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Mensonges d'Israel sur les événements du 7 octobre
14 novembre 2023 13:48
par Indrajit Samarajiva

Les affirmations d’Israël concernant le 7 octobre sont des mensonges. Tous les bébés décapités, les viols, les tortures et même les civils pris pour cible sont des mensonges. Ce sont les mêmes mensonges que ceux utilisés pour réprimer les rébellions d’esclaves et les mouvements anticoloniaux. Ils traitent les indigènes de sauvages pour mieux les massacrer. Israël a menti pour créer une propagande d’atrocités, et le monde occidental l’a allègrement diffusée. Ensemble, ils ont fait tout ce dont ils accusent le Hamas, et même pire. Chaque accusation est en réalité un aveu.

Ce qui est amusant, c’est que les Israéliens publient la vérité – dans les médias hébraïques et les statistiques gouvernementales. Ce n’est qu’une fois que les médias occidentaux ont publié les titres génocidaires que cela n’a plus d’importance. Le génocide a déjà été déclenché. La vérité éclate au grand jour et figurera dans les livres d’histoire, mais Israël s’en moque. Ils prennent la terre et tuent les gens maintenant, ce qui a toujours été le but de la colonisation.

Le fait est que le déluge d’Al Aqsa perpétré par le Hamas et consorts était une attaque légitime contre une armée d’occupation. Tout le monde est censé les condamner scrupuleusement, mais pour quelle raison ? S’évader d’un camp de concentration et frapper les gardes ? Loin de viser des civils, le déluge d’Al Aqsa a frappé des cibles militaires. Un grand nombre de civils tués l’ont été en fait par Israël, dans sa réaction sauvage et incompétente. Tout cela a été admis par Israël, comme vous le verrez ci-dessous (ou simplement en regardant autour de vous).

Pour dissimuler son incompétence en matière de violence, Israël a diffusé des mensonges éhontés tels que «bébés décapités» et «esclaves violées» à l’intention du public occidental, qui a été conditionné depuis longtemps à haïr les musulmans comme il haïssait les Amérindiens et tous ceux qu’il génocidait auparavant. Mais si l’on consulte la presse israélienne et les rapports du gouvernement, on s’aperçoit qu’il y a des fuites de vérité. Un grand nombre des personnes tuées lors du déluge d’Al Aqsa étaient des militaires, et un grand nombre de civils ont été tués par l’armée israélienne elle-même. Je peux donc m’appuyer presque exclusivement sur des sources israéliennes. Ils ne se soucient pas vraiment de ce que vous savez, ils se soucient des faits sur le terrain. Le génocide a déjà été déclenché et ils étendent déjà leur colonisation de la Palestine, ce qui était le but recherché depuis le début.
14 novembre 2023 13:49
Le mensonge colonialiste classique est «ils tuent des bébés», qui était alors, comme aujourd’hui, utilisé pour massacrer en masse les enfants autochtones. Aujourd’hui, cela se fait avec le soutien des médias. Presque tous les tabloïds britanniques ont étalé le mensonge des «40 bébés décapités» en première page, bien qu’il ait été peu étayé à l’époque et qu’il s’agisse d’un mensonge pur et simple a posteriori. Le graphique de Blumenthal (ci-dessus) reprend le décompte des morts établi par Haaretz, un journal israélien, et il n’y a pas du tout 40 bébés morts, et encore moins décapités. La grande majorité des personnes tuées sont en âge de servir dans l’armée, car le déluge d’Al Aqsa était une attaque militaire.

En armant de faux bébés morts, Israël a cependant commencé à tuer de vrais bébés. À une échelle stupéfiante, en les bombardant directement et en les privant de nourriture, d’eau et d’électricité pour les tuer lentement par la famine et la maladie. Au moins 5000 enfants ont été tués à l’heure où nous mettons sous presse, et d’autres sont enterrés ou meurent lentement sous les décombres.

La base de Gaza
Gaza n’est qu’une prison à ciel ouvert, un camp de concentration pour les réfugiés des pogroms précédents. Cette prison est (était) contrôlée depuis un bureau situé près du point de passage d’Erez, que les rebelles ont attaqué. C’est cette «tour de guet» de la prison que le Hamas et ses alliés ont pris d’assaut, surprenant des soldats israéliens incompétents en train de baisser littéralement leur pantalon. Les commandants, incapables de se battre, ont alors lancé une attaque aérienne contre eux-mêmes. Comme le rapporte Grayzone, citant le journal israélien Haaretz :

Selon Haaretz, le commandant de la division de Gaza, le général de brigade Avi Rosenfeld, «s’est retranché dans la salle de guerre souterraine de la division avec une poignée de soldats et de soldates, essayant désespérément de sauver et d’organiser le secteur attaqué». De nombreux soldats, dont la plupart n’étaient pas des combattants, ont été tués ou blessés à l’extérieur. La division a été contrainte de demander une attaque aérienne contre la base [du point de passage d’Erez] elle-même afin de repousser les terroristes».

