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Les convertis à l’islam font peur en Suisse
S
6 mai 2010 10:47
Une menace potentielle pour la sécurité nationale: c’est ainsi que le chef de l’Office fédéral des migrations voit certains jeunes Suisses convertis à l’islam. Ces derniers rejettent la critique. Les musulmans eux-mêmes sont divisés. Avis croisés.

Alard du Bois-Reymond, directeur de l’Office fédéral des migrations (ODM) a exprimé ses craintes à propos du Conseil Central Islamique Suisse (CCIS), fondé par de jeunes Suisses convertis à l’islam en ville de Bienne. Dans une interview accordée à l’hebdomadaire dominical alémanique NZZ am Sonntag, il a déclaré que certains convertis voulaient «une société radicalement différente».

Le haut fonctionnaire s’appuyait sur des exemples britanniques et allemands. Dans ces pays, affirme Alard du Bois-Reymond, les groupes de convertis sont un «terreau fertile pour des terroristes potentiels».

Le même groupement, le CCIS, a aussi récemment fait l’objet d’un article critique dans le magazine Weltwoche. Selon l’auteur du papier, le leader du groupe Nicolas Blancho serait même «l’islamiste le plus dangereux de Suisse.»

Le jeune responsable prêcherait, selon le magazine, la forme la plus stricte d’islam pratiquée en Arabie saoudite et prônerait l’intolérance envers les femmes et les non-musulmans. Un des objectifs du CCIS à long terme est de créer des écoles qui permettraient d’éviter aux musulmans les obligations qu’ils cherchent souvent à fuir, telles que la natation pour les filles ou les classes mixtes.

Le porte-parole du CCIS Qaasim Illi rejette catégoriquement l’accusation de terrorisme. Selon lui, il n’existe aucun parallèle avec les convertis d’autres pays qui ont été impliqués dans des actes terroristes.

«Les terroristes parlent-ils en public ? Travaillent-ils pour un but idéal ou politique dont ils parlent en public ? Bien sûr que non. Ils vont dans des mosquées cachées, loin des médias», affirme Qaasim Illi.

«Nous, nous avons dès le début décidé de nous adresser au public. Nos méthodes sont basées sur le respect du droit, non sur le terrorisme», ajoute le porte-parole.

Trop timorés?

Le CCIS a été fondé peu de temps avant la votation de 2009 sur l’interdiction de construire de nouveaux minarets en Suisse. Des musulmans traditionnalistes se demandent aujourd’hui si leur communauté n’a pas été trop timorée pour faire entendre ses arguments.

Le but du CCIS est de rassembler les musulmans suisses et de les préparer à de futurs votes sur des sujets liés à l’islam, comme l’interdiction du voile ou de la burka, affirme le Conseil.

Quant à l’affirmation de la Weltwoche selon laquelle le CCIS voudrait introduire la loi musulmane, la charia, en Suisse, Qaasim Illi répond que cette loi ne peut être appliquée «que dans un système ou un Etat islamique». La Suisse est un Etat libéral et démocratique respectant le principe du pluralisme.

«Nous réclamons le respect de nos droits, mais nous respectons ceux des autres également.» Le porte-parole dit ainsi accepter qu’une musulmane ne porte pas le voile et qu’elle se convertisse au christianisme.

«Nous, nous avons le droit de porter une barbe et de porter les vêtements que nous choisissons de porter. Nous comptons bien être reconnus et ne pas être décrits comme des terroristes», ajoute Qaasim Illi.

Interdiction demandée

Mais le CCIS suscite la controverse parmi les musulmans eux-mêmes. Ainsi, Saïda Keller-Massahli du Forum pour un islam progressiste a déclaré à la Weltwoche que malgré le visage civilisé et amical qu’ils présentaient en public, elle considérait Qaasim Illi et Nicolas Blancho comme des gens dangereux.

«Ce sont de jeunes musulmans et non-musulmans qui cherchent des règles claires et ont besoin de voir le monde en noir et blanc», déclare Saïda Keller-Massahli. Selon elle, le CCIS propage une idéologie dangereuse, incompatible avec la Constitution suisse.

Saïda Keller-Massahli doute en outre que le groupement biennois ne soit financé que par des fonds suisses. «Il n’y a pas de doute qu’ils reçoivent, collectivement ou individuellement, des aides saoudiennes». Pour conclure, Saïda Keller-Massahli demande l’interdiction du CCIS.

Un autre musulman influent de Suisse, Hisham Maizar de la Fédération des organisations islamiques de Suisse, estime que le conseil «attire de nombreux jeunes qui n’ont pas de perspectives». Mais, selon lui, une interdiction ne ferait que le rendre encore plus intéressant pour les jeunes…

Larbi Guesmi, de la communauté musulmane de Neuchâtel, est plus nuancé. «Même si Nicolas Blancho a des idées que je ne qualifierais pas d’extrémistes mais d’inhabituelles, ce sont des idées, elles méritent d’être discutées. Il est normal qu’il y ait différentes idées dans une société», explique Larbi Guesmi. 


