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Comment fut inventé le peuple juif
o
12 février 2010 14:51
Déconstruction d’une histoire mythique
Comment fut inventé le peuple juif

Les Juifs forment-ils un peuple ? A cette question ancienne, un historien israélien apporte une réponse nouvelle. Contrairement à l’idée reçue, la diaspora ne naquit pas de l’expulsion des Hébreux de Palestine, mais de conversions successives en Afrique du Nord, en Europe du Sud et au Proche-Orient. Voilà qui ébranle un des fondements de la pensée sioniste, celui qui voudrait que les Juifs soient les descendants du royaume de David et non — à Dieu ne plaise ! — les héritiers de guerriers berbères ou de cavaliers khazars.
Par Shlomo Sand

Tout Israélien sait, sans l’ombre d’un doute, que le peuple juif existe depuis qu’il a reçu la Torah (1) dans le Sinaï, et qu’il en est le descendant direct et exclusif. Chacun se persuade que ce peuple, sorti d’Egypte, s’est fixé sur la « terre promise », où fut édifié le glorieux royaume de David et de Salomon, partagé ensuite en royaumes de Juda et d’Israël. De même, nul n’ignore qu’il a connu l’exil à deux reprises : après la destruction du premier temple, au VIe siècle avant J.-C., puis à la suite de celle du second temple, en l’an 70 après J.C.

S’ensuivit pour lui une errance de près de deux mille ans : ses tribulations le menèrent au Yémen, au Maroc, en Espagne, en Allemagne, en Pologne et jusqu’au fin fond de la Russie, mais il parvint toujours à préserver les liens du sang entre ses communautés éloignées. Ainsi, son unicité ne fut pas altérée. A la fin du XIXe siècle, les conditions mûrirent pour son retour dans l’antique patrie. Sans le génocide nazi, des millions de Juifs auraient naturellement repeuplé Eretz Israël (« la terre d’Israël ») puisqu’ils en rêvaient depuis vingt siècles.

Vierge, la Palestine attendait que son peuple originel vienne la faire refleurir. Car elle lui appartenait, et non à cette minorité arabe, dépourvue d’histoire, arrivée là par hasard. Justes étaient donc les guerres menées par le peuple errant pour reprendre possession de sa terre ; et criminelle l’opposition violente de la population locale.

D’où vient cette interprétation de l’histoire juive ? Elle est l’œuvre, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, de talentueux reconstructeurs du passé, dont l’imagination fertile a inventé, sur la base de morceaux de mémoire religieuse, juive et chrétienne, un enchaînement généalogique continu pour le peuple juif. L’abondante historiographie du judaïsme comporte, certes, une pluralité d’approches. Mais les polémiques en son sein n’ont jamais remis en cause les conceptions essentialistes élaborées principalement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe.

Lorsque apparaissaient des découvertes susceptibles de contredire l’image du passé linéaire, elles ne bénéficiaient quasiment d’aucun écho. L’impératif national, telle une mâchoire solidement refermée, bloquait toute espèce de contradiction et de déviation par rapport au récit dominant. Les instances spécifiques de production de la connaissance sur le passé juif — les départements exclusivement consacrés à l’« histoire du peuple juif », séparés des départements d’histoire (appelée en Israël « histoire générale ») — ont largement contribué à cette curieuse hémiplégie. Même le débat, de caractère juridique, sur « qui est juif ? » n’a pas préoccupé ces historiens : pour eux, est juif tout descendant du peuple contraint à l’exil il y a deux mille ans.

Ces chercheurs « autorisés » du passé ne participèrent pas non plus à la controverse des « nouveaux historiens », engagée à la fin des années 1980. La plupart des acteurs de ce débat public, en nombre limité, venaient d’autres disciplines ou bien d’horizons extra-universitaires : sociologues, orientalistes, linguistes, géographes, spécialistes en science politique, chercheurs en littérature, archéologues formulèrent des réflexions nouvelles sur le passé juif et sioniste. On comptait également dans leurs rangs des diplômés venus de l’étranger. Des « départements d’histoire juive » ne parvinrent, en revanche, que des échos craintifs et conservateurs, enrobés d’une rhétorique apologétique à base d’idées reçues.
o
12 février 2010 14:56
Le judaïsme, religion prosélyte

Bref, en soixante ans, l’histoire nationale a très peu mûri, et elle n’évoluera vraisemblablement pas à brève échéance. Pourtant, les faits mis au jour par les recherches posent à tout historien honnête des questions surprenantes au premier abord, mais néanmoins fondamentales.