Plutôt que de se battre, Israël a eu recours au bombardement aveugle de sa propre base. Le déluge d’Al Aqsa a révélé que l’armée israélienne n’est pas la force bien entraînée et mortelle qu’elle se vante d’être. Il s’agit d’une bande de lâches qui se cachent derrière des écrans d’ordinateur et qui sont complètement dépendants des armes américaines. L’armée israélienne est incapable de se tenir debout et de se battre. Ce sont fondamentalement des lâches, habitués à battre des enfants et à bombarder des immeubles d’habitation. Vous pouvez le constater en voyant les efforts qu’ils ont déployés pour «sauver» leurs propres civils. Ils ne l’ont pas fait. Ils les ont bombardés eux aussi, dans la panique la plus totale. Tuer des civils, c’est vraiment tout ce que l’armée israélienne sait faire.
14 novembre 2023 13:49
La Rave
Pour une obscure raison, les Israéliens organisaient une rave près du camp de concentration. Il ne s’agissait pas d’une «fête de la paix», mais de fêtards, ignorant allègrement la misère qui régnait à quelques kilomètres de là. Parce que l’armée israélienne s’est effondrée, les rebelles se sont retrouvés ici et ont pris des otages. Pourquoi ont-ils pris des otages ? En échange des milliers d’otages palestiniens – y compris des enfants – pris et régulièrement violés et maltraités par les Israéliens. En cela, la résistance a sous-estimé l’armée israélienne, qui n’en avait rien à foutre. Ils ont alors bombardé les otages, tout comme ils avaient bombardé les civils le 7 octobre.

Comme le rapporte le journal israélien Yedioth Aharanoth, «les pilotes ont réalisé qu’il était extrêmement difficile de distinguer, dans les avant-postes et les colonies occupées, qui était un terroriste et qui était un soldat ou un civil… La cadence de tir contre les milliers de terroristes a d’abord été énorme, et ce n’est qu’à un certain moment que les pilotes ont commencé à ralentir les attaques et à sélectionner soigneusement les cibles». Comme l’a déclaré l’armée israélienne à son propre média, Mako, «les pilotes d’Apache témoignent qu’ils ont tiré une énorme quantité de munitions, vidé le «ventre de l’hélicoptère» en quelques minutes, volé pour se réarmer et repris l’air, encore et encore. Mais cela n’a servi à rien et ils le comprennent». Le commandant de l’unité Apache, le lieutenant-colonel E., a déclaré à Mako dans un rapport séparé : «Je comprends que nous devions tirer ici et rapidement», «Tirer sur des gens sur notre territoire – c’est quelque chose que je n’aurais jamais pensé faire». Tout ceci a été publié par Max Blumenthal sur Grayzone, si vous souhaitez lire les détails les plus obscurs plus en détail.

Je vais inclure un autre rapport du média israélien ynet (autotraduit) parce qu’il est révélateur :

«Après que les pilotes eurent constaté qu’il était extrêmement difficile de distinguer, dans les avant-postes et les colonies occupées, les terroristes des soldats et des civils, il a été décidé que la première mission des hélicoptères de combat et des drones Zik armés serait d’arrêter le flux de terroristes et la foule meurtrière qui se déversait sur le territoire israélien par les brèches de la clôture. 28 hélicoptères de combat ont tiré en une journée. Les combats se déroulent avec toutes les munitions qu’ils avaient dans leur soutes. Ce sont des centaines d’obus de canon de 30 mm (l’effet d’une grenade pour chaque obus) ainsi que des missiles Hellfire. La cadence de tir contre les milliers de terroristes a d’abord été fulgurante, et ce n’est qu’à partir d’un certain moment que les pilotes ont commencé à ralentir les attaques et à sélectionner soigneusement les cibles».

Il s’avère que l’armée du Hamas a délibérément compliqué la tâche des pilotes d’hélicoptères et des opérateurs de drones : l’enquête a révélé que les forces d’invasion avaient été invitées, lors des derniers briefings, à marcher lentement vers les colonies et les avant-postes ou à l’intérieur de ceux-ci, et à ne courir en aucun cas, afin de faire croire aux pilotes qu’il s’agissait d’Israéliens. Cette tromperie a fonctionné pendant un bon moment, jusqu’à ce que les pilotes d’Apache se rendent compte qu’ils devaient ignorer toutes les restrictions. Ce n’est que vers 9 heures que certains d’entre eux ont commencé à arroser les terroristes avec leurs propres canons, sans l’autorisation de leurs supérieurs.

