Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Ébola: Freetown enregistre chaque jour des dizaines de nouveaux cas
U
17 novembre 2014 21:47
Freetown enregistre chaque jour des dizaines de nouveaux cas

En Sierra Leone, le nombre de nouveaux malades croît de manière exponentielle. Reportage au cœur de l’épidémie


Citation
a écrit:
«Evitez les contacts physiques! Ebola est réel.» Sous le porche d’une maison, trois jeunes enfants répètent comme une comptine ces mots entendus à la radio. A Freetown, les marchés sont pleins, des embouteillages encombrent toujours les rues défoncées aux heures de pointe, mais Ebola est sur toutes les lèvres. Et les sirènes des ambulances qui sillonnent la capitale sierra-léonaise rappellent l’ampleur de la crise.

Décès quotidiens

A l’hôpital Connaught, au cœur la ville, des dizaines de malades arrivent chaque jour. Ceux qui ne peuvent pas marcher seuls sont soutenus par des proches. Le visage protégé par un foulard, des sacs en plastique enfilés sur les mains, aucun n’est équipé de protections adéquates. Alahji Sancoh est venu en taxi avec son épouse. «Elle vomit sans cesse depuis deux jours, dit-il. Je suis arrivé hier soir, mais personne ne l’a examinée et elle n’a pas reçu de traitement.» Sous une tente, érigée dans l’urgence devant l’hôpital, la patiente attend, allongée sur un banc, la tête entre les mains. A ses côtés, un adolescent est à moitié conscient. Un premier questionnaire, à la fiabilité aléatoire, permet d’évaluer leurs symptômes et d’identifier les possibles cas d’Ebola. Pour une confirmation, il faudra attendre leur admission à l’hôpital et les résultats d’un test qui mettra plusieurs jours à revenir du laboratoire.

A Connaught, les dix-neuf lits de la salle d’isolation sont tous occupés. Les quelques centres de traitement du pays, vers lesquels doivent être transférés les cas positifs, sont pleins. «Je n’ai pas de lit, constate Marta Lado, médecin espagnol spécialiste des maladies tropicales, en charge de la salle d’isolation. Je ne peux accepter un autre patient que si quelqu’un est testé négatif. Ou si quelqu’un meurt.» Les décès sont quotidiens. Mais, à Freetown, le nombre de nouveaux malades croît de manière exponentielle. Certains, fatigués d’attendre, effrayés par la proximité de personnes encore plus mal en point, rentrent chez eux, malgré les tentatives pour les décourager. «Tant qu’ils n’ont pas été admis à l’hôpital, on ne peut pas faire grand-chose, dit Moses James, travailleur social, masque sur le visage. De nombreuses personnes meurent chez elles, sans soins, avec le risque d’infecter leurs proches.»

Dans la petite salle destinée au personnel médical, les noms des patients qui se battent contre la mort sont inscrits au feutre sur un panneau blanc. Une petite fille de quatre ans et sa mère dans un état «stable», un homme qui «saigne du nez et de la bouche», un vieillard de 72 ans «faible, ne boit pas». «Il a été amené ce matin. Plusieurs membres de sa famille sont morts et les autres se sont enfuis. Ce sont des voisins qui ont appelé l’ambulance», dit Moses James.

Près de la porte qui mène à la salle d’isolation, Aisatu Bangura fait les cent pas. Son fils de 13 ans est hospitalisé et elle tente de glaner quelques nouvelles. Cette institutrice a déjà perdu sa fille aînée; ses trois petits enfants sont dans un centre de traitement à Kenema, à trois heures de route de la capitale. «Il va bien. Il boit, il mange. Maintenant, il faut attendre les résultats du test, tente de la rassurer un médecin.

Manque cruel de moyens

Selon les chiffres du Ministère de la santé, plus de 500 cas confirmés ont été enregistrés la semaine dernière au Sierra Leone. Or, le pays compte un peu moins de 300 lits dans les centres de traitement d’Ebola. A peine un quart de ce qui serait nécessaire, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «L’ensemble de la réponse a pris du retard. Nous avons fait des erreurs en tant que gouvernement mais la communauté internationale a aussi mis du temps à réagir», dit Steven Gaojia, coordinateur du centre national de réponse à l’épidémie d’Ebola au Sierra Leone.

Plusieurs nouveaux centres doivent ouvrir ce mois-ci dans le pays, mais leur construction n’est pas achevée. «Il y a des problèmes logistiques et, surtout, il faut du personnel correctement formé, dit-il. Nous ne pouvons pas ouvrir un centre de traitement et, tout à coup, y placer 100 personnes. C’est le meilleur moyen pour entraîner de nouvelles infections. Il faut faire cela par phases et laisser au personnel médical le temps de s’adapter.»

A l’entrée de l’hôpital Connaught, les photos, placardées sur un mur, d’un médecin et de cinq infirmières morts du virus, rappellent le lourd tribut payé par ces derniers à la lutte contre Ebola.

[www.tdg.ch]
Quand l'être humain montre la Lune, Bôfbôfbôf le chien regarde le doigt. Les chiens aboient, la caravane passe. ***********************************************************************
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook