer la Chine qui produit pour un marché à l’échelle mondiale, ou encore les multinationales du secteur chimique ou para-chimique ?

Focaliser sur l’exécutif est de mauvaise guerre : les pays du maghreb, pétrole ou pas, sont tous logés à la même enseigne, celle d’un marché d’au plus quarante millions de consommateurs.

On peut élaborer une politique de développement propre en valorisant nos ressources, et le modèle matière-énergie-information met en relief les voies y menant tout en laissant entrevoir les solutions potentielles.

L’optimisation de la valorisation de nos ressources propres naturelles terrestres, minières et marines, humaines (éducation) comme énergétiques (solaires, gazières et autres) ne pourra qu’apporter ses fruits à plus ou moins grande échéance.

En Europe avec l'approche dite de développement durable, le concept d'énergie grise prend de plus en plus de place dans les études de faisabilité, ouvrant le champ de l'optimisation et de l'innovation aux actes de transformation.

L'argent est le nerf de la guerre ... contre le sous-développement.

Pourquoi ne pas nous inspirer de ce modèle tout en l'étendant aussi au concept de valorisation "grise", à toute la chaîne de transformation et de production, le substituant à celui de la traditionnelle valeur ajoutée "segmentée", une généralisation vers l'amont et l'aval, qui distribuerait la pression fiscale sur le plus grand nombre et éliminerait certaines niches "exonérées" de fait ou sous-imposées (informel), tout en permettant au capital, qui a pignon sur rue, d'être moins imposé et de contribuer au développement. Il faudrait se pencher sur la politique du double standard entre les secteurs formel et informel.

Une politique fiscale comme du crédit destinée à attirer les compétences marocaines, binationales comme étrangères, incitative et sectorielle, pourrait drainer nombre d’investisseurs.

Bref, au lieu de chercher des boucs émissaires (darija/arabe/tamazight, inégalités hommes/femmes, etc), lutter contre « les pertes en cours », rentabiliser les dépenses publiques, mettre en place des compétences expérimentées issues du secteur privé, des décideurs et non des gestionnaires adoubés par des partis, n’ayant aucune vue prospective ni ne sont proactifs en proposant des solutions.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 03/08/19 00:26 par blagueur.
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