Cela montre l’ampleur de la puissance de feu qu’Israël a déchaînée, sans beaucoup d’intelligence pour l’accompagner. Ils ont déchargé des hélicoptères Apache au nom génocidaire, puis sont repartis pour recharger et recommencer. Il s’agit de millions de dollars d’explosifs tirés à partir d’hélicoptères d’attaque valant des milliards de dollars. C’est le complexe militaro-industriel américain en action, «choc et stupeur» sur leur propre sol (occupé). L’armée israélienne tente de rejeter la responsabilité de cet échec sur les simples soldats, mais il est évident que les supérieurs devaient autoriser le rechargement et l’engagement des cibles, à moins qu’ils ne soient totalement incompétents. Ils tentent également d’accuser les combattants de la résistance d’être compétents et de ne pas se contenter de courir et de se faire tirer dessus comme de bons «terroristes». En fin de compte, nous savons qui est le véritable terroriste. On peut savoir qui a tiré sur le site. Il suffit de regarder les dégâts :
14 novembre 2023 13:51
Il s’agit de toutes les voitures que l’armée israélienne a détruites et ramenées comme trophées pervers. Il s’agit d’une image tirée d’une vidéo, la file de voitures ne cesse de s’allonger. Les militants palestiniens, qui sortent du camp à pied et en camionnettes, n’ont tout simplement pas cette puissance de feu. C’est le travail des missiles Hellfire et des hélicoptères Apache, comme vous le disent les Israéliens. Les Israéliens viennent de tirer sur leurs propres civils, comme des fous furieux.

Ce qui déchire l’Internet en ce moment, c’est quelque chose que Grazyone a rapporté il y a des semaines (ou des années ?). Des hélicoptères israéliens prennent pour cible et tuent des gens sans que l’on sache de qui il s’agit. Vous les avez vus dire qu’ils tiraient sur des voitures, vous avez vu les voitures brûlées, et maintenant vous les voyez en train de le faire. On ne sait pas exactement d’où proviennent ces images, mais elles sont suffisamment claires.

L’armée israélienne s’est contentée d’allumer tout ce qui bougeait, ce qui, compte tenu de son retard sur les lieux, correspondait principalement à sa propre population. Ils ont ensuite utilisé leur propre carnage comme excuse pour aller tuer encore plus de civils à Gaza, de la même manière lâche. C’est tout ce que l’armée israélienne sait faire, tuer des civils. Ils sont trop effrayés pour se rendre sur le terrain et affronter les soldats du Hamas, bien plus courageux, dans un combat loyal. Ils préfèrent tuer tout ce qui bouge et s’en servir comme excuse pour poursuivre le génocide. C’est un véritable cercle vicieux. Mentir et mourir, encore et encore.

La tuerie continue
Je pourrais continuer. Sur le bombardement du kibboutz Be’eri, où le chef de la sécurité «a déclaré au journal israélien Haaretz que lorsque le désespoir a commencé à s’installer, «les commandants sur le terrain ont pris des décisions difficiles – y compris le bombardement des maisons sur leurs occupants afin d’éliminer les terroristes en même temps que les otages». Ou encore «une Israélienne du nom de Yasmin Porat a confirmé dans une interview à la radio israélienne que l’armée avait «sans aucun doute» tué de nombreux non-combattants israéliens lors des échanges de tirs avec les militants du Hamas le 7 octobre. «Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages», a-t-elle déclaré en faisant référence aux forces spéciales israéliennes. Mais comme vous pouvez le constater, je ne fais que citer Grayzone, vous devriez donc lire plus d’informations à ce sujet, ou encore Middle East Eye.

Le fait est que les preuves ne cessent de s’accumuler, mais cela n’a pas d’importance. Le mensonge a fait le tour du monde avant que la vérité ne puisse enfiler son pantalon. Le fait est qu’il n’y a pas eu de décapitation de bébés, mais qu’Israël a fait cela et pire à des milliers de bébés avec des bombes industrielles. Il n’y a pas eu de viols, bien qu’il y ait des cas bien documentés de viols par Israël de prisonniers et d’enfants sous sa garde illégale. Il n’y a pas eu de torture, bien qu’Israël ait détenu et torturé des travailleurs gazaouis, les étiquetant avec des numéros et tuant même au moins deux d’entre eux. Il n’y a pas eu non plus de ciblage de civils par les forces de libération de la Palestine, alors que l’occupation le fait devant le monde entier.

Chaque accusation est un aveu. Et ce n’est pas de l’hypocrisie, c’est de la hiérarchie. C’est ainsi que sont les colonisateurs, et qu’ils l’ont toujours été. Ils veulent que vous croyiez aux mensonges les plus grossiers sur les populations indigènes, afin de pouvoir leur faire subir bien pire. Pourquoi ? Pour tuer les gens et s’emparer des terres. Même chose, jour différent, comme le dit ma thèse historique. Lorsque l’histoire sera écrite, les mensonges d’Israël seront révélés. Mais pour l’instant, nous devons regarder la vérité sanglante qui se trouve devant nous. Le génocide ouvert du peuple palestinien par un État, Israël, qui ne devrait pas et ne peut pas exister du tout.