La Bible peut-elle être considérée comme un livre d’histoire ? Les premiers historiens juifs modernes, comme Isaak Markus Jost ou Leopold Zunz, dans la première moitié du XIXe siècle, ne la percevaient pas ainsi : à leurs yeux, l’Ancien Testament se présentait comme un livre de théologie constitutif des communautés religieuses juives après la destruction du premier temple. Il a fallu attendre la seconde moitié du même siècle pour trouver des historiens, en premier lieu Heinrich Graetz, porteurs d’une vision « nationale » de la Bible : ils ont transformé le départ d’Abraham pour Canaan, la sortie d’Egypte ou encore le royaume unifié de David et Salomon en récits d’un passé authentiquement national. Les historiens sionistes n’ont cessé, depuis, de réitérer ces « vérités bibliques », devenues nourriture quotidienne de l’éducation nationale.

Mais voilà qu’au cours des années 1980 la terre tremble, ébranlant ces mythes fondateurs. Les découvertes de la « nouvelle archéologie » contredisent la possibilité d’un grand exode au XIIIe siècle avant notre ère. De même, Moïse n’a pas pu faire sortir les Hébreux d’Egypte et les conduire vers la « terre promise » pour la bonne raison qu’à l’époque celle-ci... était aux mains des Egyptiens. On ne trouve d’ailleurs aucune trace d’une révolte d’esclaves dans l’empire des pharaons, ni d’une conquête rapide du pays de Canaan par un élément étranger.

Il n’existe pas non plus de signe ou de souvenir du somptueux royaume de David et de Salomon. Les découvertes de la décennie écoulée montrent l’existence, à l’époque, de deux petits royaumes : Israël, le plus puissant, et Juda, la future Judée. Les habitants de cette dernière ne subirent pas non plus d’exil au VIe siècle avant notre ère : seules ses élites politiques et intellectuelles durent s’installer à Babylone. De cette rencontre décisive avec les cultes perses naîtra le monothéisme juif.

L’exil de l’an 70 de notre ère a-t-il, lui, effectivement eu lieu ? Paradoxalement, cet « événement fondateur » dans l’histoire des Juifs, d’où la diaspora tire son origine, n’a pas donné lieu au moindre ouvrage de recherche. Et pour une raison bien prosaïque : les Romains n’ont jamais exilé de peuple sur tout le flanc oriental de la Méditerranée. A l’exception des prisonniers réduits en esclavage, les habitants de Judée continuèrent de vivre sur leurs terres, même après la destruction du second temple.
o
12 février 2010 14:59
Une partie d’entre eux se convertit au christianisme au IVe siècle, tandis que la grande majorité se rallia à l’islam lors de la conquête arabe au VIIe siècle. La plupart des penseurs sionistes n’en ignoraient rien : ainsi, Yitzhak Ben Zvi, futur président de l’Etat d’Israël, tout comme David Ben Gourion, fondateur de l’Etat, l’ont-ils écrit jusqu’en 1929, année de la grande révolte palestinienne. Tous deux mentionnent à plusieurs reprises le fait que les paysans de Palestine sont les descendants des habitants de l’antique Judée (2).

A défaut d’un exil depuis la Palestine romanisée, d’où viennent les nombreux Juifs qui peuplent le pourtour de la Méditerranée dès l’Antiquité ? Derrière le rideau de l’historiographie nationale se cache une étonnante réalité historique. De la révolte des Maccabées, au IIe siècle avant notre ère, à la révolte de Bar-Kokhba, au IIe siècle après J.-C, le judaïsme fut la première religion prosélyte. Les Asmonéens avaient déjà converti de force les Iduméens du sud de la Judée et les Ituréens de Galilée, annexés au « peuple d’Israël ». Partant de ce royaume judéo-hellénique, le judaïsme essaima dans tout le Proche-Orient et sur le pourtour méditerranéen. Au premier siècle de notre ère apparut, dans l’actuel Kurdistan, le royaume juif d’Adiabène, qui ne sera pas le dernier royaume à se « judaïser » : d’autres en feront autant par la suite.

