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L'Asie s'impatiente de l'indifférence des Etats-Unis devant la chute du dollar...
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30 novembre 2004 07:33

LE MONDE | 29.11.04 | 14h29
Après un nouveau record vendredi, l'euro est retombé à 1,3250 dollar lundi. Mais la pression reste intense sur les marchés des changes.
La pression est momentanément tombée sur le marché des changes, lundi 29 novembre. Après avoir franchi, pour la première fois de son histoire, la barre de 1,33 dollar vendredi, l'euro est retombé à 1,3250 dollar dans la matinée, tandis que le billet vert s'appréciait aussi face à la monnaie japonaise, cotant un dollar pour 103,12 yens, contre 102,55 yens vendredi.
Cette relative accalmie sur les marchés, pourtant, ne rassure pas. Depuis la fin du sommet du G20 à Berlin, au cours duquel les autorités américaines ont donné le sentiment de ne pas s'opposer à la chute du dollar, le billet vert a perdu plus de 3 %. Personne aujourd'hui sur les marchés ne semble savoir jusqu'où le dollar peut descendre. "Compte tenu de l'approbation tacite par les autorités politiques, pourquoi se mettre en travers de la baisse ?", explique Robert Sinche, responsable de la stratégie de change de Bank of America.
Les banques centrales européennes et asiatiques ne semblent plus l'entendre de la sorte. Jusqu'à présent, elles se sont refusées à intervenir. Mais elles multiplient les avertissements. Lundi, le ministre des finances japonais, Sadakazu Tanigaki, a répété que les autorités monétaires "prendront des mesures si cela sévère nécessaire" pour enrayer la chute du billet. Le premier ministre chinois, Wen Jiabao, a critiqué lundi l'inaction des autorités américaines. "Le dollar américain se déprécie et rien n'est fait, pourquoi ?", s'est -il interrogé. Il y a deux semaines, la Chine avait écarté toute réévaluation du yuan, comme le lui demandait l'administration Bush. Elle avait, en revanche, pressé les Etats-Unis de prendre les mesures nécessaires pour stopper la baisse de la monnaie américaine

MENACES CHINOISES DÉMENTIES

Depuis lors, le ton monte. La banque centrale chinoise, après le gouverneur de la banque russe, a menacé la semaine dernière de diminuer sa politique d'achat de bons du Trésor américain. La menace a été démentie par la suite. Mais entre temps, les propos avaient entraîné un décrochage brutal du billet vert face aux autres monnaies.

La crainte de voir les banques centrales étrangères, notamment asiatiques, arrêter d'acheter massivement des avoirs américains qui ne cessent de se déprécier, est de plus en plus grande. Le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, en a souligné lui-même le risque, il y a dix jours. Alors que le déficit de la balance des paiements a atteint au deuxième trimestre, en rythme annuel, le niveau record de 665 milliards de dollars, soit 5,7 % du PIB, les Etats-Unis ont de plus en plus besoin de capitaux étrangers. Chaque jour, il leur faut emprunter 1,8 milliard de dollars sur les marchés, faute d'épargne intérieure suffisante.

D'ores et déjà, les rémunérations des obligations américaines ont dépassé les européennes, afin de compenser le risque de change. Le taux à dix ans des obligations d'Etat américaines est passé de 3,98 % à la fin du mois octobre à 4,24 % la semaine dernière et devrait encore augmenter. "Vendez les Etats-Unis et achetez l'Europe", résume Richard Berner, économiste de Morgan Stanley.
Mais les banques centrales ne semblent plus d'accord pour laisser la dégradation se poursuivre. Tous ont le sentiment qu'une semaine test s'engage sur le marché des changes.

Eric Leser (à New York) et Martine Orange





Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/11/04 07:34 par Belle.
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