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ISTANBUL • Transsexuels en quête d'imams progressistes
c
9 juin 2013 11:00
ISTANBUL • Transsexuels en quête d'imams progressistes
Dans un pays où il n'est pas rare que les travestis et les transsexuels soient assassinés, trouver un imam qui voudra bien officier à l'enterrement est un défi. Mais il y a parfois des rencontres surprenantes, raconte la chroniqueuse Esmeray.

Taraf |
Esmeray |
23 mai 2013

Décence générale ? dit la pancarte lors de la gay pride 2008 à Istanbul (Photo AFP).



Lorsque j'ai appris qu'un de nos camarades transsexuel, victime du discours haineux ambiant, avait été assassiné d'une balle dans la nuque dans le quartier de Beylikdüzü à Istanbul, je me suis rappelé les années 1990. J'étais alors "ouvrière du sexe". A cette époque, un grand nombre de transsexuels avaient déjà été assassinés.

Tantôt à coups de tournevis, tantôt à coups de revolver, ou parfois écrasés par une voiture en fuyant un contrôle de police. Souvent, les automobilistes s'arrêtaient pour les aider, mais lorsqu'ils se rendaient compte qu'il s'agissait de transsexuels, ils repassaient sur leur corps avec leurs véhicules.

Bien sûr, personne ne reconnaissait ni ne venait récupérer les corps de ces transsexuels qui avaient été rejetés par leurs familles. Nous allions alors à la morgue et devions parfois supplier pour que le corps nous soit livré. Nous expliquions notre situation : "Sa famille l'a rejeté. Personne ne viendra chercher sa dépouille."

Certains préposés à la morgue faisaient de la discrimination positive à notre égard et nous permettaient de récupérer le corps. Mais il arrivait également que les familles reconnaissent le défunt. Quoi qu'il en soit, nous participions toujours aux obsèques.

Imam en fuite

Un jour que nous avions tant bien que mal récupéré le corps d'un camarade, nous venions d'arriver au cimetière de Kulaksiz à Beyoglu [rive européenne d'Istanbul], où l'enterrement avait finalement été pris en charge par la municipalité. C'est à ce moment-là que le corbillard arriva sur place, en même temps que l'imam désigné par les autorités municipales.

Celui-ci descendit du véhicule alors que l'on sortait le corps du défunt. Lorsqu'il se rendit compte que l'assemblée présente n'était composée que de transsexuels, il prit ses jambes à son cou et s'enfuit sans demander son reste. En général, pendant un enterrement, on pleure. Mais là, pour le coup, l'attitude de cet imam avait transformé nos pleurs en fou rire. Tout en riant nerveusement, nous nous demandions ce que nous allions bien pouvoir faire.

Après avoir retrouvé notre calme, nous nous sommes rendues dans une mosquée de ce quartier de Kulaksiz. Après tout, nous avions besoin d'un imam. Nous avons alors expliqué la situation à l'imam de la mosquée et demandé son aide : "Finalement, c'est simplement une personne qui est morte. Oubliez un instant son identité s'il vous plaît. Il faut absolument qu'elle soit enterrée." L'imam nous répondit : "Mais évidemment, c'est notre devoir. J'arrive." Et il est venu. Nous nous sommes mis en rang pour faire la prière des morts. L'imam nous dit alors : "Les femmes peuvent se mettre d'un côté !" Nous avons échangé des regards, un peu interloquées. La moitié des transsexuels effectuèrent alors la prière et prononcèrent la formule "Allahou Akbar [Allah est le plus grand]" en mettant les mains au-dessus de la poitrine [à la manière des femmes], tandis que l'autre moitié le faisaient en mettant les mains sur le ventre [à la manière des hommes]... Et le corps fut finalement enterré.

"Pas d'enterrement de transsexuels ici"

C'est à ce moment-là que des femmes tziganes ont déboulé dans le cimetière. "On ne veut pas d'enterrement de transsexuels ici !", criaient-elles. C'est tout juste si elles ne commençaient pas à déterrer le corps ! Il y avait parmi elles une vieille dame, à qui nous avons dit : "Mais qu'est-ce que vous faites ?! Imagine qu'on décide d'aller t'enterrer, toi, quand tu seras morte, à Etiler ou à Bebek [quartiers chics d'Istanbul situés dans le district de Besiktas, dans la partie européenne de la ville], et que les riches de ces quartiers s'insurgent en disant : 'Mais pourquoi venez-vous inhumer des Gitans ici ?!'" Après quelques instants de réflexion, la vieille dame dit : "Tu as raison, ma fille !" Elle calma alors tout le monde, vint près de moi et me demanda si on avait préparé des halvas [pâtisseries que l'on distribue habituellement après un enterrement] : "Si vous ne l'avez pas fait, alors moi, je vais le faire !", dit-elle.