Les écrits de Flavius Josèphe ne constituent pas le seul témoignage de l’ardeur prosélyte des Juifs. D’Horace à Sénèque, de Juvénal à Tacite, bien des écrivains latins en expriment la crainte. La Mishna et le Talmud (3) autorisent cette pratique de la conversion — même si, face à la pression montante du christianisme, les sages de la tradition talmudique exprimeront des réserves à son sujet.

La victoire de la religion de Jésus, au début du IVe siècle, ne met pas fin à l’expansion du judaïsme, mais elle repousse le prosélytisme juif aux marges du monde culturel chrétien. Au Ve siècle apparaît ainsi, à l’emplacement de l’actuel Yémen, un royaume juif vigoureux du nom de Himyar, dont les descendants conserveront leur foi après la victoire de l’islam et jusqu’aux temps modernes. De même, les chroniqueurs arabes nous apprennent l’existence, au VIIe siècle, de tribus berbères judaïsées : face à la poussée arabe, qui atteint l’Afrique du Nord à la fin de ce même siècle, apparaît la figure légendaire de la reine juive Dihya el-Kahina, qui tenta de l’enrayer. Des Berbères judaïsés vont prendre part à la conquête de la péninsule Ibérique, et y poser les fondements de la symbiose particulière entre juifs et musulmans, caractéristique de la culture hispano-arabe.

La conversion de masse la plus significative survient entre la mer Noire et la mer Caspienne : elle concerne l’immense royaume khazar, au VIIIe siècle. L’expansion du judaïsme, du Caucase à l’Ukraine actuelle, engendre de multiples communautés, que les invasions mongoles du XIIIe siècle refoulent en nombre vers l’est de l’Europe. Là, avec les Juifs venus des régions slaves du Sud et des actuels territoires allemands, elles poseront les bases de la grande culture yiddish (4).

Ces récits des origines plurielles des Juifs figurent, de façon plus ou moins hésitante, dans l’historiographie sioniste jusque vers les années 1960 ; ils sont ensuite progressivement marginalisés avant de disparaître de la mémoire publique en Israël. Les conquérants de la cité de David, en 1967, se devaient d’être les descendants directs de son royaume mythique et non — à Dieu ne plaise ! — les héritiers de guerriers berbères ou de cavaliers khazars. Les Juifs font alors figure d’« ethnos » spécifique qui, après deux mille ans d’exil et d’errance, a fini par revenir à Jérusalem, sa capitale.

Les tenants de ce récit linéaire et indivisible ne mobilisent pas uniquement l’enseignement de l’histoire : ils convoquent également la biologie. Depuis les années 1970, en Israël, une succession de recherches « scientifiques » s’efforce de démontrer, par tous les moyens, la proximité génétique des Juifs du monde entier. La « recherche sur les origines des populations » représente désormais un champ légitimé et populaire de la biologie moléculaire, tandis que le chromosome Y mâle s’est offert une place d’honneur aux côtés d’une Clio juive (5) dans une quête effrénée de l’unicité d’origine du « peuple élu ».

Cette conception historique constitue la base de la politique identitaire de l’Etat d’Israël, et c’est bien là que le bât blesse ! Elle donne en effet lieu à une définition essentialiste et ethnocentriste du judaïsme, alimentant une ségrégation qui maintient à l’écart les Juifs des non-Juifs — Arabes comme immigrants russes ou travailleurs immigrés.
o
12 février 2010 15:01
Israël, soixante ans après sa fondation, refuse de se concevoir comme une république existant pour ses citoyens. Près d’un quart d’entre eux ne sont pas considérés comme des Juifs et, selon l’esprit de ses lois, cet Etat n’est pas le leur. En revanche, Israël se présente toujours comme l’Etat des Juifs du monde entier, même s’il ne s’agit plus de réfugiés persécutés, mais de citoyens de plein droit vivant en pleine égalité dans les pays où ils résident. Autrement dit, une ethnocratie sans frontières justifie la sévère discrimination qu’elle pratique à l’encontre d’une partie de ses citoyens en invoquant le mythe de la nation éternelle, reconstituée pour se rassembler sur la « terre de ses ancêtres ».

Ecrire une histoire juive nouvelle, par-delà le prisme sioniste, n’est donc pas chose aisée. La lumière qui s’y brise se transforme en couleurs ethnocentristes appuyées. Or les Juifs ont toujours formé des communautés religieuses constituées, le plus souvent par conversion, dans diverses régions du monde : elles ne représentent donc pas un « ethnos » porteur d’une même origine unique et qui se serait déplacé au fil d’une errance de vingt siècles.

