• Le Groupement des pétroliers du Maroc émet des doutes
8.000 tonnes par jour. Tel est le chiffre affiché par la Samir, au lendemain de la première livraison du gasoil 50 ppm made in Morocco. Un démarrage en retard d’un mois, puisqu’il était censé commencer entre le 5 et le 9 juillet dernier (cf.www.leconomiste.com, édition du 1er juillet 2009). Une quantité de carburant insuffisante pour couvrir les besoins du marché national.
Mais la Samir reste confiante. «La deuxième phase du plan de production, prévue en octobre 2009, concernera la mise en exploitation du complexe de l’hydrocracking qui portera la capacité de production du gasoil à 12.000 tonnes par jour», assure-t-on chez le groupe pétrolier. Un niveau important, quand on sait qu’en 2008, le marché marocain avait absorbé 4 millions de tonnes de gasoil, soit près de 11.000 tonnes par jour. La mise en service de l’unité d’hydrocracking était à l’origine prévue pour septembre. Elle portera sur une capacité de production de 1,5 million de tonnes de gasoil 50 ppm. Le raffineur s’est d’ailleurs offert la dernière génération d’hydrocracking qui permettra de produire, dans un premier temps, du gasoil 50 ppm, et dans un deuxième, du gasoil 10 ppm, prévu pour 2012.
Le GPM (Groupement des pétroliers du Maroc) émet des doutes sur la capacité du raffineur à couvrir les besoins du marché national: «L’autosuffisance en gasoil 50 ppm est une utopie. Au mieux, la Samir arrivera à couvrir les deux tiers des besoins du marché». L’explication avancée par le groupement est que la raffinerie de Mohammedia, fleuron de la Samir, est largement déficitaire. Par ailleurs, avec la fermeture de l’unité de Sidi Kacem, qui assurait 20% de la production, les capacités de la Samir auraient été sérieusement mises à mal. «En outre, l’investissement mis en place l’a été uniquement pour améliorer la qualité du gasoil, mais non pour en augmenter la production», indique un membre du GPM.
Le raffineur ne l’entend pas de cette oreille: «Avec le démarrage de la production du gasoil 50 ppm, la Samir augmentera sa productivité et consolidera sa capacité d’approvisionnement du marché national en tous produits pétroliers. Aussi, elle aura réalisé ses objectifs stratégiques dans le domaine de la modernisation de l’outil du raffinage».
La mise à niveau de la raffinerie de Mohammedia a coûté la bagatelle de 10 milliards de DH. En attendant, le Maroc continuera toujours d’importer l’équivalent de 20% de sa consommation en gasoil 50 ppm. Des importations expliquées par les besoins d’un marché local toujours en croissance. Autre paramètre, celui du stockage. Selon des distributeurs, celui-ci nécessitera des investissements conséquents: autour de 5 milliards de DH, pour l’achat de bacs de stockages, en sus du gasoil.
La réserve stratégique devra être constituée avant 2012 et ce, suivant un plan sur lequel les pouvoirs publics et les distributeurs devront se mettre d’accord. Pour rappel, les professionnels réclament à l’Etat des incitations économiques afin de pouvoir investir dans la mise en place de stocks de sécurité, représentant 60 jours de consommation.
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