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À Madagascar, une chasse à l'homme finit en bûcher
4 octobre 2013 16:36
La mort violente de deux Européens et d'un Malgache sur l'île de Nosy Be à Madagascar, continue d'être entourée de mystère. Selon le Quai d'Orsay, les deux Européens sont de nationalité française et franco-italienne.

"Nous sommes en contact avec les familles, a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot. Nous comptons sur la justice malgache pour faire la lumière sur ces événements. Une enquête a été ouverte par les autorités malgaches. Selon nos informations, six personnes auraient été arrêtées", a-t-il ajouté. Les autorités italiennes avaient indiqué plus tôt qu'une des victimes avait un passeport italien.

Les hommes étaient soupçonnés par la population locale d'avoir enlevé et mutilé un enfant dans le cadre d'un trafic d'organes. Ils ont été torturés, lynchés et leurs corps brûlés sur la plage. Le Français, dont seul le prénom, Sébastien, a été rendu public, était entré à Madagascar le 15 septembre avec un visa de tourisme de soixante jours. Son passeport montre qu'il faisait de fréquents séjours dans le pays.

Soupçons de "trafics d'organes"

Jeudi matin, "le corps sans vie du garçon de 8 ans, disparu vendredi, a été retrouvé", sans ses organes génitaux, et sans sa langue, sur la plage d'Ambatoloaka, la principale station balnéaire de Nosy Be, selon l'adjoint du commandant de la gendarmerie nationale, le général Guy Bobin Randriamaro.

La population locale s'inquiétait depuis quelques jours de la disparition de plusieurs enfants et des avis de recherche avaient été placardés avant le drame. La foule était notamment à la recherche d'un Malgache, soupçonné d'être impliqué dans la disparition du garçon. Convaincue qu'il était détenu à la gendarmerie de Hell-Ville, capitale de la petite île, elle avait fait le siège du bâtiment. Les gendarmes ont ouvert le feu pour disperser les manifestants, faisant un mort et deux blessés. L'homme avait été libéré, aucune charge n'étant retenue contre lui. A sa sortie du bâtiment, l'homme a été capturé par les manifestants. Après la découverte du corps de l'enfant, la foule se lance à la recherche de deux étrangers soupçonnés d'être ses complices.

Dans la soirée, le Malgache a été à son tour lynché par la foule, a indiqué le chef de la sécurité, le général Andrianazary. "Les forces de sécurité sont arrivées trop tard", a-t-il dit. Les soupçons de "trafic d'organes" n'ont pas été étayés par la gendarmerie, qui n'a pas dit indiqué si ce "trafic" était à but médical ou lié à des pratiques locales de sorcellerie.

"C'est quelque chose d'atroce"

"Ces histoires de trafic d'organes ou de corps découpés ne sont que des rumeurs. Le corps de l'enfant disparu a été retrouvé hier soir [mercredi soir] sur la plage après avoir été ramené par la mer. Il était habillé", raconte, vendredi, au journal Le Parisien un Français habitant sur place.

Ce témoin dit avoir assisté au lynchage des deux Européens :

"Ça m'a réveillé. J'ai vu une foule énorme arriver, je dirais entre 3 000 et 4 000 personnes, y compris des femmes et des enfants. Les deux hommes ont été tabassés puis jetés sur un brasier. C'est quelque chose d'atroce à vivre. Malheureusement, il était impossible d'intervenir."


Appel à la vigilance pour 700 Français

Dans un communiqué, le président malgache de la transition, Andry Rajoelina, a condamné "d'une manière ferme et catégorique l'usage de la violence, et notamment l'acte de barbarie qui a été perpétré", et a lancé un appel au calme. A Paris, des messages de vigilance ont été envoyés aux quelque 700 Français résidant à Nosy Be ainsi qu'aux touristes présents sur l'île. L'école française a été temporairement fermée. Le Quai d'Orsay recommande désormais aux personnes présentes à Nosy Be de ne pas se déplacer et à celles qui ont prévu de s'y rendre de différer provisoirement leur visite.

"C'est un événement malheureux et regrettable, mais il ne vise en aucun cas ni les touristes ni même les étrangers, mais des individus bien identifiés", a voulu rassurer Vola Raveloson, directrice de l'Office du tourisme de Madagascar, ajoutant que la population locale "connaît l'enjeu d'un maintien de l'ordre sur place".

Nosy Be est un lieu de villégiature prisé des touristes, essentiellement français et italiens. Le tourisme sexuel et la prostitution des mineurs y font des ravages. Les meurtres publics ne sont pas rares à Madagascar. Des voleurs présumés ou des conducteurs impliqués dans des accidents mortels ont récemment été lynchés et brûlés vifs. Les foules n'hésitent pas non plus à attaquer les commissariats ou gendarmeries pour essayer d'en extraire les criminels présumés et les tuer.

Trois Français ont été tués ces deux dernières années à Madagascar. Une religieuse, soeur Emmanuelle Helesbeux, 82 ans, a été retrouvée étranglée le 2 mars 2013 sur un marché à zébus à Mandritsara, dans le nord-est de l'île. Un couple de Français, Gérald Fontaine et Johanna Delahaye, a été assassiné après s'être rendu le 12 avril 2012 sur une plage peu fréquentée et réputée dangereuse, à une dizaine de kilomètres de Tuléar, dans le sud.

Source : [www.lemonde.fr]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/10/13 16:36 par Moh Tsu.
Ma Sha Allah !!! "[i]Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme ![/i]" (Lavoisier) [Bienvenue au Yabi Poésie Club]([url=http://www.yabiladi.com/forum/yabi-poesie-club-7-3375889-5377811.html#msg-5377811])
A
4 octobre 2013 17:19
Mouais, difficile de débattre là-dessus. Je ne connais pas ce pays, ni ses habitants, comment ils vivent, le type de gouvernement ... C'est quand même effrayant ...
 
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