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La foi du clandestin
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29 décembre 2004 12:59
L'année 2004 vue autrement 3/5 Du sud de l'Algérie aux côtes marocaines, Sarah Caron a suivi de jeunes Africains du Sahara qui se jettent à travers le désert pour gagner l'Europe, via l'Espagne.
La foi du clandestin


Par Marie-Laure COLSON
mercredi 29 décembre 2004





Des images, il y en a eu. Visages noirs dans le faisceau de la torche d'un garde-côte, corps épuisés et grelottants sur les plages espagnoles ou italiennes. Anonymes réduits à la communauté des clandestins. La Méditerranée les engloutit par barques entières, avec pour seuls témoins ces rescapés, icônes de «toute la misère du monde».

Les images de Sarah Caron et les mots d'Isabelle Fougère disent une autre réalité (1). Samuel, Jules, John, Emile ou Léo ne sont pas ici des loqueteux mais des aventuriers obsédés par une quête aussi mythique que celle qui poussait, un siècle plus tôt et dans le sens inverse, des Européens prêts à tous les risques pour explorer un autre monde. En faisant une partie du chemin avec eux, d'Agadès, au Niger, à Melilla, enclave espagnole au royaume du Maroc, elles ont suivi cette route dangereuse qu'empruntent des milliers d'Africains, poussés bien sûr par l'espoir d'une vie meilleure, mais avant tout, disent-elles, animés par l'esprit du voyage, de l'errance comme mode d'initiation à l'âge d'homme.

Pour Sarah Caron, le voyage commence il y a quelques années dans les serres andalouses. Elle fait un reportage sur le travail clandestin et commence à recueillir des témoignages, se dit qu'il faut montrer cette sorte d'Odyssée moderne à travers le désert et les frontières. Elle mettra deux ans à monter le projet. L'histoire n'intéresse pas les journaux. Trop aléatoire, trop lente. Car il faut du temps pour s'imprégner de cette aventure, capter les moments de joyeuse débrouille comme ceux de l'attente et de l'ennui, saisir les mains tendues dans l'adversité et les expressions qui se durcissent au fur et à mesure que l'on se rapproche du Nord. Au total, elle passera cinq mois sur la route. Elle dit qu'elle a mis du temps à se remettre, qu'il lui reste ses images mais aussi «le son de la voix de ces gars-là, leur incroyable humour, cette façon de ne jamais se plaindre». Elle a cette phrase, qui dépasse les explications rationnelles : «Ils croient en tout.»

Ses compagnons de route lui donnent parfois des nouvelles, par e-mail. «Une petite photo d'un gars très chic avec un beau chapeau, accompagné d'un mot : "Je travaille dans la publicité." Et après tu apprends qu'il distribue des prospectus.» Et puis, il n'y a pas longtemps, le message d'un Camerounais, juste avant d'embarquer pour une hasardeuse traversée : «La mer est démontée. Mais la chèvre morte n'a pas peur du couteau.»

photos Sarah Caron/cosmos

(1) Auteures de Odyssée moderne (Images en manoeuvres, éditions, 2004).

[www.liberation.fr]

t
30 décembre 2004 08:57
les espagnoles ont oubliés qu´ ils etaient aussi jusqu´ à les annés 80 des clandestins en france,et que bcps des espagnoles ont trouvés la mort dans les chaines montagneuses du pyrénée, maintenant ils veulent nous donner des lecons de morales.
 
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