Nous avons plein d'histoires d'imams. Voici une autre anecdote. Nous participions aux obsèques d'une amie (chez nous, les trans, il y a souvent des enterrements !) et se trouvait là un jeune imam qui avait toujours fait preuve de compréhension vis-à-vis de nous. Il vint près de moi et me demanda : "Au moment de la mise en terre, dois-je dédier la prière à un homme ou à une femme ?" Je lui répondis que le défunt se considérait comme une femme et il organisa la prière en conséquence. Après l'enterrement, l'imam revint avec nous. "Je vais réciter la sourate Yassine du Coran [lue lors des obsèques] chez la défunte et puis je m'en irai", proposa-t-il.

Questions de liturgie

Après avoir écouté quelques extraits de lecture du Coran, nous avons bu un thé. Toutes les filles, foulard sur la tête, entouraient l'imam assis en tailleur. Considérant qu'il s'agissait d'un imam démocrate, elles commencèrent à le bombarder de questions. L'une d'entre elles dit : "Monsieur l'imam, comment dois-je faire pendant la prière lorsque je récite la formule 'Allahou Akbar' ? Dois-je placer mes mains sur la poitrine ou sur le ventre ?" L'imam répondit : "Pourquoi êtes-vous habillée de cette façon ?" "Parce que je me sens bien comme cela [en tant que femme]", lui répondit-elle. "Alors, lorsque tu pries, mets tes mains comme tu le sens, parce qu'en fait cela n'a aucune importance."

Les filles posèrent encore une autre question : "Monsieur l'imam, vous n'ignorez pas le métier que nous faisons [la prostitution]. Nous savons que cela n'est pas licite au regard de la religion. Dans ces conditions, irons-nous au paradis ou sommes-nous condamnées à l'enfer ?" (Mais comment l'imam aurait-il donc pu répondre à cette question ?!) Il répondit : "Préoccupez-vous de la cause et non pas du résultat. Je n'ai aucune idée de qui ira ou n'ira pas au paradis. Seul Dieu peut le savoir. Mais soyez tranquilles, si vous voulez avoir mon avis, il y a beaucoup de gens qui devraient aller en enfer avant vous !" Je dis alors aux filles : "Bon, il est déjà assez tard. Vous avez trouvé un imam démocrate et vous ne voulez plus le lâcher. Laissez-le donc partir !" L'imam nous dit au revoir en nous serrant la main à toutes... Il y a donc des imams humanistes. Que Dieu gratifie chaque quartier et chaque village de tels imams !
[www.courrierinternational.com]
b
9 juin 2013 11:25
11h01 mn plusieurs sujets ...

Rabi Coldman a le don de l'ubiquité ....... il a réussi à dénaturer Yabi et en faire son porte-voix ...........
9 juin 2013 11:52
Les ayatulat iraniens se feront un plaisir de les marier
L
10 juin 2013 02:13
Ramassi d'âneries
B
10 juin 2013 13:58
Citation
blagueur l a écrit:
11h01 mn plusieurs sujets ...

Rabi Coldman a le don de l'ubiquité ....... il a réussi à dénaturer Yabi et en faire son porte-voix ...........

Il est payé pour faire du chiffreptdr

10 sujets, et il gagne un apéroptdr
c
10 juin 2013 20:07
Citation
blagueur l a écrit:
11h01 mn plusieurs sujets ...

Rabi Coldman a le don de l'ubiquité ....... il a réussi à dénaturer Yabi et en faire son porte-voix ...........


je pense qu' aucun de ces 15 sujets par jours n'est une préoccupation de mre.
C'est malheureux.
c
10 juin 2013 20:57
ben c'est simple: je lis des articles. si je les trouve amusant, insolites, pertinents etc.... je les fait partager. et s'ils ne sont pas intéressants, ils suffit de ne rien poster et le sujet dégringole, disparait.
mais c'est vrai qu'il aurait du se trouver dans la rubrique international.
j'etais pourtant sur d'avoir posté dans la bonne rubrique..... perplexe
 
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