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La méditerranée
B
19 avril 2020 09:53
Une cote méditerranéenne merveilleuse, celle qu’un professeur de physique M. Gernot, paix à son âme, nous invita à visiter pendant qu’il était encore temps. Il avait vu la costa del sol, espagnole, prise d’assaut par le béton de grandes firmes allemandes, pronostiquant le même destin fatal aux nôtres.

J’avais eu la chance adolescent de passer des vacances successivement à Martil, Restinga Smir, Cabo négro, Al Huceima, aux fameuses calas ou criques, du coté de Nador et de l’autre coté de M’liliya, situées ou bout de pistes sinueuses, voire dangereuses, des plages désertes, sauvages connues du Caid et de quelques habitants de la région.

Des havres de vie et de paix sous-marine, une eau d’une limpidité cristalline où depuis les rochers on voyait déjà à quelques profondeurs les poissons s’attrouper autour des appâts. Sous un soleil éclatant et un ciel d’un bleu intense, on plongeait pour découvrir cette formidable biodiversité de l’époque.

Une biodiversité alors déjà menacée, dès tôt le matin, par le bruit sourd des explosions des barques pêchant à la « grenade » que l’on voyait au loin.

Les récifs coralliens accrochés, là où le courant comme le dénivelé étaient assez forts étaient peuplés de nombreuses espèces.
La vie fourmillait dans ces eaux calmes et relativement chaudes par rapport à celles de la cote atlantique froides agitées et troubles, n’autorisant pas une grande visibilité sauf en présence de barrières naturelles comme à Témara, à l’époque, du temps du radeau pour se reposer et des guérites en bois.

L’odeur de goudron, d’alqitran en espagnol en rappel au al 9atran, de ces gouttes de 9atara, d'alambics, distillat de bois ou de pétrole, servant au calfatage ou à l’étanchéité des joints des barques, se répandait en air marin matinal comme lorsque le sable chaud distillait ces galets noirs sablonneux, rejetés par la mer en résidus de largage composés de fuel lourd de navire.

Une odeur marine typique signant les vacances, le farniente, la pleine vie, l’insouciance de la jeunesse, les premiers amours platoniques, les fritures de poisson fraichement pêchés et les tajines longuement mijotés pour assouvir cette formidable faim estivale de bord de mer.

Une époque inoubliable, bronzage pour les uns et brûlures pour les belles à la peau d’une blancheur éclatante que l’on souhaitait soulager, elles qui plongeaient longuement près des rochers pour admirer la faune et la flore, de veillées de pêche de nuit autour d’un feu de camp, à la canne ou au lamparo, de bains de minuit …

Après quelques années, j’ai revisité ces régions devenues méconnaissables, détruites par la pollution et la surpopulation, une nouvelle route entre Tétouan et Cabo négro, côtière se frayait difficilement un chemin entre un amas de constructions défigurant un paysage jadis de rêve.

Port de plaisance, plages privatisées, Club med et VVF dissous dans une urbanisation incontrôlée, le regard a perdu cette liberté de scruter l’espace, arrêté par la vénalité, l’inconscience, l’avidité défiant même le domaine public maritime.

Quel plaisir de vivre à Marina Smir, deux mois l'an et à quel prix ?

La gangrène s’étend de oued Laou en passant par Stehat, jusqu’à Jebha, comme de Téouan à Castillejos.

Sidi Yahia, située entre Stehat et Jebha, sera-t-elle encore intacte ?

Il est encore temps pour renouer avec la vie, celle d’une nature exubérante libre d’occuper l’espace, cet espace de tous et que d’autres détruisent par leur incurie, par des déversoirs sauvages des eaux usées non traitées, de récupérer ces terres jadis au mieux khalifiennes et libres …



Modifié 2 fois. Dernière modification le 19/04/20 10:01 par Scanner.
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19 avril 2020 10:05
Salam,

Ça devrait être au Yabi café ....
P
19 avril 2020 11:36
Salam aleikoum,

Au point où on en est, il serait bien de protéger les lieux sauvages de l'urbanisation en en faisant des réserves naturelles, où la construction et l'activité humaine serait interdite.

Ça concerne les côtes, mais pas que.

Jusqu'où nous mènera notre urbanisme insatiable ?
M
19 avril 2020 11:59
Salam à tous.
J avais lu un article sur la mafia des sables.
En effet les besoins en sable pour les constructions immobilières qu ils pillent les plages de tout le littoral aussi bien Atlantique que méditerranée.
Un véritable drame écologique.
 
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