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Le ministre de la Justice de Bush sur la sellette
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20 avril 2007 18:02
L'affaire remonte à décembre 2006, lorsque le département de Justice a mis fin aux fonctions de huit procureurs fédéraux, dont plusieurs pour des raisons injustifiables. Le ministre de le Justice Alberto Gonzales, parlant pour l'administration Bush, a d'abord prétendu qu'ils avaient été licenciés pour faiblesse de rendement. mais il est apparu par la suite que tous les procureurs licenciés étaient bien notés.

Puis une justification apparemment plus convaincante a été avancée: "divergences gestionnelles". Mais, à mesure que les détails filtraient, il s'est avéré qu'ils ont été licenciés parce qu'ils avaient refusé d'obéir à des considérations purement partisanes.
Des sénateurs furieux des deux partis ont reproché à Gonzales ses changements de position. En effet, il avait commencé par dire, lors d'une conférence de presse tenue en mars, qu'il n'avait rien à voir avec les licenciements. Affirmation difficile à croire, étant donné que les 93 procureurs des États-Unis travaillent sous ses ordres directs. En tout cas, son chef de cabinet, démissionnaire, a révélé au Sénat que Gonzales était bien impliqué.

L'honnèteté de Gonzales est sérieusement remise en question. Il s'est expliqué en arguant que, lorsqu'il avait dit qu'il n'était pas impliqué dans les “discussions” sur les licenciements, il voulait dire qu'il n'avait pas pris part aux premières réunions de bas niveau sur la question, mais que, par la suite, il les a entérinées. Son seul tort serait alors qu'il "a mal parlé" lors de la conférence du mois de mars. Les sénateurs de la commission judiciaire ne semblent pas l'avoir cru.

Des commentateurs républicains taxent cette affaire de tempête dans un verre d'eau. Les procureurs "servent au bon plaisir du président”, ont-ils fait remarquer. Certes, mais certains des licenciements "sentent particulièrement mauvais".

Une des procureurs licenciés, Carol Lam, avait fait condamner le congressman républicain Randy “Duke” Cunningham, de Californie, pour corruption. Gonzales a dit qu'elle a été licenciée parce qu'elle ne se montrait pas assez sévère dans les affaires d'immigration clandestine. Or, Lam avait auparavant déclaré sous serment que le département de la Justice n'avait jamais dit qu'elle était faible devant les cas d'immigration. Ce à quoi Gonzales a faiblement protesté qu'un congressman avait exprimé à Lam son mécontentement à propos de ses faibles résultats dans les affaires d'immigration. Furieux devant cette justification, Chuck Schumer, sénateur démocrate, a interpellé Gonzales si c'était une habitude du ministère de Justice de communiquer avec ses subordonnés ar l'entremise des congressmen.

Un autre procureur avait été licencié parce qu'il n'a pas montré suffisamment de zèle pour procéder à des inculpations favorables aux républicains à l'approche des élections de parlementaires de novembre dernier. Une troisième a été licencié et remlacé par un homme de paille de Karl Rove, le principal tireur de ficelles politique de Bush.

Un gros scandale en tout cas, et Gonzales s'était préparé pendant un mois à cette audition, décisive pour la suite de sa carrière au département de la Justice. Le moins que l'on puisse dire, c'est que son avenir n'est pas clair. Si les démocrates se sont tout natuellement montrés très critiques, les républicains n'étaitent pas tendres non plus. L'un d'eux Tom Coburn, a carrément dit à Gonzales qu'il devrait démissionner.

Lorsque Bush a nommé Gonzales à la tête du ministère de la Justice, il y juste deux ans, Bush avait déclaré qu'il compterait toujours sur son "ami de longue date". "Il me livre toujours le fond de sa pensée; C'est un homme qui sait rester calme dans les moments de crise" a-t-il dit, ajoutant que "son intelligence vive et son jugement sain nous ont permis de modeler nos actions dans notre lutte contre le terrorisme."

Maintenant que la plupart de ces actions sont sérieusement remises en question, spécialement les écoutes téléphoniques secrètes et illégales, les tortures infligées à des prisonniers, peut-être Bush devrait-il revoir son jugement.
 
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