Israël est un mensonge qui n’est soutenu que par la violence et la propagande américaines massives. Sans les bombes américaines, il s’effondrerait en une semaine et son État ethnique violent, fondé sur la division et la conquête, disparaîtrait. Les juifs, bien sûr, pourraient et devraient vivre comme avant, avec les musulmans et les chrétiens et tous les autres, sans être séparés d’eux. La chute de l’empire américain s’accompagnera de celle d’Israël, mais, malheureusement, elle se fera de manière peu glorieuse.
14 novembre 2023 13:52
Un empire mourant est vraiment le plus dangereux, surtout lorsqu’il est doté de l’arme nucléaire et qu’il n’a plus beaucoup de neurones. Le drapeau de l’Empire blanc a toujours été la mort, et maintenant ils n’ont rien d’autre que la mort à offrir, et rien pour quoi vivre. Il suffit de demander aux Palestiniens d’être génocidés, ou à la Terre d’être écocidée. C’est le même phénomène. Il s’agit d’un système pyramidal qui est en train de basculer violemment sous nos yeux. Nous vivons une époque intéressante, comme le dit la malédiction. C’est terrible de voir les mensonges dont ces monstres s’emparent, et de connaître la vérité historique. Comme l’a dit Gramsci, l’ancien monde se meurt et le nouveau lutte pour naître. Le temps des monstres est venu.

source : [indi.ca]
14 novembre 2023 16:27
Jacques Baud remet quelques pendules à l’heure. Il commente les positions de la mal nommée «Communauté internationale» ainsi que le travail des médias belges et français sur la guerre menée par Israël contre Gaza. Ses propos confirment en plusieurs points ceux de Michel Collon.

par Robin Delobel

Ancien agent de renseignement suisse et ancien chef de la doctrine des opérations de la paix des Nations unies, Jacques Baud a un point de vue très critique sur la situation en Palestine. Dans cette interview, il revient sur plusieurs questions qui dominaient l’attention médiatique depuis un mois : les objectifs de l’opération du 7 octobre et la surprise des services de sécurité israéliens. Il commente également les positions de la mal nommée communauté internationale ainsi que le travail des médias belges et français sur la guerre menée par Israël contre Gaza.

Comment analysez-vous le modus operandi du Hamas ?

C’était très difficile de le comprendre au début car on ne voyait pas très bien quel était leur objectif. Aujourd’hui, grâce aux déclarations de Abou Obeïda, le porte-parole du Hamas, nous savons que l’objectif n’était pas de tuer des civils israéliens, comme nos médias s’acharnent à le propager, mais à attaquer la Division de Gaza, responsable de la surveillance et des actions contre Gaza. Il s’agissait également de capturer des militaires afin de les échanger contre les quelque 5300 prisonniers détenus par Israël, dont 120 enfants et 1100 détenus sans charge retenues contre eux.

Ils ne cherchaient certainement pas à gagner du territoire, car s’ils sont capables de prendre un ou des villages, ils n’ont certainement pas les capacités et les ressources pour les tenir sur la durée.

Il est probable qu’ils cherchaient également à faire une action d’éclat, afin d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation de la population à Gaza qui est tenue en otage depuis 17 ans. Il est également possible que les Palestiniens aient utilisé cette opération pour obtenir l’appui de la communauté musulmane, en regard de ce que les autorités israéliennes préparent pour le mont du Temple. Nous y reviendrons.

Que dire du droit international ?

S’attaquer à des enfants et des personnes âgées n’est évidemment pas conforme au droit international humanitaire (DIH) ou droit de la guerre et il nous faut condamner toutes les violations de ce droit. Nous, les Occidentaux, les condamnons pour les actions du Hamas du 7 octobre 2023, mais nous les oublions – voire les encourageons – pour les 75 ans de non-respect par Israël.

Or, le problème en Palestine est que les Israéliens ne respectent pas le droit international humanitaire et que la communauté internationale n’a jamais pris la moindre mesure pour obliger le gouvernement israélien à le respecter. La communauté internationale – et les pays occidentaux au premier chef – ont ainsi de facto créé une zone de non-droit.

Que voulez-vous dire par là ?

La résolution 45/130 de 1990 de l’Assemblée générale des Nations unies a accordé aux Palestiniens le droit de résister à l’occupation israélienne «y compris par la force armée».

