C’est à la demande du gouvernement marocain que la Cnuced a scrupuleusement examiné la politique d’investissement du pays. Un premier rapport avait été soumis au Premier ministre au début de décembre dernier. À la suite de ses commentaires et de ceux des investisseurs étrangers déjà présents au Maroc, une deuxième mouture a été rédigée fin janvier. C’est cette version qui a été présentée à Genève.
Driss Jettou semble visiblement prêt à mettre la main à la pâte , car il a demandé l’assistance de la Cnuced pour mettre en œuvre les recommandations de ce rapport de plus de cent pages, qui consacre une bonne partie aux différentes réformes engagées par le pays.
Du pain sur la planche
Selon le document, «la justice marocaine est le plus important obstacle aux IDE». Le verdict est sans appel. Malgré le fait que les autorités soient pleinement conscientes des lacunes du système judiciaire, il demeure «lent, incertain, peu prévisible et pas suffisamment transparent, ce qui met le droit au second plan». De plus, l’article 85 de la Constitution, qui prévoit que les magistrats du siège sont inamovibles, ne favorise pas, toujours selon le rapport, la lutte contre la corruption La Cnuced recommande par ailleurs au gouvernement marocain d’adopter rapidement un code des impôts, qui ne serait pas enchâssé dans la loi de Finances. «Cela permettrait un accroissement de la transparence, de la simplicité et de la rationalité du système fiscal», suggère-t-on.