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Une élection palestinienne sous occupation
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20 décembre 2004 17:53
ANALYSE
Une élection palestinienne sous occupation
LE MONDE | 20.12.04 | 15h17
Le retrait de Marouane Barghouti de la course présidentielle palestinienne, le 12 décembre, a placé le numéro un de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Mahmoud Abbas ("Abou Mazen"winking smiley, dans les meilleures conditions. Candidat officiel du Fatah, avocat inlassable du dialogue et homme d'expérience, il ne manque pas d'atouts pour l'emporter le 9 janvier puisque son rival le plus sérieux, du moins le plus populaire, n'est plus dans la course.

La brève candidature de Marouane Barghouti, figure de l'Intifada, condamné à ce titre à plusieurs peines de prisons à vie en Israël, avait suscité les critiques plus ou moins voilées du secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, et du ministre des affaires étrangères espagnol, Miguel Moratinos, ancien émissaire européen dans la région, qui avaient jugé que l'initiative du prisonnier palestinien le plus célèbre d'Israël était "problématique", voire une "erreur". Plus respectueux des règles démocratiques, M. Abbas s'était gardé pendant ce temps du moindre jugement de valeur.

Les Palestiniens ne sont pas dupes. Ils ont pu vérifier au cours des derniers mois combien la démocratie, qui est selon le président des Etats-Unis George W. Bush au "cœur du problème" israélo-palestinien (comprendre l'absence de démocratie chez les Palestiniens), est une valeur à géométrie variable. Interdite du vivant de Yasser Arafat, qui comptait précisément sur une onction populaire prévisible pour revenir sur le devant de la scène, une élection à la présidence de l'Autorité palestinienne est devenue soudainement d'autant plus légitime qu'elle pouvait conforter l'interlocuteur souhaité par la communauté internationale.

ARGUMENTS DE CAMPAGNE

Cette élection n'aurait d'ailleurs pas été possible dans un délai aussi court (prévu par la Loi fondamentale palestinienne, qui tient lieu de Constitution) si les Palestiniens (soutenus politiquement et financièrement par l'Union européenne) n'avaient pas lancé le processus d'inscription sur les listes électorales en septembre, sans attendre le bon vouloir d'une communauté internationale pour qui il ne s'agissait pas, alors, d'une priorité.

La campagne électorale palestinienne, qui va s'ouvrir officiellement le 27 décembre pour deux courtes semaines, sera pourtant singulière puisqu'il s'agira d'une élection sous occupation. Territoire quadrillé par l'armée israélienne, accès difficiles aux villes, voire impossible dans le cas de Jérusalem-Est : l'exercice de la démocratie se heurte à de nombreux obstacles, pour ne pas parler du vide juridique qui entoure la présidence convoitée.

Prévue par les accords d'Oslo de manière provisoire pour accompagner un dialogue qui aurait dû se conclure en 1999 par un accord définitif, l'Autorité palestinienne est "illégale" de fait depuis plus de cinq ans. Deux candidats se sont déjà heurtés à l'armée israélienne faute d'autorisations en bonne et due forme : l'un a été molesté à l'entrée de Jénine, l'autre a été brièvement arrêté après avoir tenté de se rendre à Jérusalem-Est. Si les images d'échauffourées peuvent constituer à l'occasion des arguments de campagne bien compris, elles n'en rappellent pas moins le poids déterminant des autorités israéliennes dans le processus électoral.

C'est d'ailleurs le ministre israélien de la défense, Shaul Mofaz, qui a été le premier à s'exprimer sur le sujet. M. Mofaz a levé le voile le 13 décembre sur les gestes qui pourraient être consentis à l'occasion de cette première élection organisée dans les territoires palestiniens depuis janvier 1996. Ils laissent quelque peu songeurs.

"Nous ferons de notre mieux pour ne pas nous immiscer dans le déroulement régulier du scrutin",a-t-il indiqué. Concrètement, les soldats israéliens devraient se retirer de toutes les villes palestiniennes durant 72 heures, une disposition qui pourrait cependant être remise en question à la suite d'un attentat ou d'une attaque comme celle qui a fait cinq morts parmi les soldats israéliens le 12 décembre dans la bande de Gaza.

Deux conceptions s'affrontent à propos de l'émergence de la démocratie dans les territoires palestiniens. On peut considérer, comme le fait George Bush, qu'une société palestinienne démocratique est un préalable à un véritable processus de paix ou bien, au contraire, que la démocratie ne pourra pleinement s'épanouir que dans le cadre d'une souveraineté, une fois les frontières de l'Etat palestinien tracées et la paix instaurée.

