Le centre des Droits des migrants relevant du ministère des Droits de l’Homme a organisé les 16 et 17 octobre à Rabat une session de formation au profit de vingt-cinq journalistes de différents médias nationaux pour notamment corriger l’image du migrant dans les médias étrangers et répondre aux campagnes xénophobes.
Mohamed Aujjar, ministre des Droits de l’Homme et Nouzha Chekrouni, ministre déléguée aux Affaires étrangères et de la coopération chargée des Marocains résidant à l’étranger, ont présidé la cérémonie d’ouverture de cette session de formation. Mohamed Aujjar a souligné l’importance de cette rencontre qui revêt un caractère particulier puisque la question de la migration doit dorénavant occuper le centre d’intérêt de toutes les composantes de la société.
«Les médias jouent un rôle très important dans le domaine des droits de l’Homme, notamment les droits des immigrés… Les médias doivent exposer objectivement leurs ambitions afin de préserver leurs dignités et leurs droits. Notre pays a pu heureusement franchir un grand pas vers l’avenir en vue d’édifier les principes des droits de l’Homme et de la démocratie. Les pays qui accueillent nos immigrés adoptent vis-à-vis de ces derniers une approche sécuritaire et non humanitaire et c’est fort dommage ». Pour sa part, Nouzha Chekrouni a affirmé qu’il faut absolument que les médias s’intéressent davantage aux problèmes de nos migrants. « Cette session va contribuer de manière positive et pertinente à l’examen objectif des différents problèmes que pose le phénomène de l’émigration dans le monde moderne », a-t-elle poursuivi.
Par ailleurs, cette session a été l’occasion pour tous les journalistes présents de réfléchir sur les modalités susceptibles d’aider les MRE et de limiter l’immigration clandestine. Le travail doit se faire à deux niveaux tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Malheureusement, bon nombre de contraintes freinent le travail de la presse nationale notamment les moyens financiers. Malgré cela, les médias doivent lutter contre les entraves puisque la question de l’immigration mérite d’être traitée pertinemment. On doit focaliser l’attention entre autres sur l’immigration irrégulière puisque le Maroc est devenu ces dernières années le port d’entrée par excellence de cette immigration vers l’Union européenne. En effet, au cours des dix dernières années, plusieurs milliers de jeunes Subsahariens, au même titre que des milliers de jeunes marocains candidats à l’émigration, ont trouvé la mort dans le détroit de Gibraltar. Les participants étaient, en outre, unanimes à déclarer qu’il est temps pour les journalistes d’appréhender les difficultés actuelles que connaissent nos ressortissants à l’étranger. Ils doivent faire état du plus grand dénuement, du racisme et de l’insécurité auxquels ces derniers sont sujets. L’initiative du Centre des droits des migrants est on ne peut plus louable car plusieurs axes ont été traités en vue de permettre une exploitation optimum des mécanismes et des instruments à même de garantir une approche médiatique globale de la question. Notons enfin, que le CDM a été créé dans le but de consolider le droit des migrants sans distinction liée au sexe, à l’origine ethnique, sociale ou toutes autres situations, de renforcer les capacités institutionnelles du gouvernement marocain en matière des droits humains des migrants, de former les experts, de sensibiliser les migrants…
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