L ONU impose un embargo sur les livraison d armes à la cote d ivoireL ONU impose un embargo sur les livraison d armes à la cote d ivoire
L'ONU impose un embargo sur les livraisons d'armes à la Côte d'Ivoire
(Le vote par le Conseil de sécurité de la résolution 1572) (870) Par Judy Aita Correspondante du "Washington File"
New York (Nations unies) - Le Conseil de sécurité a décidé à l'unanimité, le 15 novembre, d'imposer un embargo sur les livraisons d'armes destinées au gouvernement ivoirien et aux Forces nouvelles.
Déposée par l'Allemagne, le Chili, l'Espagne, les Etats-Unis, la France, la Roumanie et le Royaume-Uni, la nouvelle résolution du Conseil de sécurité donne aux belligérants un mois pour relancer le processus de paix s'ils veulent éviter de nouvelles sanctions.
La France avait préparé le projet de résolution au début du mois, après que des avions des forces armées ivoiriennes eurent bombardé des places fortes des rebelles et un cantonnement militaire français en violation de l'accord de cessez-le-feu conclu il y a dix-huit mois. Ce pays compte en Côte d'Ivoire 4.000 soldats qui apportent un soutien à la force de maintien de la paix de l'ONU.
Le vote d'un projet de résolution antérieur qui donnait à la Côte d'Ivoire trente jours pour mettre fin aux hostilités avant la prise d'effet de l'embargo avait été reporté la semaine dernière pour permettre à l'Union africaine de relancer le processus de paix. Toutefois, le vote a été fixé pour le 15 novembre après que l'Union africaine eut exprimé son soutien à un embargo sur les armes et qu'elle eut demandé qu'il prenne effet immédiatement.
Le président du Conseil de sécurité, M. John Danforth (Etats-Unis), a déclaré à ce propos : "Il importe de procéder à un vote et de prendre une décision. Nous étions sur le point de voter la semaine dernière, et maintenant l'Union africaine est tout à fait en faveur de ce que nous faisons."
Dans sa résolution, le Conseil de sécurité condamne "les frappes aériennes engagées par les forces armées de Côte d'Ivoire (FANCI)" en déclarant qu'elles "constituent des violations flagrantes de l'accord de cessez-le-feu du 3 mai 2003" et "renouvelle son plein appui aux actions menées par l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et par les forces françaises".
Insistant sur le fait qu'il "ne saurait y avoir de solution militaire à la crise", le Conseil de sécurité "exhorte en conséquence le président de la République de Côte d'Ivoire, les chefs de tous les partis politiques ivoiriens et les dirigeants des Forces nouvelles à s'engager résolument et sans délai dans la mise en oeuvre de tous les engagements qu'ils ont pris" dans le cadre des accords de Linas-Marcoussis et d'Accra III.
Il demande à tous les Etats de prendre, pendant une période de treize mois à compter de l'adoption de la résolution, "les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects à destination de la Côte d'Ivoire, depuis leur territoire ou par leurs nationaux, ou au moyen d'aéronefs immatriculés sur leur territoire ou de navires battant leur pavillon, d'armes et de tout matériel connexe, notamment d'aéronefs militaires et autres matériels provenant ou non de leur territoire, ainsi que la fourniture de toute assistance, conseil ou formation se rapportant à des activités militaires".
L'embargo ne s'applique pas aux fournitures et à l'assistance technique destinées aux casques bleus de l'ONU ou aux forces françaises, aux livraisons de matériel militaire non meurtrier destiné uniquement à un usage humanitaire ou de protection, à celles de "vêtements de protection, y compris les gilets pare-balles et les casques militaires, temporairement exportés vers la Côte d'Ivoire par le personnel des Nations Unies, les représentants des médias et les agents humanitaires ou d'aide au développement et le personnel associé, pour leur usage personnel uniquement".
A compter du 15 décembre, tous les Etats devront prendre, pendant douze mois, "les mesures nécessaires pour empêcher l'entrée ou le passage en transit sur leur territoire de toutes les personnes désignées" par le comité créé par l'article 14 de la nouvelle résolution.
En outre, tous les Etats doivent, pendant douze mois, "geler immédiatement les fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques se trouvant sur leur territoire à la date d'adoption de la présente résolution ou à tout moment après cette date, qui sont en la possession ou sous le contrôle direct ou indirect des personnes que le comité créé par l'article 14 (...) aura identifiées". Il est probable, selon des diplomates, que le président Laurent Gbagbo figurera sur cette liste.
Après le vote de la résolution, le représentant permanent de la France, M. Jean-Marc de la Sablière, a déclaré que l'objectif de la résolution était très simple, qu'il s'agissait d'encourager l'application des accords de Linas-Marcoussis et d'Accra III.
Quelques heures auparavant, le conseiller de l'ONU en matière de prévention de génocides, M. Juan Mendez, avait souligné que la crise actuelle renforçait "les sentiments de xénophobie" et qu'elle était susceptible d'exacerber les violations des droits de l'homme qui étaient déjà inquiétantes et nombreuses.