Le développement de toute historiographie comme, plus généralement, le processus de la modernité passent un temps, on le sait, par l’invention de la nation. Celle-ci occupa des millions d’êtres humains au XIXe siècle et durant une partie du XXe. La fin de ce dernier a vu ces rêves commencer à se briser. Des chercheurs, en nombre croissant, analysent, dissèquent et déconstruisent les grands récits nationaux, et notamment les mythes de l’origine commune chers aux chroniques du passé. Les cauchemars identitaires d’hier feront place, demain, à d’autres rêves d’identité. A l’instar de toute personnalité faite d’identités fluides et variées, l’histoire est, elle aussi, une identité en mouvement.
Shlomo Sand.

Le Monde diplomatique
Archives Avril 2008

Shlomo Sand
Historien, professeur à l’université de Tel-Aviv, auteur de Comment le peuple juif fut inventé, chez Fayard.

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(1) Texte fondateur du judaïsme, la Torah — la racine hébraïque yara signifie enseigner — se compose des cinq premiers livres de la Bible, ou Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome.

(2) Cf. David Ben Gourion et Yitzhak Ben Zvi, « Eretz Israël » dans le passé et dans le présent (1918, en yiddish), Jérusalem, 1980 (en hébreu) et Ben Zvi, Notre population dans le pays (en hébreu), Varsovie, Comité exécutif de l’Union de la jeunesse et Fonds national juif, 1929.

(3) La Mishna, considérée comme le premier ouvrage de littérature rabbinique, a été achevée au IIe siècle de notre ère. Le Talmud synthétise l’ensemble des débats rabbiniques concernant la loi, les coutumes et l’histoire des Juifs. Il y a deux Talmud : celui de Palestine, écrit entre le IIIe et le Ve siècle, et celui de Babylone, achevé à la fin du Ve siècle.

(4) Parlé par les Juifs d’Europe orientale, le yiddish est une langue slavo-allemande comprenant des mots issus de l’hébreu.

(5) Dans la mythologie grecque, Clio était la muse de l’Histoire.
N
12 février 2010 15:13
je ne retiendrai que cette phrase =

Cette conception historique constitue la base de la politique identitaire de l’Etat d’Israël, et c’est bien là que le bât blesse ! Elle donne en effet lieu à une définition essentialiste et ethnocentriste du judaïsme, alimentant une ségrégation qui maintient à l’écart les Juifs des non-Juifs — Arabes comme immigrants russes ou travailleurs immigrés.
♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫
o
12 février 2010 15:20
J'aurais dû copier que cette phrase alors smiling smiley
Le texte est très long mais très intéressant je trouve car il démystifie un des mythes les plus tenaces.

Citation
NoirDésir a écrit:
je ne retiendrai que cette phrase =

Cette conception historique constitue la base de la politique identitaire de l’Etat d’Israël, et c’est bien là que le bât blesse ! Elle donne en effet lieu à une définition essentialiste et ethnocentriste du judaïsme, alimentant une ségrégation qui maintient à l’écart les Juifs des non-Juifs — Arabes comme immigrants russes ou travailleurs immigrés.
N
12 février 2010 15:24
Citation
oryct2010 a écrit:
J'aurais dû copier que cette phrase alors smiling smiley
Le texte est très long mais très intéressant je trouve car il démystifie un des mythes les plus tenaces.


d'autant plus que l'auteur n'est autre que = Shlomo Sand Historien, professeur à l’université de Tel-Aviv ...

il ferait mieux de se prendre un garde-du-corps a present ...
♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫
o
12 février 2010 15:30
Curieusement, il se sent plus en sécurité en israël qu'en France!

"Je me sens plus en sécurité en Israël, où on ne touche pas à un soldat qui a fait deux guerres, qu'en France, où les juifs sont plus excités."

[www.lemonde.fr]
N
12 février 2010 15:46
interessant ce passage ...

"J'appelle cela : réveiller les consciences", confie-t-il. Il prend acte que son livre a reçu un large écho dans la presse arabe au risque de l'instrumentaliser : "Mais cela ne m'a pas empêché de m'opposer aussi bien à la loi du retour des juifs qu'au droit au retour des Palestiniens lors de mes conférences à Rabat et Casablanca."