L'élection présidentielle du 9 janvier risque de mettre en évidence les contradictions du premier postulat. Difficile, en effet, de parler de véritable exercice démocratique en l'absence de la simple liberté de mouvement. Les obstacles seront encore plus nombreux si des élections législatives, aussi légitimes que l'élection présidentielle, sont organisées un jour, comme le souhaite également l'écrasante majorité des Palestiniens. Elections et occupation ne font manifestement pas bon ménage.

Gilles Paris

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 21.12.04
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20 décembre 2004 20:07
Appel à des observateurs étrangers pour les élections en Palestine
publié le lundi 20 décembre 2004

GIPP

Grassroots International Protection for the Palestinian people, GIPP, appelle le mouvement de solidarité à venir observer les élections.
Le 9 janvier 2005 l’élection présidentielle va se tenir en Palestine. Malgré les difficultés et les obstacles imposés à la population palestinienne par l’occupation, les Palestiniens ont décidé d’aller à cette élection. Les nouvelles récentes des attaques brutales par les soldats israéliens contre certains candidats aux check-points prouvent que le gouvernement israélien fait obstacle au processus électoral.

En outre, les Palestiniens de Jérusalem-est ont subi des intimidations pendant la période d’inscription sur les listes électorales. Les centres d’inscription ayant été fermés, ils ont dû s’inscrire dans des bureaux à Ramallah.

Etant donné qu’il n’y a aucune garantie des forces d’occupation israéliennes qu’elles permettront la liberté de mouvement des Palestiniens pendant l’élection, nous appelons la communauté intenationale et les mouvements de solidarité, les parlementaires, les partis politiques à

soutenir et protéger le peuple palestinien, afin qu’il puisse user de son droit à élire son président, ce qui permettra l’émergence d’une direction légitime, choisie par le peuple

soutenir les Palestiniens dans leur exigence d’un processus électoral libre et juste, incluant la campagne électorale et le vote

observer l’ensemble du processus électoral et de relever les violations quelles qu’elles soient, de quelque côté qu’elles viennent

de rapporter à la communauté internationale, aux gouvenements et aux médias internationaux les violations du droit des Palestiniens à voter librement pour leur nouveau président.

Le GIPP appelle tous les groupes de la solidarité internationale à soutenir les droits des Palestiniens à un processus électoral libre et juste, sans les restrictions et obstructions dont les sièges et bouclages imposées par les forces d’occupation israéliennes en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

Le GIPP réclame votre présence et votre participation active pendant les semaines à venir en Palestine, y compris le 9 janvier, jour de l’élection
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
h
20 décembre 2004 20:20
Salam loubna,
que penses-tu du retrait de barghouti de la présidentielle?
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20 décembre 2004 20:51
Salam hux02,

Il est mieux apprécié par les palestiniens que Mahmoud Abbas, les palestiniens ne pardonneront jamais à ce derier d’avoir dénoncé(limite de la condamnation) l’Intifada.
C’est un homme de terrain, il représente la résistance palestinienne. Mais c’est un peu difficile de mener compagne quand on est en prisent.
Marwan Barghouti s’est retiré pour préserver l’union palestinienne et pour ne pas nuire aux élections. Je pense qu’il n’est pas intéressé par le pouvoir contrairement à son rival.
Personnellement, je n’ai pas d’avis sur tel ou tel candidat, je suis loin du compte quand aux aspirations du peule palestinien, Abbas va jouer le jeu des israéliens, Barghouti n’a pas le charisme d’un président, il ne pèsera pas lourd sur la seine international. C’est un peu compliqué !
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
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be
20 décembre 2004 22:41
Bonsoir
Quelqu'un sait si les refugiés votent?
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20 décembre 2004 22:57
Salam,

Non, je ne pense pas.
Les israéliens ont refusé tout recensement des réfugiés palestiniens.
Personne ne connaît le nombre exact.
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
b
be
20 décembre 2004 23:00
Salam
Et..c'est la plus grande démocratie du moyen orient...c'est ce qu'on entend tous les jours.
2
20 décembre 2004 23:07
Salam,

Une vraie démocratie pour les juifs seulement, les non juifs (arabes musulmans ou chrétien) sont discriminés.
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
h
20 décembre 2004 23:47
Salam,
Loubna, je pense comme toi que Barghouti a bien fait de se retirer des élections. En fait, j'ai pas envie que les palestiniens vivent ce qu'avaient vécu avant eux tous les mouvements de liberation qui sont devenus après des partis uniques avec toutes les dérives que ça avait donné!
 
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