Ceci n’autorise pas tout, mais autorise les Palestiniens à se battre. On peut les accuser de beaucoup de choses, mais il faut les mettre en perspective. Ainsi, les tirs de roquettes depuis la bande de Gaza ne se font pas simplement par plaisir, mais interviennent systématiquement comme réponse à une action israélienne (frappe, éliminations, etc.). Le problème vient du fait que les Israéliens ne considèrent pas leurs frappes pour éliminer un cadre du Hamas, par exemple, comme un acte de guerre, même s’ils utilisent une bombe de 500 kg pour le faire et qu’ils détruisent des familles entières.

Vous parlez là d’exemples concrets ?

Oui, le 23 juillet 2002, l’élimination de Salah Shahada avec une bombe de 1000 kg, larguée par un avion F-16 a fait 14 morts (dont plusieurs enfants) et 150 blessés, tandis que l’élimination de cheikh Ahmed Yassine le 22 mars 2004, par une salve de missiles Hellfire, a causé la mort d’une dizaine de civils innocents. Aucun pays occidental n’a protesté contre cette disproportion dont on savait qu’elle allait provoquer d’importants dommages collatéraux.

La réaction extrêmement tranchée des pays occidentaux a l’effet de mettre en évidence notre approche du deux poids deux mesures. Si vous ne réagissez ni aux crimes des Israéliens, ni à ceux du Hamas, vous donnez au moins aux populations arabes (y compris celles qui vivent chez nous) le sentiment d’une certaine impartialité. Si vous ne réagissez aux crimes que d’une seule partie, vous créez automatiquement un sentiment d’injustice. C’est exactement ce qui s’est passé avec Mohammed Merah en 2012, et avec Dominique Bernard à Arras, ainsi qu’avec les innombrables actes antisémites de ces derniers jours. Le cas de Samuel Paty est différent, même si le mode opératoire est identique.

«L’impunité des crimes produit logiquement une injustice et une exaspération»
14 novembre 2023 16:28
De plus en plus de commentateurs parlent explicitement de vengeance de l’État israélien …

L’action militaire dans un contexte comme celui de Gaza doit obéir à trois principes fondamentaux du droit international humanitaire :

La proportionnalité de la réponse
La distinction entre civils et combattants
La précaution, qui impose de retenir son tir s’il met en danger des innocents.

Parce que les Occidentaux n’ont jamais respecté ces principes et n’ont jamais incité Israël à les respecter, ils ont d’une part créé un sentiment d’impunité qui laisse penser que tout leur est permis, et d’autre part ils ont accentué un sentiment d’injustice déjà très fort. C’est ce sentiment d’injustice qui alimente la radicalisation islamiste et antisémite.

La capture des otages par le Hamas est probablement un mauvais choix stratégique, car on ne peut justifier un crime par un autre et cela pourrait le priver d’un soutien international. Cela étant dit, il faut comprendre que pour les Palestiniens, le recours au droit international est devenu une illusion, car l’Occident n’a aucun intérêt à le faire respecter. Je rappelle, que depuis 1948, l’ONU a émis quelque 400 résolutions concernant ce conflit et qu’Israël ne respecte pas celles qui lui enjoignent de respecter le droit. Si l’on se met dans leur situation, on constatera qu’il ne reste que la force brutale pour arriver à quelque chose. D’ailleurs leur calcul semble être correct, puisque la communauté internationale semble prête à faire pression sur Israël pour qu’un processus de paix sérieux soit engagé.

Les «débats sémantiques» qui animent les médias semblent refléter un certain parti pris.

Techniquement, ce que nos médias ont décrit relève plus de crimes de guerre que de terrorisme. Chaque conflit a son lot de crimes de guerre et je pense qu’il faut être intraitable sur cette question-là. Mais il faut l’être pour tous les acteurs et pas seulement pour un parti. De plus, il faut également être très très prudent avec ce que disent nos médias.

Ainsi, l’information sur les bébés israéliens décapités et démembrés vient d’une journaliste à qui «un soldat avait dit qu’il croyait qu’il y avait des bébés décapités». Mais comme toujours avec nos médias lorsqu’ils ont l’occasion d’épingler des musulmans, d’une supposition l’information est devenue une certitude. Au point qu’elle a engendré la décision du Parlement suisse de déclarer le Hamas comme mouvement terroriste. Le problème est que les informations n’ont pas pu être confirmées par l’armée israélienne.

Quelles sont les conséquences de ce double standard ?

L’un des principaux facteurs de radicalisation est le sentiment d’injustice. Il ne s’agit pas de l’injustice sociale, car nous sommes dans des cultures qui – au contraire de la nôtre – la voient comme un phénomène inhérent à la vie. En revanche, comme je l’ai évoqué dans mon ouvrage sur la lutte contre le terrorisme djihadiste, le sentiment d’être traité injustement et l’idée que certains soient intrinsèquement supérieurs aux autres est un facteur de radicalisation. C’est ce que les Occidentaux et les Israéliens n’ont jamais réussi à comprendre et à intégrer dans leurs stratégies de contre-terrorisme.

