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Fatima-Amira, la femme aux deux visages assasinée.
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27 mai 2009 02:35
Qui était vraiment Fatima Lyamouni ? Depuis hier, la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle tente de cerner la personnalité à facettes d’une victime que même ses proches méconnaissaient.

Le 9 novembre 2006, vers 18 h 30, quand son voisin inquiet est venu frapper à sa porte, Michel Boumali, 44 ans, facteur à Vandœuvre, n’a prononcé qu’une seule phrase, d’une voix très calme : «J’ai fait une grosse bêtise… C’est fini…» Redoutant le pire, le voisin s’est avancé quand même : «J’ai voulu voir, il y avait peut-être quelque chose à faire ». C’est là qu’il a découvert Fatima. «Elle était étendue dans une mare de sang, les yeux ouverts ». En attendant les secours sur le pas de la porte, Michel Boumali a raconté son histoire au voisin. Brièvement, il lui a expliqué les amants de Fatima, ses sorties chaque week-end, son désintérêt pour les choses de la maison et pour les filles. Et sa colère. Son coup de sang.

A côté de la personnalité complexe et pleine de zones d’ombres de la victime, femme de ménage et danseuse orientale, quadra «très belle et très classe », Michel Boumali, qui comparaît depuis hier pour le meurtre de sa concubine, paraît falot. Dans ce dossier d’ailleurs, une seule chose est claire : le meurtre. L’accusé reconnaît tout, ne cherche pas à esquiver sa responsabilité. On a même tendance à oublier la présence dans le box de ce voisin idéal décrit par un témoin comme «un homme discret, poli, qui était le seul à s’occuper des enfants ». «On le voyait dans sa Golf rouge qui les amenait à l’école, allait les rechercher, les conduisait à la piscine ». Il s’occupait aussi de la maison, et parfois on l’apercevait dans le jardin en train d’étendre le linge… Ce jour-là, il a suffi d’une remarque de Fatima pour que Michel Boumali se déchaîne. Le médecin légiste a compté pas moins de vingt-trois coups de couteau sur le thorax de la femme, et seulement trois ou quatre coupures aux doigts, des blessures de défense. Quand la dispute avait éclaté, Michel Boumali avait pris soin d’envoyer les filles chez le voisin.

Un concubin et quatre amants

Il faut dire que depuis des années déjà, le couple, qui vivait rue des Jardins Fleuris à Bouxières-au-Dames, n’était plus qu’une illusion. Fatima avait un concubin qu’elle présentait comme son frère, quatre filles qu’elle disait être ses nièces, et quatre amants, dont un plus sérieux que les autres. A Savas, 34 ans, restaurateur de Sélestat qu’elle filait rejoindre chaque week-end, elle avait menti sur son âge et sur d’autres choses. Elle lui avait dit qu’elle s’appelait Amira, qui signifie «princesse» en arabe, qu’elle vivait avec son ex-mari, mais comme des étrangers. «Moi, je l’ai crue. C’est vrai que 50 % de ce qu’elle m’a dit étaient des mensonges. Mais je l’avais présentée à ma famille, on s’était uni religieusement devant l’imam, et on devait se marier en février. On voulait faire un enfant, construire une maison…». Il a éprouvé un grand choc en découvrant qu’elle vivait en concubinage, et un plus grand encore quand il a appris le meurtre. Hier, il a vacillé à la barre en découvrant que l’enfant que Fatima-Amira portait quand elle a été tuée était de lui, expertise ADN à l’appui. «C’est vraiment vrai ?», a-t-il balbutié, incrédule, à la présidente Mme Kerner-Menay, un peu gênée. Surprise encore quand il apprend qu’elle avait 113 000 euros sur son compte personnel, alors que celui de la famille était à découvert.

Monique RAUX.

Publié le 26/05/2009

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