M. Mendez avait aussi recommandé que l'ONU accroisse le nombre de ses casques bleus en Côte d'Ivoire pour protéger la population civile et que les autorités ivoiriennes mettent immédiatement fin aux émissions de radio et de télévision incitant à la haine, à l'intolérance et à la violence et qu'elles limitent l'expression en public de sentiments de haine d'ordre racial ou religieux.
article retransmis par :acharif moulay abdellah bouskraoui
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L'ONU impose un embargo sur les livraisons d'armes à la Côte d'Ivoire
(Le vote par le Conseil de sécurité de la résolution 1572) (870) Par Judy Aita Correspondante du "Washington File"
New York (Nations unies) - Le Conseil de sécurité a décidé à l'unanimité, le 15 novembre, d'imposer un embargo sur les livraisons d'armes destinées au gouvernement ivoirien et aux Forces nouvelles.
Déposée par l'Allemagne, le Chili, l'Espagne, les Etats-Unis, la France, la Roumanie et le Royaume-Uni, la nouvelle résolution du Conseil de sécurité donne aux belligérants un mois pour relancer le processus de paix s'ils veulent éviter de nouvelles sanctions.
La France avait préparé le projet de résolution au début du mois, après que des avions des forces armées ivoiriennes eurent bombardé des places fortes des rebelles et un cantonnement militaire français en violation de l'accord de cessez-le-feu conclu il y a dix-huit mois. Ce pays compte en Côte d'Ivoire 4.000 soldats qui apportent un soutien à la force de maintien de la paix de l'ONU.
Le vote d'un projet de résolution antérieur qui donnait à la Côte d'Ivoire trente jours pour mettre fin aux hostilités avant la prise d'effet de l'embargo avait été reporté la semaine dernière pour permettre à l'Union africaine de relancer le processus de paix. Toutefois, le vote a été fixé pour le 15 novembre après que l'Union africaine eut exprimé son soutien à un embargo sur les armes et qu'elle eut demandé qu'il prenne effet immédiatement.
Le président du Conseil de sécurité, M. John Danforth (Etats-Unis), a déclaré à ce propos : "Il importe de procéder à un vote et de prendre une décision. Nous étions sur le point de voter la semaine dernière, et maintenant l'Union africaine est tout à fait en faveur de ce que nous faisons."
Dans sa résolution, le Conseil de sécurité condamne "les frappes aériennes engagées par les forces armées de Côte d'Ivoire (FANCI)" en déclarant qu'elles "constituent des violations flagrantes de l'accord de cessez-le-feu du 3 mai 2003" et "renouvelle son plein appui aux actions menées par l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et par les forces françaises".
Insistant sur le fait qu'il "ne saurait y avoir de solution militaire à la crise", le Conseil de sécurité "exhorte en conséquence le président de la République de Côte d'Ivoire, les chefs de tous les partis politiques ivoiriens et les dirigeants des Forces nouvelles à s'engager résolument et sans délai dans la mise en oeuvre de tous les engagements qu'ils ont pris" dans le cadre des accords de Linas-Marcoussis et d'Accra III.
Il demande à tous les Etats de prendre, pendant une période de treize mois à compter de l'adoption de la résolution, "les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects à destination de la Côte d'Ivoire, depuis leur territoire ou par leurs nationaux, ou au moyen d'aéronefs immatriculés sur leur territoire ou de navires battant leur pavillon, d'armes et de tout matériel connexe, notamment d'aéronefs militaires et autres matériels provenant ou non de leur territoire, ainsi que la fourniture de toute assistance, conseil ou formation se rapportant à des activités militaires".
L'embargo ne s'applique pas aux fournitures et à l'assistance technique destinées aux casques bleus de l'ONU ou aux forces françaises, aux livraisons de matériel militaire non meurtrier destiné uniquement à un usage humanitaire ou de protection, à celles de "vêtements de protection, y compris les gilets pare-balles et les casques militaires, temporairement exportés vers la Côte d'Ivoire par le personnel des Nations Unies, les représentants des médias et les agents humanitaires ou d'aide au développement et le personnel associé, pour leur usage personnel uniquement".
A compter du 15 décembre, tous les Etats devront prendre, pendant douze mois, "les mesures nécessaires pour empêcher l'entrée ou le passage en transit sur leur territoire de toutes les personnes désignées" par le comité créé par l'article 14 de la nouvelle résolution.
En outre, tous les Etats doivent, pendant douze mois, "geler immédiatement les fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques se trouvant sur leur territoire à la date d'adoption de la présente résolution ou à tout moment après cette date, qui sont en la possession ou sous le contrôle direct ou indirect des personnes que le comité créé par l'article 14 (...) aura identifiées". Il est probable, selon des diplomates, que le président Laurent Gbagbo figurera sur cette liste.
Après le vote de la résolution, le représentant permanent de la France, M. Jean-Marc de la Sablière, a déclaré que l'objectif de la résolution était très simple, qu'il s'agissait d'encourager l'application des accords de Linas-Marcoussis et d'Accra III.
Quelques heures auparavant, le conseiller de l'ONU en matière de prévention de génocides, M. Juan Mendez, avait souligné que la crise actuelle renforçait "les sentiments de xénophobie" et qu'elle était susceptible d'exacerber les violations des droits de l'homme qui étaient déjà inquiétantes et nombreuses.
M. Mendez avait aussi recommandé que l'ONU accroisse le nombre de ses casques bleus en Côte d'Ivoire pour protéger la population civile et que les autorités ivoiriennes mettent immédiatement fin aux émissions de radio et de télévision incitant à la haine, à l'intolérance et à la violence et qu'elles limitent l'expression en public de sentiments de haine d'ordre racial ou religieux.
article retransmis par :acharif moulay abdellah bouskraoui