Contre les crimes d'Assad, solidarité avec le peuple syrien
Les témoignages s’accumulent sur l’utilisation en Syrie d’armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad. Contre un peuple soulevé depuis plus de deux ans pour la liberté et la dignité, la terreur de masse ne cesse d’augmenter. Aucune « ligne rouge » ne semble infranchissable. Car Assad bénéficie de fait de l’impunité de la « communauté internationale ». Comment expliquer cette situation ? Depuis le début, les manifestations, de plus en plus larges dans toute la Syrie, n’ont eu pour toute réponse que les mitraillages, les arrestations, les tortures systématiques, les disparitions, la manipulation du confessionnalisme. Quand les militaires ont commencé à déserter, à protéger les actions de la population civile et à libérer les localités des nervis du régime, ce sont les avions, les hélicoptères, les blindés et l’artillerie – y compris les missiles Scud – qui sont devenus les instruments quotidiens de la répression. Les milices du régime ont mené des opérations de « nettoyage » dans des localités où hommes, femmes, enfants, vieillards ont été massacrés pour l’exemple. Les villes, hôpitaux, boulangeries, les champs ont été bombardés pour épuiser le peuple insoumis. Plusieurs millions de déplacés et réfugiés, et près de 100 000 morts plus tard, le peuple syrien continue pourtant son insurrection dans sa troisième année.
Les puissances mondiales tournent le dos au peuple syrien Le régime est déterminé à écraser son peuple et ne recule devant aucun crime ni aucun mensonge pour cela. Il bénéficie de l’aide militaire et logistique fermes de la Russie de Poutine (avec son savoir-faire acquis en Tchétchénie) et de l’Iran. Plus, le Hezbollah libanais a troqué son étiquette de résistant à Israël contre celle de mercenaire bourreau du peuple syrien, engageant plusieurs milliers de ses combattants dans la reconquête de la région stratégique d’Al Qussayr, provoquant des réactions indignées des Palestiniens des camps libanais. Les puissances occidentales, des USA à Israël en passant par la Grande-Bretagne et la France, discréditées dans la région par leurs turpitudes passées, auraient vu d’un bon œil un remodelage du régime adapté à leurs intérêts. Mais elles redoutent par-dessus tout le saut dans l’inconnu que provoqueraient la victoire de la révolution et la chute d’Assad. C’est pourquoi elles ne font que simuler un soutien à l’opposition syrienne, confiant par exemple hypocritement l’essentiel de l’aide humanitaire aux organismes du régime, qui la réserve aux zones qu’il contrôle. Ainsi, une partie des insurgés sont poussés dans les bras des monarques intégristes d’Arabie saoudite et du Qatar qui monopolisent de fait l’aide concrète.
Contresens et mirages Malgré les appels à l’aide du peuple syrien, les peuples du monde demeurent spectateurs du drame qui se joue, et dont le résultat influera sur la dynamique globale du processus de révolutions ouvert au Maghreb et au Machrek. Une grande partie de la gauche contribue à cette passivité par des contresens dramatiques : croire que l’impérialisme a téléguidé la lutte contre Bachar al-Assad ; sous-estimer le mouvement de masse coordonné du peuple syrien, et surestimer le rôle des islamistes ; et surtout penser que le pouvoir syrien pourrait accepter de discuter de son retrait alors que, depuis plus de deux ans, il veut noyer cette question dans le sang. Dans ces conditions, il faut dénoncer le mirage d’une énième « négociation ». La conférence internationale de « paix en Syrie » annoncée à Genève, aux conditions du pouvoir russe, ne servira qu’à aider la survie du régime d’Assad et diluer sa responsabilité. Et l’opposition syrienne en exil, largement coupée du terrain et écartelée entre les exigences contradictoires de ses parrains, sera stigmatisée pendant que la répression ne connaîtra pas de temps mort en Syrie.
Pour la victoire de la révolution syrienne Le NPA condamne les interventions étrangères en Syrie, mais aussi les tergiversations honteuses des États qui favorisent les massacres, en différant toute livraison d’armes pour l’autodéfense des insurgés, comme l’Union européenne vient de le faire dans sa novlangue habituelle. Nous saluons l’héroïsme du peuple syrien dans sa lutte contre le despotisme, focalisée ces jours-ci dans les régions d’Al-Qussayr et Homs martyrisées. Nous encourageons tous les citoyens et les citoyennes du monde à organiser le secours matériel aux réfugiés et aux zones contrôlées par les conseils locaux, en coordination avec les associations syriennes qui défendent les objectifs de cette révolution pour la liberté, la démocratie, la justice sociale, l’indépendance nationale dans le respect des minorités et le refus du confessionnalisme. La révolution syrienne doit vaincre. Assad et ses complices, criminels contre l’humanité, doivent être jugés !
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