Comme toujours, le fait de condamner avec une grande vigueur les actions de l’une des parties, sans réagir lorsque l’autre commet les mêmes signifie que l’on accepte ces crimes. En clair, nous ne condamnons pas les crimes, mais nous faisons de la politique. Ce ne sont pas des valeurs que nous défendons, mais des politiques.

Quid du droit d’Israël à se défendre ?

Naturellement, Israël a le droit de défendre sa population, mais tout cela ne donne ni à l’un ni à l’autre le droit d’utiliser n’importe quel moyen pour le faire. En 2014, le gouvernement de François Hollande a encouragé le gouvernement israélien à «prendre toutes les mesures pour protéger sa population». On peut concevoir de soutenir le gouvernement israélien à protéger sa population, mais de là à soutenir les mesures qu’il prend, c’est la preuve d’une sottise et d’un cynisme rare ! Cela a conduit aux tristes crimes de Mohammed Merah et explique pourquoi la France a été plus visée par le terrorisme que d’autres pays européens. Tout cela était évitable, si François Hollande et Manuel Valls avaient soutenu Israël avec un peu plus de sensibilité, de compassion et d’intelligence. Trois ingrédients qui semblent manquer à l’ensemble de nos politiciens.

Techniquement, les Palestiniens sont dans la même situation que les Irakiens après l’invasion occidentale ou les Français en 1940 : ils résistent à une occupation. Mais assez curieusement, alors que nous savons que nos interventions sont illégitimes et illégales, nous nous étonnons que les populations visées résistent.

«Résistance» exprime une finalité, alors que «terroriste» exprime une méthode.
14 novembre 2023 16:30
Comment jugez-vous le traitement du Hamas dans les médias français et belges ?

Dans les pays francophones, on tend à réagir comme en France : de manière passionnelle. Qu’on le veuille ou non, que l’on accepte ou non nos politiques d’immigrations irresponsables, le fait est qu’une partie de nos populations est de sensibilité musulmane et a de la compassion pour les Palestiniens. On ne peut pas simplement ignorer ce fait. Cela ne signifie pas que l’on doive automatiquement condamner Israël, mais que notre soutien doit s’exprimer avec sensibilité, avec mesure et de la manière la plus impartiale possible.

L’autre jour «La Une» de la RTBF avait organisé une table ronde entre six parlementaires sur la situation à Gaza. À part le représentant du parti d’extrême-gauche (avec lequel j’ai le moins d’atomes crochus) qui s’est exprimé de manière rationnelle et posée, les cinq autres ont eu un langage de fanatiques, totalement dans l’émotion et sans aucune vision sur l’avenir. Dans mon ouvrage sur la lutte contre le terrorisme djihadiste, j’avais déjà décrit l’importance d’un discours mesuré pour éviter des réactions violentes dans nos populations.

L’attaque du 17 octobre contre deux citoyens suédois n’est que la pointe de l’iceberg d’un ressentiment provoqué par le discours extrémiste de nos politiques. Cela n’excuse nullement le crime lui-même, mais cela tend à montrer qu’il n’est pas nécessaire d’importer les conflits chez nous au moyen de déclarations intempestives. On avait déjà vu le même phénomène à l’égard des Russes en France et en Belgique, mais nos gouvernements n’ont à aucun moment dénoncé la violence contre leurs propres citoyens d’origine russe. La guerre est déjà une chose terrible. Mais la détermination de nos politiques à nous y entrainer génère des violences secondaires qui sont totalement inutiles et qui seraient parfaitement évitables.

Les débats ont beaucoup tourné sur la nature «terroriste» de l’attaque du 7 octobre…

Le mot «terroriste» est devenu un anathème. Or, c’est une méthode. Il faut en rester là. L’autre jour, sur Sud Radio, Jean-Jacques Bourdin a placé la politicienne Danièle Obono devant le choix de déclarer si le Hamas est «un mouvement de résistance» ou «un mouvement terroriste ». Mais notre journaliste est connu pour mieux manier la polémique que l’intelligence : sa question est tout simplement malhonnête, car «résistance» exprime une finalité, alors que «terroriste» exprime une méthode. C’est une question que l’on connaît depuis des années lorsqu’on parle de «combattants de la liberté» ou «terroristes ». L’un n’exclut pas l’autre.

Multiplier les polémiques ne fait pas beaucoup avancer vers un processus de paix !