La responsable de l’Association culturelle des femmes musulmanes de Suisse, Nadia Karmous, est d’avis qu’il faut surtout rechercher davantage de compréhension mutuelle, avant de se lancer dans des activités politiques. «Nous devons mieux nous connaître et expliquer ce que nous sommes aux gens qui ont peur de l’islam», lance-t-elle.

Esthétique MTV

Susanne Leuenberger, qui écrit actuellement une thèse sur les convertis en Suisse à l’Université de Berne, est quant à elle tentée de croire qu’il n’y a rien de bien méchant derrière le CCIS.

«Je suis allée à plusieurs de leurs réunions et je crois qu’il n’y a pas plus dans leurs discours que ce qu’ils disent publiquement, déclare la chercheuse. Finalement, on pourrait accuser tout le monde d’avoir des intentions cachées ou mauvaises… C’est un argument typique pour garder un œil méfiant sur une minorité.»

Le CCIS attire les jeunes car il fait quelque chose pour eux, il a une bonne page internet et invite des orateurs doués. «Ce mélange de rhétorique et de pratique religieuse, combiné à ce qu’on pourrait appeler une sorte d’esthétique MTV est séduisant, pour les jeunes», détaille Susanne Leuenberger.

«Ce n’est pas toujours facile, pour les musulmans plus âgés et plus établis, d’atteindre ces jeunes, admet Larbi Guesmi, et c’est là que le CCSI marque des points.»

«Nous attirons les jeunes parce que nous abordons leurs problèmes», affirme pour sa part Qaasim Illi.

Julia Slater, swissinfo.ch
(Traduction de l’anglais, Ariane Gigon)
B
6 mai 2010 10:58
La Confédération refuse tout dialogue avec Nicolas Blancho tant qu’il ne se sera pas distancé de ses propos concernant la lapidation.
[www.lematin.ch]

Ce converti fait plus de mal à l'islam qu'autre chose.
Il est pour la lapidation des femmes.
Ce n'est vraiment pas le bon exemple pour représenter les musulmans.
Il tient un discours extrême et ne représente que lui même.
Les musulmans de suisse ne se reconnaissent pas dans un tel représentant.
D
6 mai 2010 11:04
C'est peut-être là la solution : que les revendications ne soient plus soutenues que par des basanés mais par des gens de souche... Elles seront peut-être mieux entendues, en tous cas sûrement plus sérieusement étudiées que les sempiternelles fins de non-recevoir sur simple "ils n'ont qu'à retourner chez eux".
B
6 mai 2010 11:32
La majorité des musulmans en suisse, viennent de Turquie et d'ex Yougouslavie et du Kosovo.
Blancho a une lecture radicale de l'islam, dans laquelle la très grande majorité des musulmans de suisse ne se reconnaissent pas.
Crois moi Djemila; ce bonhomme est passé à la télévision suisse et c'était contre productif pour l'islam.

Quelle est ta position par rapport à la lapidation des femmes?
h
6 mai 2010 11:39
on en sait rien par rapport a cette jeunesse .... y a une forte chance que ça soit les medias qui ont font trop et alimentent un climat de peur ... y a qu'a voir le reportage de harry roselmak ... il est possible que la suisse fait la meme chose .. pour des raisons électorales .. ou manipulation d'opinion ...
assalam o alykoum
D
6 mai 2010 11:39
Salam Bengi,
Je n'avais pas vu ton article, que je viens de lire. Il me fait penser à Tarik Ramadan, lui non plus n'a pas été clair concernant la lapidation.
Tu me demandes sérieusement ma position ?
B
6 mai 2010 12:39
Citation
Djemila75 a écrit:
Salam Bengi,
Je n'avais pas vu ton article, que je viens de lire. Il me fait penser à Tarik Ramadan, lui non plus n'a pas été clair concernant la lapidation.
Tu me demandes sérieusement ma position ?

Pour ta position, je rigole bien sûr.
Ce type s'est engouffré dans une niche laissée vacante par tarik ramadane.
Il a convoqué une manif à Berne, il y avait 50 personnes maximum.
Son fond de commerce est le double discours sur la lapidation.
f
6 mai 2010 20:09
Il ne semble pas avoir entendu Tariq Ramadan dire ou même insinuer qu'il fallait faire appliquer la lapidation perplexe

Par contre oui il faut que les musulmans convertis s'expriment de plus en plus dans leur pays et arrêtent, sous prétexte qu'ils ont changé de religion, de s'isoler ou de se mettre en rupture avec leur propre pays.
Je connaissais une convertie française qui lorsqu'elle parlait de ces concitoyens disait : " Eux, les français......." perplexe
Certains vont même jusqu'à changer leur prénom et exigent qu'on ne les appelle que par leur prénom musulman sans vouloir révéler leur véritable prénom ?????
Mais bon je crois que la communaté musulmane y est aussi pour quelque chose car on se réjouit de voir les gens embrasser l'ISLAM mais on les laisse finalement sans accompagnement dans leur cheminement vers DIEU SWT.
 
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