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CHIRINE ET LA LOI DES MOLLAHS
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26 février 2004 01:35
extraits de l'article : CHIRINE ET LA LOI DES MOLLAHS ( magazine LA MONDE 8.02.04 ).


(...)Elle avait beaucoup réfléchi à l'indépendance de la justice, totalement fascinée, après un voyage d'étude à Oxford, par le système anglais. " La pompe et le respect inouïs entourant le président de la haute cour m'avaient montré combien la magistrature britanique bénéficiait d'une confiance et d'un préstige sans limite, alors qu'en Iran le président de la coue de cassation s'agenouillait pour baiser la main du chah, tel un vulgaire domestique ! Moi, je rêvais d'une magistrature au-dessus de tous les puvoirs."
Seulement voilà, la révolution de 1979 a dérapé.Du jour au lendemain, on a interdit aux femmes d'exercer la fonction des juges sous prétextes qu'elles étaient par nature trop émotives. " La présidente du trribunal que j'étais s'est vu proposer la place de la greffière ! L'humiliation total. On a toutes reffusé cette giffle et puis, faute de mieux, on a accepté le poste d'"expertes", confrontées à des supèrieurs hommes qui en savaient bien moins que nous ! " Sale époque où les droits des femmes sont remis en cause un par un et où Chirine voit ses amis arretés, torturés contranints à la fuite ou à l'exil. " Un jour, j'ai réalisé que je pouvais rayer 90% des noms de mon calepin et j'ai fondu en larmes. Quelque chose en moi était brisé. J'avais perdu espoir. Il nous faudrait plusieurs générations pour réparer les dégâts de cette révolution. J'ai sombré dans une longue dépression, longtemps dépendante de médicaments. Je n'avais plus d'autre choix que de faire, moi aussi, de la politique. Mais à ma façon. "
(...)Etonnante Ebadi. A la fois réservée et terriblement audacieuse. Effacée mais autoritaire. Laconique mais inebranlable dans ses convictions et combats. Méfiante, championne de l'esquive, et soudain chaleureuse, amicale. Attention : en contrôle, sur ses gardes. Elle défendrai inlassablement les vertus de l'islam, " en aucun cas incompatible avec les droits de l'homme; c'est la culture machiste et patriarcale qui en détournent l'interprétation ". Mais elle est réticente à s'exprimer sur le régime politique de l'Iran, et sa langue ne fourche pas. Qu'on pousse un peu et elle se cabre. Elle connaît les limites de sa liberté.L'imprécation politique n'est pas sa voie.
En revanche, le droit...quelle aisance ! Et quelle arme pour débusquer les archaïsmes du système ! Tenez, prenons son traité " les droits de l'enfant ",parus en 1988. Pas d'édito, pas de commentaires. Mais un examen des textes de lois. Qu'est ce au fond un enfant ?, demande-t-elle en préambule. Eh bien, selon le droit civil iranien établi en 1981, c'est un être n'ayant pas encore ateint l'âge de la puberté, soit 9 ans pour les filles, 15 ans pour les garçons. C'est à dire qu'une fois atteint cet âge, filles et garçons doivent accomplir leurs devoirs religieu et peuvent réaliser toutes transactions et actes juridiques permient au adultes, sauf exceptions. Une fille de 9 ans commettant un larcin subira la même procédure judiciaire qu'un homme de 40 ans et pourra être flagellée, emputée, voir exécutée. Elle pourra se marrier, mais ne pourra ni voter ni travailler avant d'avoir 15 ans, ni disposer d'un passeport avant 18 ans, etc. En fait, conclut-elle sombrement, " étendre l'âge légal de la puberté ne violerait pas les principes de la charia " . ET elle suggère, pour garçons et filles de le fixer à 18 ans. Son lobbying a porté quelques fruits : en 2003 l'âge la puberté des filles a été porté à 13 ans.
Les discriminations entre enfants sont multiples, écrit encore la juriste. On connaît la loi du talion : oeil pour oeil, dent pour dent. Si quelqu'un commet un meurtre, il devra être tué à son tour. Seulement voilà : selon le droit pénal islamique, le prix du sang d'une femme vaut deux fois moins que le prix d'un homme. Autrement dit : si une femme est assassinée par un homme, sa famille devra dédommager en compenssation celle de son meurtrier avant que celui ne soit exécuté. Sinon, il y aurait désequilibre. " Tolérer de telles déscriminations provoquera tôt ou tard des problèmes dans la société ", prévient elle encore en 1988, tout en créeant sans même attendre la permission gouvernementale, une association pour la protection des droits de l'enfant.
Des appels au secours lui parviennent alors de partout. Et plusieurs cas dont elle se saisit feront grand bruit. Celui de Leila fathi par exemple, une jeune paysanne violée puis tuée par trois voyous, dont l'un, aprés des aveux précis, s'est suicidé. Deux complices, en vertu du talion, devaient être exécutés. Mais la victime étant une femme, les comptes n'étaient pas juste, et sa famille a dû verser à celle des deux criminels la moitié de leur " prix du sang " ! La maison fut vendue, la famille s'est trouvée à la rue, le père assayant mëme de monnayer son rein pour réunir la somme. L'affaire est encore en cours. " Le but n'est pas tant de faire exécuterdeux hommes, affirme l'avocate ( haustile et au talion et à la pène de mort ), mais de démontrer l'absurdité d'une loi qui contraint des victimes à payer leur assassin. Certains religieux évoluent. Je ne deséspère donc pas que la loi change un jour ".
Un autre exemple ? Celui de la petite Arian Golshani, 9 ans, morte des sévices de son père, droguée, auquel elle avait été confiée malgré les supplications de la mère. La loi du talion n'étant pas applicable lorsque le meurtrier est le père de la victime ( il a droit de vie ou de mort sur sa progéniture ), celui-ci est sorti immédiatement de prison. Défendant la mère, Chirine Ebadi a ébruité le cas, obtenu la condamnation du père à un an de prison et fait bouger la loi. La garde des enfants qui , en cas de divorce, était automatiquement confiée au père ( à l'âge de 2 ans pour les garçons, 7 ans pour les filles ) est désormais transféré à la mère, le tribunal décidant , après l'âge de 7 ans , qui est le plus compétent . " vous voyez ? Cette réorme est le prix du sang d'Arian. Si je m'étais frontalement attaquée à la loi, au nom des grands principes, cela n'aurait pas marché. C'est en sensibilisant les gens sur des exemples précis que l'injustice s'éclaire et que le droit avance."

Qu'en pensez-vous les filles !
Bayssara
C
26 février 2004 11:04
Salam,

Tout simplement affligeant et consterant, des fillettes mariées à 9 ans !!!
C'est horrible ! Comment peut-on faire une chose pareille, j'arrive pas à comprendre, vraiment pas...sous pretexte qu'une fille est réglée on pense qu'elle est devenue femme ????? !!!!!!!! C lamentable !

Et l'adultère !!! Pourquoi seule la femme aurait a subir le chatiment ? Elle n'était pas seule dans cette affaire !!!( c'est d'ailleurs bien ce qu"on lui reproche...). Alors voilà on punit ( de quel droit !!!) la femme et l'homme reste libre...de recommencer avec une autre; quand il ne s'agit pas de simple calomnie bien évidemment !!!

ça me rend dingue, on dit que tout est la faute de la femmme, cette pêcheresse, cette tentatrice, l'homme est faible, il n'y peut rien. C'est comme ceux qui disent que si toute les femmes étaient voilées, y aurait moins de problèmes de viols les hommes seraient plus chastes... L'Iran est bien la preuve que ça n'est pas vrai...
 
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