En effet, cela ne sert à rien de multiplier les invectives : il faut trouver des solutions. Les Palestiniens mènent une lutte armée légitime contre une occupation. Il ne nous revient pas de nous engager dans cette lutte, mais nous pourrions agir plus intelligemment contre ses causes, par un dialogue avec Israël. Mais nous ne le faisons pas, en grande partie parce que nous ne cherchons pas à comprendre ce conflit (comme les précédents d’ailleurs).

La violence sur notre sol découle directement de ce manque de volonté d’agir avec intelligence et sensibilité. De nombreuses organisations juives des droits de l’Homme ainsi que de nombreux journalistes juifs avec lesquels je suis en contact tentent de nous pousser à agir pour résoudre le problème, mais nos politiciens les méprisent littéralement. On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif, mais il ne faut pas pleurnicher ensuite lorsqu’on a des morts chez nous : c’est le résultat d’un choix.

La bande de Gaza est un territoire qui fait grosso modo 36 km par 17. Lorsque les Israéliens l’on rendue aux Palestiniens (comme le droit international les y obligeait), ils ont systématiquement détruit toutes les infrastructures qui auraient permis une activité économique normale. Aujourd’hui, un rapport d’Amnesty International indique que 90-95% de l’eau à Gaza est insalubre.

Ces informations-là sont peu mises en avant, au contraire de celles plus «télévisuelles», plus choquantes.

En Cisjordanie, en 1976, il y avait environ 3 200 Israéliens. Ils sont aujourd’hui près de 600 000. Aucun pays occidental n’a réagi. Si les Palestiniens pouvaient mener une vie normale, ils ne chercheraient sans doute pas à se battre. Il y a donc quelque chose de faux dans l’approche occidentale.

D’autre part, je constate que parmi les politiciens présents sur le plateau de la RTBF, aucun n’a évoqué les violations répétées du droit international humanitaire par Israël. Or, depuis le 7 octobre, en deux semaines seulement, les Israéliens ont tué près de 5 fois plus d’enfants que l’armée russe en 20 mois de guerre Ukraine !
14 novembre 2023 16:31
Quant aux crimes dont on accuse les combattants du Hamas, il y en a certainement. Mais au lieu de se lancer dans des accusations sans fondements et qui justifie le refus de négocier avec les Palestiniens, il nous faut déterminer avec précision et justice les responsabilités. Car les témoignages des otages libérés et des rescapés des combats, notamment du kibboutz Be’eri, tendent à montrer que les combattants du Hamas se sont bien comportés avec leurs prisonniers et qu’une grande partie des Israéliens tués l’ont été lors de tirs croisés et souvent par l’armée israélienne elle-même !

Une des valeurs que l’Occident se vante de défendre est le respect du droit. Or, le droit implique que nos médias ne s’arrogent pas le droit de déterminer les culpabilités. Celles-ci doivent être déterminées par des enquêtes internationales, impartiales et neutres. Nous avons déjà vu dans le cas de l’Ukraine que nos médias n’ont contribué qu’à aggraver la situation de l’Ukraine. Ils ne cherchent pas à informer, mais à influencer.

Comment Israël a-t-elle pu se faire surprendre à ce point ?

C’est très dur de répondre mais selon le Times of Israël, les renseignements égyptiens avaient informés plusieurs fois les autorités israéliennes, mais que ces dernières auraient ignoré. Personnellement, je pense qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions mais je pense crédible que les services israéliens aient eu les informations avant et que sans les ignorer, ils ont sous-évalué l’importance du problème. Par ailleurs, toute dépend également de ce que les Égyptiens leur ont dit. S’ils ont simplement averti les Israéliens que «quelque chose de gros» allait se passer, ce n’est pas du renseignement et aucun service de renseignement peut faire quelque chose avec ça. Je ne connais pas la teneur des avertissements faits aux israéliens, mais ils s’attendaient probablement à quelque chose d’une autre nature. Il ne faut pas non plus oublier que le passé du Hamas montre des actions d’un tout autre ordre, comme un camion-bombe ou des tirs de roquettes, mais pas forcément ce mode opératoire. On est toujours plus intelligent après l’événement.

Les services israéliens ont souvent été surpris par leur adversaire.

De plus, avec la contestation et les manifestations autour de sa réforme de la justice, le gouvernement Netanyahou, avait certainement son attention dirigée ailleurs. On peut imaginer qu’il y ait pu avoir un excès de confiance de la part des Israéliens. Ils n’arrivent pas à imaginer que les Arabes puissent faire une opération de grande envergure. Les services israéliens n’ont pas su apprécier la situation en 1973, en 1982, et en 2006 ; ils ont ainsi chaque fois été surpris par leur adversaire.