Citation
a écrit:
Désormais, il enchaîne conférence sur conférence. Son succès lui a fait perdre des amis à l'université ("la jalousie, inévitable"winking smiley, compensés par d'"émouvantes" lettres de lecteurs ("votre livre m'a libéré : je me croyais juif, en fait je suis normal"winking smiley. A l'exclusion des menaces de mort : "Je me sens plus en sécurité en Israël, où on ne touche pas à un soldat qui a fait deux guerres, qu'en France, où les juifs sont plus excités." Son livre l'écrase et le propulse. Il a refusé une chaire aux Etats-Unis mais en accepterait bien une en France. Dans le Sud, uniquement. Mais lorsqu'on lui demande s'il réalise les dégâts provoqués par son essai lorsqu'il dénonce "l'arrogance de peuple élu de la société judéo-israélienne", il convient qu'il pourrait retirer ce passage qui résonnait moins dangereusement en hébreu qu'en français. Ce regret figurera dans le récit sur la réception de son livre qu'il pourrait écrire à la suite de la commande d'un éditeur français. Ou dans le roman policier dont il a déjà l'intrigue : un meurtre dans le milieu des historiens à l'université de Tel-Aviv. Inspiré d'une histoire vraie.

il prevoit quand meme un effet boomrang : )
♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫
o
12 février 2010 15:58
L'effet Boomrang a déjà eu car il a été attaqué de partout! on ne touche pas impunément à un des mythes fondateurs du sionisme. Pour ce qui est du droit du retour des palestiniens, Shlomo Sand est israélien, forcément le droit au retour des palestiniens lui pose problème car les juifs deviendraient minoritaires.

Citation
NoirDésir a écrit:
interessant ce passage ...

"J'appelle cela : réveiller les consciences", confie-t-il. Il prend acte que son livre a reçu un large écho dans la presse arabe au risque de l'instrumentaliser : "Mais cela ne m'a pas empêché de m'opposer aussi bien à la loi du retour des juifs qu'au droit au retour des Palestiniens lors de mes conférences à Rabat et Casablanca."



Citation
a écrit:
Désormais, il enchaîne conférence sur conférence. Son succès lui a fait perdre des amis à l'université ("la jalousie, inévitable"winking smiley, compensés par d'"émouvantes" lettres de lecteurs ("votre livre m'a libéré : je me croyais juif, en fait je suis normal"winking smiley. A l'exclusion des menaces de mort : "Je me sens plus en sécurité en Israël, où on ne touche pas à un soldat qui a fait deux guerres, qu'en France, où les juifs sont plus excités." Son livre l'écrase et le propulse. Il a refusé une chaire aux Etats-Unis mais en accepterait bien une en France. Dans le Sud, uniquement. Mais lorsqu'on lui demande s'il réalise les dégâts provoqués par son essai lorsqu'il dénonce "l'arrogance de peuple élu de la société judéo-israélienne", il convient qu'il pourrait retirer ce passage qui résonnait moins dangereusement en hébreu qu'en français. Ce regret figurera dans le récit sur la réception de son livre qu'il pourrait écrire à la suite de la commande d'un éditeur français. Ou dans le roman policier dont il a déjà l'intrigue : un meurtre dans le milieu des historiens à l'université de Tel-Aviv. Inspiré d'une histoire vraie.

il prevoit quand meme un effet boomrang : )
N
12 février 2010 16:34
Citation
oryct2010 a écrit:
L'effet Boomrang a déjà eu car il a été attaqué de partout! on ne touche pas impunément à un des mythes fondateurs du sionisme.

je parlais de l'effet boomrang par rapport a sa propre tete ... il se voit deja decapite ...

Citation
oryct2010 a écrit:
Pour ce qui est du droit du retour des palestiniens, Shlomo Sand est israélien, forcément le droit au retour des palestiniens lui pose problème car les juifs deviendraient minoritaires.

c'est un israelien nationaliste (pour ne pas dire sioniste) c'est pourquoi il se sent en securite en israel plus qu'en france sans doute ...
♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫
L
12 février 2010 16:45
Citation
a écrit:
Les écrits de Flavius Josèphe ne constituent pas le seul témoignage de l’ardeur prosélyte des Juifs.
actuellement on fait bien le distinguo entre chrétien et juifs au premier et second siécles, mais les historiens font moins ce détail, car tant les juifs et pré chrétiens sont en multiples sectes, les textes et concepts des uns et des autre s'uniformisant tardivement (plus tardivement que se figurent les croyants)
o
12 février 2010 16:55
Fais-tu allusion au roman policier qu'il pense écrire? Moi j'ai plutôt compris que c'est un meurtre qui a eu déjà lieu et non à sa propre mort.

