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Médecins du Monde a repéré 16 migrants subsahariens abandonnés
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18 septembre 2008 01:45
Médecins du Monde a repéré 16 migrants subsahariens abandonnés dans le désert entre le Sahara occidental et la Mauritanie
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Les équipes espagnoles de MdM ont repéré dimanche 7 septembre 16 migrants subsahariens au nord de la Mauritanie. Ils traversaient le désert et selon leurs déclarations appartiendraient à un groupe de 73 personnes, parti en embarcation de Nouadhibou pour les îles Canaries. Ce bateau serait resté à la dérive pendant 15 jours jusqu'à ce qu'il soit intercepté par les autorités marocaines et que les 40 survivants soient emprisonnés dans le pays. D'après leurs témoignages, les 33 personnes manquantes seraient décédées pendant la traversée.

À la lumière de ces informations, Médecins du Monde craint que le Maroc n'expulse un deuxième groupe de vingt personnes qui feraient partie du contingent d'immigrants qui voyageaient dans la même embarcation. Depuis hier soir, une mission menée conjointement par MdM, La Croix Rouge et l'ONG espagnole Ciar a été lancée pour rechercher des informations sur d'autres groupes de migrants pouvant être présents dans la zone.

Dimanche 7 septembre dans l'après-midi, les équipes de MdM qui travaillent dans la ville mauritanienne de Nouadhibou ont été informées que six personnes subsahariennes erraient dans une zone désertique au nord de la Mauritanie. Quand ils sont arrivés sur site, ils ont trouvé les six personnes présentant des blessures graves aux pieds et qui disaient appartenir à un groupe de 40 personnes arrêtées par les autorités marocaines après avoir passé quelques jours à la dérive. Les migrants en provenance du Soudan, du Ghana et du Burkina Faso ont expliqué qu'ils sont restés en détention pendant plusieurs jours, avant d'être emmenés dans le désert, où les gendarmes marocains leur ont indiqué de marcher en direction de Nouadhibou.

Ils ont également mentionné que deux personnes étaient mortes durant la traversée du désert, mais jusqu'à présent, MDM n'a pas réussi à trouver les corps.

Au total Médecins du Monde n'a pu retrouver que 16 membres de ce groupe. Ils ont été logés temporairement par l'ONG dans une maison dans la zone nord de la Mauritanie, ont reçu de la nourriture et de l'eau jusqu'au moment où les autorités mauritaniennes ont pris connaissance des faits et les ont transférés au centre d'internement temporaire d'immigrants (CIE) de Nouadhibou, construit en partenariat avec l'Espagne. L'un d'entre eux se trouve à l'hôpital de cette ville, dans un état grave.

Dérive en haute mer

Ces personnes appartenaient à un groupe de 73 immigrants qui seraient partis de Nouadhibou dans une embarcation en direction des Îles Canaries. Le groupe est resté à la dérive pendant 15 jours jusqu'à ce que les autorités marocaines les repèrent et les transfèrent à Dajla. D'après leurs témoignages, 33 personnes seraient décédées pendant la traversée et les 40 survivants auraient été incarcérés au Maroc où ils auraient reçu de la nourriture et de l'eau mais pas de soins médicaux.

"Ce qu'ils nous ont raconté avant d'être transférés au centre de Nouadhibou - explique Dr Teresa González, présidente de Médecins du Monde Espagne - nous fait craindre pour le reste du groupe qui voyageait avec eux. Nous ne savons pas s'ils ont été conduits à la frontière entre le Sahara Occidental et la Mauritanie par la gendarmerie marocaine ou s'ils vont être abandonnés ailleurs dans les heures qui suivent".

Par ailleurs, Médecins du Monde exprime son inquiétude concernant l'état de santé des personnes en détention au CIE de Nouadhibou. L'association demande aux autorités mauritaniennes ainsi qu'aux organisations qui s'occupent des soins médicaux et de l'alimentation des personnes retenues dans le centre de faciliter tous les soins nécessaires à ces personnes qui ont subi une expérience qui leur a laissé des graves séquelles physiques et, très probablement, psychologiques. Médecins du Monde demande aussi à l'administration mauritanienne la possibilité d'entrer dans le CIE afin d'assurer un suivi et des soins adaptés à ces personnes.


source: News Press.
 
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