Les services de renseignement israéliens sont devenus plutôt des services de sécurité. Comme nos services, ils ne sont plus capables d’analyser une situation de manière stratégique. Les derniers tragiques événements en France et en Belgique montrent que nos services ne sont pas mieux. Or, ces drames auraient pu être évités…

Mais cela n’explique pas tout, l’année 2023 a été une année de tensions. Le Qatar a réduit ses contributions aux Palestiniens de la bande de Gaza (y compris le Hamas) conduisant à des troubles sociaux. En Cisjordanie les évictions de Palestiniens par les colons se sont multipliées avec la bénédiction du gouvernement Netanyahou et celle de nos gouvernements. Les conditions de détention des prisonniers palestiniens ont été durcies. Et surtout, les violents affrontements sur l’Esplanade des Mosquées avaient déjà déclenché des signaux d’alarme en Israël.

Il est donc difficilement concevable que l’on ait pu ignorer le scénario d’un événement grave. Cela étant dit, comme nous l’avons vu, il est difficile de savoir quelle forme pouvait prendre un tel événement. Les Israéliens n’ont donc probablement pas été surpris que «cela explose», mais de la manière dont cela s’est manifesté. Nous aurions probablement été surpris de la même manière. D’ailleurs nous l’avons été lors des attentats de 2015-2016, alors que nous savions que le fait d’aller participer à la coalition occidentale en Irak et en Syrie nous exposait au terrorisme…

[investigaction.net] l/
15 novembre 2023 18:26
Plus de 50 cas où l’entité terroriste “israël” ment en 5 semaines

Pas de 40 bébés morts
Pas de bébés cuits au four
Pas de bébés décapités
Pas d’enfants dans les cages
Pas d’yeux crevés
Pas de femmes violées
Pas de seins déchirés
Aucun captif défilé
Pas de captifs torturés
Pas de cadavres mutilés
Aucune femme enceinte n’est ouverte
Pas de viols massifs avec bassins brisés
Non Biden n’a pas vu de photos de bébés morts
Non, le 7 octobre n’a pas été « non provoqué »
Aucun rassemblement pro-palestinien n’est un rassemblement « pro-Hamas »
Non, Emily Hand, 8 ans, n’a pas été retrouvée morte
Pas de « Journée mondiale du Jihad »
Aucune attaque au cyanure prévue
Aucune unité israélienne entièrement féminine n’a tué 100 membres du Hamas
Aucun Hamas ne franchit la frontière américaine
Pas de quartier général du Hamas sous les hôpitaux
Pas d’otages du Hamas dans les sous-sols des hôpitaux
Pas de tunnels du Hamas sous l’hôpital de Rantisi
Pas de tunnels du Hamas sous l’hôpital Cheikh Hamad
Aucune charte du Hamas publiée en 2017 n’est antisioniste, ni antijuive
Aucune petite explosion ne prouve qu’Israël n’a pas bombardé l’hôpital baptiste
Aucune roquette « ratée » n’a été détruite par Iron Dome avant l’attentat à la bombe de l’hôpital baptiste
Aucune roquette « ratée » ne peut être tirée depuis le cimetière et au sud-ouest de l’hôpital baptiste
Aucune trajectoire de roquette « ratée » ne correspond à la version de Tsahal des événements à l’hôpital baptiste
L’acteur de crise exposé Eli Beer
Fausse photo de berceau
Fausse photo d’éclaboussures de sang
De faux cartables piégés
Faux compte Twitter d’un journaliste d’Al Jazeera
De fausses cassettes audio diffusées par Tsahal
Fausses images générées par l’IA des dirigeants du Hamas
Faux « documents officiels d’Al-Qaïda » sur les combattants du Hamas morts
Fausse controverse sur l’antisémitisme autour de Greta
Fausses allégations d’antisémitisme contre des militants des campus palestiniens
Faux ordres d’évacuation démonstratifs
Faux sous-titres pour les chants de protestation contre la Palestine
Un faux livre Mein Kempf dans les salons des enfants de Gaza
Fausse « liste d’équipes terroristes » en traduisant mal un calendrier arabe
Un enfant de 4 ans à Gaza, martyrisé lors d’une frappe aérienne, est faussement qualifié de poupée
Fausse accusation d’acteur de crise utilisant de vieilles photos d’un survivant du raid en Cisjordanie
Fausse accusation d’acteur de crise en utilisant de vieilles photos d’enfants thaïlandais en costumes de fantômes
Fausse accusation d’acteur de crise en utilisant de vieilles photos d’étudiants de l’Université d’Al-Azhar manifestant
Oui, de nombreux civils israéliens ont été tués par des tirs croisés lors du festival
Oui, de nombreux civils israéliens ont été tués par des chars/hélicoptères israéliens au kibboutz.
Oui, de nombreux civils israéliens ont déclaré que le Hamas avait été gentil avec eux lors des attaques et pendant leur captivité.
Oui, Israël a exagéré le bilan des morts du 7 octobre
 
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