Au sein d'israël, il y a pas mal de gens très critiques envers la politique de leurs gouvernants, tu as tout le mouvement des nouveaux historiens qui avaient, bien à la suite des historiens palestiniens, qui avaient revisité un autre mythe qui est celui du départ volontaire des palestiniens en 1948. Il y a une autre historienne je crois et dont je ne me rappelle plus le nom qui avait condamné dans un livre l'instrumentalisation outrancière de la shoah par israël, je peux encore citer la journaliste Amira Hass qui avait vécu à Gaza et en Cisjordanie ...
o
12 février 2010 17:01
Je ne connais pas bien l'histoire des premiers chrétiens et des juifs en Palestine. Ma seule référence dans ce domaine est 'la vie de Bryan' des Monty Python qui, tu en conviendrais, pas très fiable :-))
j'adore ce film.

Citation
La Boetie a écrit:
Citation
a écrit:
Les écrits de Flavius Josèphe ne constituent pas le seul témoignage de l’ardeur prosélyte des Juifs.
actuellement on fait bien le distinguo entre chrétien et juifs au premier et second siécles, mais les historiens font moins ce détail, car tant les juifs et pré chrétiens sont en multiples sectes, les textes et concepts des uns et des autre s'uniformisant tardivement (plus tardivement que se figurent les croyants)
w
12 février 2010 17:18
Salam

Il était passé sur ce soir ou jamais.

>>>>> Schlomo Sand <<<<<
o
12 février 2010 17:28
Merci wakrim pour la vidéo.
w
12 février 2010 17:33
Citation
oryct2010 a écrit:
Merci wakrim pour la vidéo.

Salam

Y a pas de quoi smiling smiley
N
12 février 2010 17:35
Citation
wakrim a écrit:
Salam

Il était passé sur ce soir ou jamais.

>>>>> Schlomo Sand <<<<<


jerusalem est la capitale d'israel, elle appartient au peuple juif depuis 2000 ans !

il est fort ce meyer habib vice-president du crif ... j'en ai pleure ... de rire.
♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫ ♪ ♥ ♫
I
12 février 2010 20:03
tout le monde sait que le peuple juif découle de l'être humain, qui lui découle de la sélection naturelle depuis le monocellulaire.
en fait, un juif, quand on ne parle pas de religion, il est un humain comme un autre.
L
13 février 2010 16:30
Citation
oryct2010 a écrit:
Je ne connais pas bien l'histoire des premiers chrétiens et des juifs en Palestine. Ma seule référence dans ce domaine est 'la vie de Bryan' des Monty Python qui, tu en conviendrais, pas très fiable :-))
j'adore ce film.

Citation
La Boetie a écrit:
Citation
a écrit:
Les écrits de Flavius Josèphe ne constituent pas le seul témoignage de l’ardeur prosélyte des Juifs.
actuellement on fait bien le distinguo entre chrétien et juifs au premier et second siécles, mais les historiens font moins ce détail, car tant les juifs et pré chrétiens sont en multiples sectes, les textes et concepts des uns et des autre s'uniformisant tardivement (plus tardivement que se figurent les croyants)

il y a les roman, les livres sacrés et l'histoire

ces trois choses n'ont rien a voir entre elles

le premier crétiens ne se distinguaient as de certains courant juif du premier siécle (ou avant) dan,s le fait qu'une mjorité d'entre eux ne croyaient pas en un christ vivant ou ayant vécu, mais un retour futur de ce personnage au multiple noms (Chirst, Messie, Jésus, Maître de justice ...)
(ceci sur une analyse d'une partie de Paul et surtout en vertu de documents d'époque _: documents de Qumran_ et croisement et identification des racines des document du NT )

donc pour dire que synthétiquement on peu remplacer chrétiens par juif même aprés l'époque de la mort supposée de "Jésus christ"
la séparation entre les deux concepts se faisant bien plus tard
donc il y avait bien prosélytisme juif, et donc maintenant on considéré comme juif les chrétien qui restérent fidéle a l'idée que celui qui est attendu n'est pas encore venu
(noter que le Talmud commence a fixer l'exégèse juive que vers 200)



Modifié 1 fois. Dernière modification le 13/02/10 16:37 par La Boetie.
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