Les tentacules du Hamas s’agitent encore et, dans les chancelleries arabes, ce n’est pas la franche camaraderie qui prédomine. La désunion, sur le sujet palestinien, est manifeste. La défection de l’Egypte, de l’Arabie Saoudite et de l’Autorité palestinienne au sommet des pays arabes et musulmans du 16 janvier dernier en est l’illustration.
par Jacques Trappler
L’action d’Israël a sapé, compliqué et quelque peu anéanti les bons offices du Quartette (USA-Russie-EU-ONU)
Les objectifs d’Israël, dans cette opération, de stopper les tirs de roquettes sur son territoire et de supprimer les réseaux de contrebandes d’armes ont été menés avec les tristes résultats que l’on connaît : l’invasion brutale de la bande de Gaza, près de 1300 Palestiniens tués, 5000 blessés, principalement des civils, contre une douzaine de militaires tués côté israélien. Israël agit comme si le maintien de la tension dans la région lui était politiquement vital. En attisant les divisions entre le Hamas et le Fatah, avec les risques encourus, on ne peut que déplorer cette perverse stratégie qui n’est pas la meilleure voie pour s’offrir un voisinage paisible.
Qui va payer des dégâts sous-évalués à déjà près de 2 milliards d’euros ? La facture finale sera lourde, pour l’Europe en particulier, principal bailleur de fonds de la Palestine.
La destruction de structures purement civiles n’était pas totalement nécessaire à la réalisation des objectifs. Les réseaux souterrains seront aisément reconstruits sous les ruines des bombardements inutiles. L’organisation militaire du Hamas est du genre plutôt rustique ; elle se relèvera rapidement malgré la destruction partielle de son infrastructure. D’aucuns se demandent si l’opération ne cachait pas d’autres buts, celui, notamment, de garder la région « hautement inflammable » à l’arrivée de la nouvelle administration Obama au pouvoir, sorte de fait accompli en se positionnant en nombril du problème américain.
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